F1 - Honda ne s'attendait pas à souffrir autant

Honda savait que sa première année serait dure, mais le motoriste ne pensait pas avoir autant de problèmes. Il croit toujours en son concept radical.
Honda est très en retrait depuis le début de la saison. Le
motoriste japonais va introduire des nouveautés à partir de Spa et il
se montre confiant pour progresser. Honda n'avait pas l'objectif de
battre ses rivaux dès cette année, un espoir impossible en arrivant
un an après l'introduction des groupes propulseurs et avec un temps
de développement plus court, mais le constructeur ne s'attendait
pas à être en si grande difficulté.
« Les attentes allaient forcément être élevées en raison de
notre illustre histoire avec McLaren, » estime Yasuhisa Arai,
le responsable de la compétition de Honda. « La plupart des
supporters ont une superbe image de l'héritage de McLaren-Honda
donc ils s'attendaient à ce que nous revenions en Formule 1 et
qu'on nous soyons immédiatement compétitifs. Evidemment ça n'a pas
été le cas. »
« Le sport a énormément changé depuis "l'époque glorieuse" de
McLaren-Honda. La technologie actuelle est bien plus sophistiquée
et c'est dur de faire une bonne voiture de course. Nous savions que
ça ne serait pas facile, mais nous n'imaginions peut-être pas que
ça serait si dur. »
« Je n'imaginais certainement pas ce à quoi nous faisons face
dans la technologie, mais j'ai une confiance totale dans la
direction que nous avons prise avec notre groupe propulseur. Nous
avions besoin de créer quelque chose de radical afin de battre les
top teams, et c'est notre objectif ultime, battre les
meilleurs. »
Le moteur Honda est plus compact que les autres et les éléments
sont disposés d'une façon différente. McLaren a aussi un châssis
très compact.
Les problèmes se sont accumulés
Depuis le début de la saison, McLaren a eu de nombreux problèmes
de MGU-K, avec lesquels il était impossible d'exploiter le plein potentiel du groupe
propulseur. Honda a souvent vu des problèmes s'accumuler sans
avoir pu les anticiper.
« Les règlements actuels sur tout le package du groupe
propulseur sont très compliqués donc un petit composant a un effet
domino sur d’autres éléments, ce qui cause les problèmes que nous
avons vus, » explique Arai. « Prenons un exemple
technique pour illustrer l'effet domino : si vous tentez de
recueillir de l'énergie en utilisant le MGU-H, ça met une grosse
charge sur le turbo. Quand le turbo est sollicité, il ne peut pas
faire ce qu'il est censé faire, c'est à dire envoyer plus d'air
dans le moteur, donc ça fait baisser la puissance. C'est le
résultat d'un composant qui travaille contre les autres, au lieu de
travailler avec. »
« Ce genre de réactions en chaîne techniques qui mènent à un
arrêt du véhicule étaient clairement plus nombreuses que ce que
nous avions calculé, ou plus que ce que nous avions envisagé. La
difficulté avec ça est qu'on ne peut pas faire de calcul précis
sans faire rouler la voiture dans les vraies conditions, en
piste. »


