F1 - La peinture joue aussi sur les performances

La peinture d'une monoplace fait partie des nombreux éléments que les équipes doivent optimiser. McLaren dévoile certains de ses secrets.
La semaine dernière, la Toro Rosso a fait ses premiers essais
avec des couleurs temporaires et une monoplace totalement bleue.
L'équipe n'a pas eu le temps de réaliser sa livrée habituelle, qui
nécessite de nombreux détails pour le dessin taureau.
Réaliser la livrée d'une monoplace est un processus qui prend du
temps. Chez McLaren, 14 employés sont en charge de la peinture de
la monoplace et il leur faut quatre journées entières, soit 96
heures, pour poser les couleurs sur une monoplace.
Il est nécessaire de faire ce travail avec une grande minutie. Au
delà de l'aspect visuel, capital pour l'image de l'équipe et de ses
sponsors, la peinture a un rôle dans les performances. Des
irrégularités sur la surface de la monoplace peuvent avoir un
impact sur l'aérodynamique. En 2007, Toro Rosso a choisi
d'abandonner les autocollants pour de la peinture, afin d'avoir un
flux aérodynamique plus propre et de réduire le poids.
Les ingénieurs cherchent en permanence à alléger la monoplace et la
peinture ne doit pas être négligée. La surface de la monoplace
représente un peu plus de huit mètres carrés et sur la McLaren, il
faut trois litres de peinture, deux litres du graphite qui
représente la base et un litre du rouge. L'équipe a également
besoin de 50ml de noir métallisé.
« Tout d'abord, nous devons nous assurer que la livrée marche sur
une pièce, » explique Lawrence Manning, l'un des hommes chargés de
peindre la McLaren, dans une
vidéo publiée par l'équipe. « Ensuite, on choisit sa couleur. A
partir de là, il faut évaluer l'effet du poids et la façon de
peindre. »
McLaren pose ensuite trois litres de laque, avec deux couches, pour
que la monoplace soit totalement brillante, une obsession des
équipes de F1. Red Bull y a renoncé cette année, avec une des couleurs mates très élégantes.
AkzoNobel fournit des peintures spéciales
En 2006, McLaren avait mis en place un partenariat avec le
spécialiste de la peinture AkzoNobel-Sikkens pour sa livrée chrome
que Ron Dennis, le grand patron de McLaren, a eu du mal à abandonner l'an dernier quand le
partenariat avec Mercedes a pris fin. Ces couleurs faisaient de la
McLaren une vraie flèche d'argent, encore plus que la Mercedes, à
qui ce surnom est pourtant associé.
Même si la livrée de la McLaren a changé, AkzoNobel développe
toujours des produits spécialement pour l'équipe. McLaren et
AkzoNobel ont trouvé des solutions pour réduire le poids de la
peinture.
McLaren a aussi affiné les couches de peinture et donc allégé la
monoplace. La base anthracite a une épaisseur de seulement 34
micros, soit 0,03mm. La double couche de laque a une épaisseur de
56 microns.
« Nous travaillons avec AkzoNobel pour tenter de réduire
l'épaisseur des couches, » précise Manning. « C'est
l'essentiel. C'est ce qui fait le poids. Il y a environ 2kg de
peinture sur la voiture. »
McLaren et AkzoNobel ont réussi à réduire le temps de séchage.
Une peinture qui sèche plus vite permet ou d'accélérer l'envoi
d'une pièce vers un circuit, ce que les équipes les plus puissantes
font durant un week-end de course.


