Encor Series 1 (2025) : la Lotus Esprit modernisée… et dopée à 400 chevaux ! (+ images)

Publié le 5 décembre 2025 à 16:30
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Basée sur une Lotus Esprit V8, l’Encor Series 1 s'équipe d'un V8 biturbo de 400 chevaux et d'une carrosserie en carbone. Entre prix stratosphérique et conduite très analogique, cette création risque pourtant de diviser les passionnés.

Voiture fétiche de James Bond dans les années 1970, la Lotus Esprit Series 1 a longtemps autant fait rêver par sa silhouette en coin signée Giorgetto Giugiaro que frustré par sa mécanique modeste et sa fragilité. Quasi 40 ans après la fin de carrière du modèle, une petite équipe britannique composée d’anciens de Hethel a décidé de réécrire l’histoire à leur manière...

Encor Series 1 : la Lotus Esprit Series 1 revisitée

Souvenez-vous, cette Lotus Esprit Series 1 avait déjà été teasée ici. Encor la dévoile enfin. Baptisée Encor Series 1, leur création repose sur une Esprit V8 de fin de production entièrement retravaillée pour recréer une Series 1 en carrosserie carbone.
Will Ives, chef ingénieur et directeur général d’Encor, résume la feuille de route en expliquant que la mission consistait à "raffiner l'expérience de conduite analogique classique qui avait rendu l'Esprit Series 1 si populaire dans les années 1970", et que la voiture a été "améliorée presque à tous les niveaux", a-t-il expliqué à nos confrères de Autocar.
Pour y parvenir, l’équipe ne part pas d’une S1 d’époque, mais d’une Esprit Series 4 V8, choisie pour son châssis plus évolué et plus rigide. Sous la nouvelle peau, on retrouve le V8 3,5 litres biturbo Type 918 d’origine, mais totalement reconstruit avec pistons, turbocompresseurs et injecteurs neufs, nouvelle gestion électronique et papillon de gaz moderne.
La puissance grimpe à 400 ch à 6 200 tr/min. Encor annonce un poids d’environ 1 200 kg tous pleins faits, équivalent à celui d’une Aston Martin Vantage 2018, un 0 à 100 km/h en 4,0 s et une vitesse de pointe d'environ 282 km/h.
La boîte manuelle 5 rapports, longtemps considérée comme le maillon faible, a été entièrement revue, au point qu’il a fallu "recréer effectivement une nouvelle transmission à partir des carters de l'ancienne", décrit Will Ives, avec ajout d’un différentiel auto-bloquant Quaife pour encaisser sereinement le nouveau couple. Interrogé sur une éventuelle version électrique, il répond que l’équipe "a réalisé une étude d'ingénierie, mais cela n'aurait pas offert la même expérience analogique que nous voulions créer, car cette voiture parle de pureté".

Encor Series 1 : carrosserie en carbone et châssis de Lotus Esprit

Si l’œil croit voir une Lotus Esprit Series 1 d’époque, la structure n’a plus grand-chose à voir avec la fibre de verre originale. La coque de l’Esprit V8 donneuse est entièrement déposée, remplacée par une carrosserie en carbone réalisée aux cotes exactes de la S1.
Will Ives rappelle que "la nôtre fait environ la moitié du poids de l'originale et bien sûr elle est incroyablement rigide". Les proportions restent fidèles, mais les voies plus larges de la V8 remplissent mieux les ailes, et les feux de jour rétrofuturistes, avec huit segments à l’arrière en clin d’œil aux huit cylindres, signent la touche moderne.
Les phares escamotables conservent leur principe mais reçoivent désormais des modules LED plus compacts, ce qui réduit l’angle d’ouverture et améliore l’aérodynamique. Le designer Dan Durrant parle d’une "responsabilité" à rester au plus proche du dessin de Giugiaro, tout en rappelant que la réglementation actuelle pousse à gommer certains détails aimés des passionnés, comme la fameuse ligne noire qui courait le long de la carrosserie d’origine ou les volumes très rentrés sous la ceinture de caisse.
Sous cette coque, suspensions, barres antiroulis et électronique sont entièrement nouvelles, amortisseurs Bilstein, ressorts Eibach et de gros freins AP Racing, associés à un frein de stationnement électronique qui libère de la place, renforce la cloison et permet des disques arrière plus grands.
À bord, l’Encor Series 1 mélange références seventies et technologie actuelle. L’instrumentation spécifique à l’Esprit S1 est recréée en aluminium usiné, posée sur des supports apparents, tandis que toute la planche de bord adopte une structure en carbone.
Un combiné numérique de 10,25 pouces fait face au conducteur, complété par un écran central de 10,1 pouces pour l’info-divertissement, qui reprend un système déjà utilisé par certaines hypercars comme celles de Gordon Murray Automotive ou Pagani.
On retrouve aussi un volant à deux branches au dessin inspiré de l’origine, un sélecteur de vitesses en bois, un rétroviseur au style très années 1970 et les comodos d’époque, le tout relevé, selon les configurations, par une sellerie à carreaux façon tartan.
Caméra de stationnement 360°, climatisation moderne et système audio haut de gamme complètent le tableau.
Côté sécurité, Encor intègre une cage en carbone dans la structure, car comme le rappelle Simon Lane, "l'Esprit d'origine n'avait en réalité aucune protection en cas de retournement, donc il ne fallait vraiment pas la mettre sur le toit".

L’atelier prévoit de réaliser 50 conversions à partir de Lotus Esprit V8 existantes, avec un tarif annoncé de 430 000 £ hors donneuse, et un coût total estimé autour de 550 000 £ en incluant la voiture de base et les taxes, soit bien au-delà de 600 000 € selon le marché.

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À propos de l’auteur
Lucas Brenot
Lucas Brenot
J’aime l’automobile pour ce qu’elle apporte concrètement : la sensation de conduite, le plaisir d’un moteur bien réglé, le soin apporté à un intérieur. J’ai grandi avec des voitures autour de moi, et c’est resté une vraie curiosité au quotidien.
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