Button confirmé chez McLaren pour 2016

Alors que le temps semblait venu pour Jenson Button de quitter la F1, revirement de situation, McLaren l'a confirmé pour 2016. Une décision pas si évidente...
Jenson Button a cette fois eu de la chance. Contrairement à l’an passé où McLaren souhaitait le pousser à la retraite en faveur de Kevin Magnussen - le protégé de Ron Dennis -, Button avait pour 2016 son avenir entre ses propres mains. Il n’était plus menacé en interne, Ron Dennis ne prenant plus le risque d'aller contre les volontés du board de McLaren. Il n'avait donc plus qu'à dire oui, afin de doucher les espoirs de seconde chance de Magnussen et ceux de promotion de Vandoorne, bientôt champion de GP2.
Popularité oblige, McLaren préfère conserver Button dans une période où il faut attirer des sponsors. Il est clair qu’un champion du monde playboy est plus vendeur qu’un Belge de GP2 ! Le voilà donc confirmé pour 2016. Cela met fin à une incroyable saga médiatique, la presse anglaise ayant annoncé la semaine avant le Japon la retraite de l'Anglais et nous ayant gratifié d'hommages tous plus élogieux les uns que les autres. La F1 ne serait plus la F1 sans Button, nous disait-on avec du trémolo dans le clavier.
Jenson Button, toujours aussi fort à manipuler la presse britannique, a eu le droit à des louanges publiques qu'il avait orchestrées lui-même, comme à la remise des prix Autosport fin 2014, où il s'était fait applaudir en demandant à l'assistance si McLaren devait, ou non, le pousser dehors. La salle avait hurlé "non" et s'était levée pour l'acclamer ! Quelques jours après, McLaren décidait de le garder à bord.
McLaren tourne le dos à l'avenir
Cette décision de McLaren de conserver Button peut se comprendre. Il n'est pas devenu un mauvais pilote. Il ne démérite pas du tout face à Alonso. Mais McLaren avait une occasion en or de préparer l’avenir. Button est en F1 depuis 2000 ; chez McLaren depuis 2010. Avec 279 courses disputées, il est déjà dans le top 3 de l’histoire de la discipline.
Il était peut-être temps qu’il laisse sa place à un jeune, comme, en 2000, à son arrivée, des anciens ont aussi cédé le passage. C’est la loi du sport. Après Magnussen, qui sans être transcendant a été tout de même intéressant, McLaren pouvait s'appuyer sur Vandoorne. L’avenir se prépare et il est d’autant plus important pour McLaren que vu leurs résultats actuels et les perspectives d’avenir pour Honda, il sera compliqué dans un futur proche de refaire venir une star.
Alors que Red Bull a lancé les Vettel, Ricciardo, Kvyat ou Verstappen, McLaren reste avec deux vétérans, certes très bons, et oublie qu’en 2007 ils ont mis sur orbite la fusée maison, Lewis Hamilton. Certes McLaren a déjà tenté deux fois de suite le coup en 2013 et 2014, avec Pérez puis Magnussen, avant de faire machine arrière. Et la patience dans tout cela ?
Vandoorne pas récompensé
Le timing était parfait. McLaren, au fond du trou, n’avait rien à perdre. Le jeune Vandoorne, en plus, promet énormément. Il a aligné en deux ans des stats impressionnantes en GP2 : 9 victoires, 8 pole positions et 22 podiums. Le jeune Belge a presque tout gagné : la GP2 donc, mais aussi la F4 Europe et la Renault 2.0 Europe. Il a seulement été battu en Renault 3.5 par Magnussen. Il était temps de vérifier ce qu’il vaut. Et pour Button de se faire une belle carrière en endurance. Vu ce qu’il a réussi en grands prix, pas de doute qu’il peut devenir un fantastique pilote d’endurance. Il a même avec son intelligence et son pilotage de quoi prétendre être un futur spécialiste du genre. Il n’y a aucune honte à cela. Bien au contraire.
Stoffel Vandoorne, donc, devra attendre encore un an. A 23 ans, il a le temps, mais cela est vraiment dommage. Frédéric Vasseur, patron d'ART GP et éleveur de champions, le présente comme l'un des meilleurs pilotes qu'il ait connu.
Reste à surveiller si Renault - avec ce même Vasseur à bord - ne pourrait pas finalement jeter son dévolu sur lui. Sa francophonie et son palmarès en font maintenant un outsider. Enfin si McLaren conçoit à le céder et à ne pas le sacrifier plus encore.