F1 - Comment Brawn travaille sur les dépassements

Ross Brawn déplore le manque de dépassements au Grand Prix d'Australie. Un groupe d'études a été mis en place pour corriger ce problème en 2021.
Melbourne a offert cinq dépassements cette année, un de moins
qu'en 2017. Ce circuit n'est pas le plus favorable aux dépassements
mais Ross Brawn aurait aimé en voir plus. Le manager de la F1 a
conscience que le championnat doit travailler sur cette
question.
« Le Grand Prix d'Australie a offert beaucoup de choses aux
près de 300 000 spectateurs qui sont venus sur l'Albert Park de
Melbourne durant le week-end, et aux centaines de millions de
personnes qui l'ont regardé à la télévision ou sur les réseaux
sociaux, » estime-t-il. « Mais un ingrédient faisait
défaut, les dépassements, parce qu'il y en a eu très peu dans cette
première manche. »
« Il est vital que voitures puissent se suivre et disputer la
course roues contre roues. Quand l'écart de performance entre deux
voitures est faible, il est presque impossible pour le pilote de
derrière de se rapprocher suffisamment pour se lancer dans une
attaque. »
« Nous l'avons vu entre Hamilton et Vettel, entre Verstapen et
Magnussen, encore entre le Néerlandais et Alonso, et entre
Ricciardo et Räikkönen. Imaginez le nombre de bagarres roues dans
roues que nous aurions pu avoir ! Et pour la première fois, nous
avions une troisième zone de DRS pour augmenter les
chances de dépassement. »
La F1, la FIA et les équipes travaillent sur la question
Comment répondre à cette problématique ? L'aérodynamique des
monoplaces est le facteur principal. Lorsqu'un pilote revient
derrière un concurrent, il subit des turbulences aérodynamiques, un
phénomène qui le prive d'appuis, donc de stabilité, et au final de
performance.
La solution préconisée par Alexander Wurz, ancien pilote de
F1 et double vainqueur des 24 Heures du Mans, est de réduire
l'influence des ailerons avant, pour que la perte aérodynamique
derrière un pilote se fasse moins ressentir.
Ross Brawn travaille sur des solutions avec un groupe
dédié. Il veut que la prochaine génération de monoplaces, prévue
pour 2021, permette aux pilotes de se suivre plus facilement, tout
en maintenant le niveau de performances actuel, le meilleur de
l'histoire.
« Sans apporter une approche structurée au problème, la
situation ne s'améliorera pas, » estime Brawn. « Un de
nos objectifs, actuellement à l'étude avec la FIA et les équipes,
et d'avoir des voitures qui permettent aux pilotes de vraiment se
battre en 2021. »
« Pour y parvenir, la FIA et la F1 ont mis en place un
programme de recherche sur l'aérodynamique, avec les modèles de
deux voitures, en soufflerie et en utilisant la CFD (une soufflerie
simulée sur ordinateur). »
« Nous devons faire évoluer le concept des voitures pour
conserver un niveau de performances proche de celui que nous avons
actuellement, mais permettre des courses roues contre
roues. »
« Le public de la Formule 1 veut voir un meilleur spectacle et
les dépassements sont l'élément le plus excitant et spectaculaire
qu'on peut avoir en piste. Toute la communauté de la Formule 1 doit
faire un effort pour satisfaire ce besoin, parce que les supporters
sont ce que nous avons de plus précieux. »


