F1 - Victoire de Vettel ou défaite de Mercedes ?

Publié le 30 mars 2015 à 10:16
Mis à jour le 20 novembre 2020 à 11:21
F1 - Victoire de Vettel ou défaite de Mercedes ?

Sebastian Vettel a été plus à l'aise que Lewis Hamilton et Nico Rosberg dans la chaleur au Grand Prix de Malaisie. Mais Mercedes a aussi fait des erreurs.

La victoire de Sebastian Vettel à Sepang a montré que Mercedes n'est pas invincible. Mais l'incertitude demeure sur la véritable hiérarchie. Le succès de Vettel est-il dû aux progrès de Ferrari ou est-elle la conséquence d'une défaillance des Mercedes dans la stratégie et la gestion des pneus ?
Les stratégies différentes entre Sebastian Vettel, Lewis Hamilton et Nico Rosberg rendent difficile d'apporter une réponse claire. Mais si Vettel a pu gagner en faisant deux arrêts, ce qu'il a été le seul pilote à faire, adopter la même stratégie n'aurait probablement pas été suffisant pour permettre Mercedes de s'imposer, surtout avec une dégradation des pneus plus rapides.
« Je ne pense pas que nous aurions gagné la course, même avec une stratégie comme Ferrari, » a indiqué Niki Lauda, le conseiller de Mercedes, à Motorsport.com.
Ferrari était supérieure dans ces conditions: « Nous avons été battus à la régulière par Ferrari et Sebastian, qui a fait un travail fantastique, et je ne suis pas certain que nous aurions pu être à leur niveau sur les longs relais, à n'importe quel moment, » estime Toto Wolff, le patron de Mercedes Motorsport. « Ils ont mérité la victoire. »

La mauvaise stratégie de Mercedes

Quand la voiture de sécurité est intervenue en début de course, les pilotes Mercedes ont plongé dans les stands. Ils sont repartis derrière plusieurs pilotes qu'ils ont dû doubler, alors que Sebastian Vettel s'est retrouvé seul en tête. Il aurait été possible de ne pas passer aux stands en début d'épreuve mais de faire quand même trois arrêts mais Lewis Hamilton doute que cela aurait été suffisant pour battre Vettel.
« Je ne sais pas vraiment si, en restant en piste avec lui, ça aurait fait une vraie différence, » a reconnu l'Anglais en conférence de presse. « Ils étaient probablement aussi bons, sinon un peu meilleurs au niveau de la dégradation des pneus. »
« Je pense que ça aurait été très, très serré. Mais je pense, naturellement, qu'après le premier arrêt j'avais tellement de terrain à rattraper que c'était presque impossible. »
Paddy Lowe estime que ce temps perdu était trop gros pour jouer la victoire, Ferrari ayant un rythme similaire: « Avec le recul, l'avantage que cela a donné à Ferrari sur leur stratégie à deux arrêts, et le temps perdu dans le trafic dans les premiers tours après la voiture de sécurité, nous ont laissé avec un écart avec Sebastian qui s'est avéré trop gros à rattraper pour nous, en particulier en prenant en compte que nous n'ayons pas un avantage dans les performances sur Ferrari, qui était très compétitifs ce week-end, » souligne le directeur exécutif en charge de la technique chez Mercedes.

Des décisions surprenantes

Mercedes a fait d'autres choix qui expliquent la défaite. Lewis Hamilton était plus à l'aise sur les pneus les plus tendres que sur les plus durs. De manière très surprenante, Mercedes lui a remis les pneus les plus durs pour le dernier relais, ce qui l'a privé de toute chance de revenir sur Sebastian Vettel.
« Quand j'étais sur les pneus les plus tendres, la voiture était bonne, ou meilleure, donc j'ai pu être un peu plus constant et réduire l'écart, » précise-t-il. « On ne me l'a pas dit mais je pensais que nous prendrions encore ces pneus à la fin, mais nous avons pris les autres, qui n'étaient pas aussi bons pour moi. »
Nico Rosberg a également été surpris par un choix stratégique, lorsque Mercedes lui a mis les pneus les plus durs pour le troisième relais, alors que Lewis Hamilton est repassé sur les plus tendres: « Je revenais sur Lewis à un moment, nous avons fait un arrêt, et je ne l'ai plus jamais vu, » a indiqué l'Allemand à Motorsport.com. « Puis il s'est avéré qu'il était sur des pneus différents, ce que je ne savais pas. »
De nombreuses stratégies différentes ont été vues en course, et Mercedes estime qu'il était difficile d'être certain de faire le bon choix: « Evidemment, c'est facile d'être plus intelligent après la course en regardant ce que nous aurions pu faire mieux et il y a certainement beaucoup d'éléments qui auraient pu être optimisés, » reconnaît Toto Wolff. « Mais nous prenons ces décisions ensemble. C'était une course compliquée à lire pour l’équipe, et pour les pilotes également. »

Le comportement a posé problème

Mercedes n'a pas été ralentie que par des mauvais choix stratégiques. Lewis Hamilton a eu des difficultés à bien exploiter sa monoplace, ce qui a accéléré sa dégradation des pneus.
« J'ai souffert avec l'équilibre, j'étais très, très mal à l'aise avec la voiture, j'avais un gros sous-virage dans les virages lents, ce qui inévitablement se transforme en survirage partout, donc je ne pouvais pas vraiment préserver mes pneus, je faisais tout avec mes réglages mais ça ne marchait vraiment pas, » explique-t-il « Je ne pouvais pas réellement trouver un bon équilibre. »
Les pilotes Mercedes ont pris les pneus les plus tendres au début des qualifications, signe qu'ils préservaient les plus durs pour la course, et donc qu'ils étaient difficulté sur la dégradation. A ce stade, Ferrari savait déjà que sa monoplace pouvait faire des relais longs, un avantage important face à Mercedes.
« Nos pneus ont bien marché vendredi, » a expliqué James Allison, le directeur technique de la Scuderia, à Sky Sports F1. « Ca nous donné la confiance d'aller loin en course dans le premier relais. Donc nous n'avons pas dû faire cet arrêt anticipé (derrière la voiture de sécurité). »

Le bon rythme des Ferrari

Pendant que Mercedes souffrait d'une forte dégradation, Sebastian Vettel gardait un bon rythme sur des relais longs, ce qui l'a aidé à faire un arrêt de moins. Il ne pensait pas faire si bien, alors que Mercedes ne s'attendait pas à souffrir autant.
« Je pense, comme Lewis l'a dit, qu'ils ont probablement un peu plus souffert avec la chaleur qu'ils ne l'attendaient, » a noté le quadruple champion du monde en conférence de presse. « En même temps, je pense que nous n'avons probablement pas autant souffert avec la chaleur que nous l'attendions, donc le cumul des deux situations a fait que nous étions très compétitifs et capables de les battre à la régulière. »
Des conditions plus classiques devraient moins favoriser Ferrari : « La piste est très différente en Chine, c'est une piste unique sous de nombreux aspects, en théorie dans des conditions beaucoup plus fraiches. Je pense que Mercedes a souffert avec les conditions chaudes (...), donc nous attendons à ce qu'ils soient très, très forts, et ce sont eux qui ont les performances en général. Nous avons un peu pu capitaliser sur leur faiblesse. »

Nos marques populaires Voir tout

Sport Auto