Supertest Lotus Exige S : remix de connaisseurs

Née d'un mixage entre l'Elise et l'Evora S, l'Exige S est la plus rapide des Lotus au Mans... En attendant la venue de l'Evora 400 et, surtout, de la 3-Eleven!
Pour fêter les noces d'une Elise et d'une Evora S, l'Exige S s'offre un voyage initiatique : CERAM, banc de puissance, Le Mans... Pas très glamour, mais jouissif pour la plus extrême des Lotus ! Solide, le couple se lance dans l'aventure en toute quiétude.de noces. La candidate du jour sent bon la gomme brûlée. Voici ce qu'en pense en vidéo notre pilote-instructeur préféré, alias Christophe Tinseau.
L’avis de Christophe Tinseau
Le pilote n'ayant guère apprécié la précédente Lotus supertestée
(Elise S), les piques fusent avant le départ. "Oh oui, je m'en
souviens, les propriétaires et les concessionnaires m'en parlent
encore !" Il s'élance, le sourire aux lèvres, et revient en faisant
la moue. Rebelote? "J'ai failli me sortir à la Courbe Dunlop,
l'arrière est parti d'un coup. C'est vivant. Cette fois, c'est même
surmotorisé par rapport à toute la gamme ! C'est chaud, j'ai pas
fait un tour propre." D'habitude, trois tours suffisent à
Christophe pour claquer un temps...Lors de la seconde session
chronos, le couperet tombe: 1'52''09, à un dixième d'une 911
Carrera S. L'Exige S entre donc dans le top 10 et venge la fratrie
Elise et Evora. Le pilote est conquis par le bruit et les
sensations "très importantes au niveau du moteur", par sa ligne
"rallongée qui lui donne du caractère".
Puis il attaque les doléances. A commencer par la boîte, "pas assez
précise" et qui craque si l'on passe les rapports à la volée:
"Honnêtement, cette boîte a été massacrée. En ressenti, elle semble
proche de la boîte de l'ancienne Exige Cup. Tous les 9.000km, il
faut la refaire !" Il s'en prend ensuite au châssis, "trop souple
par rapport à l'efficacité du moteur. On est obligé de doser
l'accélérateur. Sur une Evora S, plus lourde, ça passe bien. Ici,
j'ajouterais un autobloquant pour améliorer la motricité." Vous
remarquerez d'ailleurs sur le tracé que la seconde n'est pas
sollicitée.Le pilote-instructeur adopterait aussi volontiers des
réglages de suspension plus durs. "Quand on attaque, on a du mal à
prédire ses réactions. Elle prévient un peu tard. A haute vitesse,
l'avant est assez léger." Consciencieux, il teste le mode de
conduite Race, qui réduit efficacement le patinage en sortie, mais
freine trop en entrée: "Il faudrait un antipatinage dissocié, qui
coupe un peu la puissance. On est mieux sans les aides, en patinant
pour garder son élan. Mais l'auto devient plus compliquée à mener."
Il se plaint aussi du feeling au niveau de la pédale de freins,
"très dure au bout de quatre tours" et de la direction, "lourde à
certains moments. Une direction assistée serait la bienvenue, comme
sur l'Evora, pour que l'effort soit plus régulier."
Déçu, semble-t-il, dans l'ensemble ? "Non, j'aime les autos
surmotorisées ! C'est une vraie auto pour faire du circuit. Pour
aller vite, il va falloir du temps et de nombreuses sorties aux
gentlemen drivers. C'est donc plutôt positif. Je lui mettrais 7/10,
contre 4/10 pour l'Elise S."
L'avis de la rédaction
Malgré de nombreuses critiques, Christophe Tinseau semble conquis. Mais qu'en pense la rédaction de votre magazine préféré? Cette Exige débordant de caractère porte bien son nom. Il faut l'amadouer, sans brûler d'étapes. En retour, c'est le jackpot niveaux sensations et saveurs brutes. On ne peut que craquer, même si quelques éléments agacent. Si vous ne l'avez pas encore visionnée, foncez voir la vidéo du supertest de l'Exige S, remontant à 2013.
Quelques chiffres
La puce donne le tournis sur piste, mais aussi par ses
performances et ses caractéristiques. Voici un condensé de son
C.V.
> Moteur : V6 à compresseur 3,5 litres, 350 ch.
> Transmission : roues Ar, boîte 6 manuels
> Poids mesuré : 1 170 kg
> Performances : 0 à 100 km/h en 4''5, 1 000 m D.A. en 22''9,
274 km/h annoncés
> Chrono au Bugatti : 1'52''09.
> Conditions : 3 °C. Sec.
> 15 km/h de vent,
> Pneus en très bon état.
Photo : Greg/EMAS


