F1 - Boullier : « Un vrai désastre »

McLaren estime que ses performances avec Honda ont été un désastre pour sa crédibilité. L'équipe s'attend à séduire plus de sponsors grâce à Renault.
McLaren a confirmé son divorce avec Honda à Singapour, au terme de trois saisons très décevantes. L'équipe sera équipé d'un moteur Renault à partir de 2018, et jusqu'en 2020. McLaren espère retrouver le sommet avec le motorise français.
Le partenariat change aussi la donne financièrement. Honda apportait une aide financière, estimée à 60 millions d’euros par an, alors que McLaren devra désormais payer son moteur. Cela n'inquiète pas l'équipe, au contraire. Elle s'attend à décrocher de meilleurs résultats, et donc à attirer plus de sponsors.
« Quand on regarde les trois dernières années, ça a été un vrai désastre pour notre crédibilité et notre capacité à attirer de nouveaux sponsors, » explique Eric Boullier, le responsable de la compétition de McLaren, sur le site officiel de la F1. « Et il faut penser à long terme : d’ici cinq ans, je pense que nous allons retrouver le niveau que Mclaren mérite. »
« Et en rebondissant, nous retrouverons notre crédibilité et ça nous permettra de faire revenir des sponsors. Ca prendra peut-être deux ou trois ans. »
Les revenus de la FOM sont faibles avec les performances actuelles de l’équipe, et McLaren veut aussi progresser à ce niveau : « Nous sommes neuvièmes au championnat. Avec un bon moteur, je pense que nous serions quatrièmes en ce moment, et juste avec l’argent de la FOM, ça couvrirait la question du moteur, donc ce n’est pas un gros risque financier. »
McLaren sera un « client privilégié »
Quand Ron Dennis dirigeait McLaren, il ne souhaitait pas que son équipe soit cliente d’un motoriste. Il jugeait le succès impossible dans ces conditions, à l’ère des groupes propulseurs. Honda offrait un statut d’équipe d’usine à McLaren, ce qui ne sera pas le cas avec Renault, mais Eric Boullier juge le partenariat avec le motoriste français très intéressant.
« Nous sommes un "client privilégié" avec Renault, » souligne-t-il. « Nous aurons le même moteur et le même accès aux informations qu’Entonne (l’équipe Renault) et Red Bull Racing, donc c’est un vrai partenariat avec Renault. Nous aurons aussi la possibilité de travailler avec eux, de proposer des choses qui pourraient être prises en compte. Ca nous permettra d’avoir une influence sur l’avenir. »
McLaren est finalement arrivé à la conclusion qu’être client de Renault était mieux qu’être l’équipe d’usine de Honda : « Oui, ça sera une situation différente d’être une vraie équipe de constructeur. Mais c’est comme à l'école : on a les plus, les moins, et on les regarde pour prendre les décisions. Nous pensons avoir pris la meilleure pour McLaren, au moins pour les trois prochaines années. »
McLaren a songé au divorce en début d'année
Un divorce entre McLaren et Honda est devenu une option sérieuse en début d'année, quand les performances et la fiabilité ont déçu pendant les premiers essais. McLaren a vite compris que la saison 2017 serait aussi difficile que les précédentes.
« Le tournant est survenu après les essais de Barcelone, quand nous avons essayé d’aider Honda à améliorer la situation en très peu de temps, y compris en discutant avec d’autres motoristes, et sans entrer dans les détails, il est devenu évident que les objectifs acceptés pour la saison seraient encore manqués, » explique Boullier. « Pendant l’été, nous savions que nous devions prendre une décision, rester ou pas. »
McLaren a décidé de quitter Honda il y a quelques semaines : « Je ne peux pas nommer de date précise, mais il y a eu plusieurs objectifs qui n’ont pas été atteints durant l’été. »
McLaren et Honda n'ont visiblement jamais réussi à travailler en harmonie totale. L'équipe a souvent essayé de faire adopter une culture plus proche de la F1 à son motoriste, qui estime de son côté que McLaren n'évolue pas assez vite. La relation avec Renault devrait être plus simple.
« Je vis au Royaume-Uni depuis neuf ans et je sens vraiment une différence de culture, » explique Boullier. « J’ai tout fait pour aider à comprendre les cultures différentes avec Honda. Vu que je suis un étranger au Royaume-Uni, parfois j’apaisais les relations entre le Japon et le Royaume-Uni, dans mon ton et pour faire le lien entre les cultures de Honda et de McLaren. »
« Mais pour tout dire, nous avons déjà eu une réunion autour des différences de culture avec notre nouveau partenaire. On essaie de lisser les choses pour avoir la meilleure relation possible. »