Encor Series 1 (2025) : la Lotus Esprit modernisée… et dopée à 400 chevaux ! (+ images)
Basée sur une Lotus Esprit V8, l’Encor Series 1 s'équipe d'un V8 biturbo de 400 chevaux et d'une carrosserie en carbone. Entre prix stratosphérique et conduite très analogique, cette création risque pourtant de diviser les passionnés.
Voiture fétiche de James Bond dans les années 1970, la Lotus Esprit Series 1 a longtemps autant fait rêver par sa silhouette en coin signée Giorgetto Giugiaro que frustré par sa mécanique modeste et sa fragilité. Quasi 40 ans après la fin de carrière du modèle, une petite équipe britannique composée d’anciens de Hethel a décidé de réécrire l’histoire à leur manière...
Encor Series 1 : la Lotus Esprit Series 1 revisitée
Souvenez-vous, cette Lotus Esprit Series 1
avait déjà été teasée ici. Encor la
dévoile enfin. Baptisée Encor Series 1, leur création repose sur
une Esprit V8 de fin de production entièrement
retravaillée pour recréer une Series 1 en carrosserie carbone.
Will Ives, chef ingénieur et directeur général
d’Encor, résume la feuille de route en expliquant que la mission
consistait à "raffiner l'expérience de conduite analogique
classique qui avait rendu l'Esprit Series 1 si populaire dans les
années 1970", et que la voiture a été "améliorée presque à
tous les niveaux", a-t-il expliqué à nos confrères de
Autocar.
Pour y parvenir, l’équipe ne part pas d’une S1 d’époque, mais d’une
Esprit Series 4 V8, choisie pour son châssis plus
évolué et plus rigide. Sous la nouvelle peau, on retrouve le
V8 3,5 litres biturbo Type 918 d’origine, mais
totalement reconstruit avec pistons, turbocompresseurs et
injecteurs neufs, nouvelle gestion électronique et papillon de gaz
moderne.
La puissance grimpe à 400 ch à 6 200 tr/min. Encor annonce un poids
d’environ 1 200 kg tous pleins faits, équivalent à celui d’une
Aston Martin Vantage
2018, un 0 à 100 km/h en 4,0 s et une vitesse de pointe
d'environ 282 km/h.
La boîte manuelle 5 rapports, longtemps considérée
comme le maillon faible, a été entièrement revue, au point qu’il a
fallu "recréer effectivement une nouvelle transmission à partir
des carters de l'ancienne", décrit Will Ives, avec ajout d’un
différentiel auto-bloquant Quaife pour encaisser
sereinement le nouveau couple. Interrogé sur une éventuelle version
électrique, il répond que l’équipe "a réalisé une étude
d'ingénierie, mais cela n'aurait pas offert la même expérience
analogique que nous voulions créer, car cette voiture parle de
pureté".
Encor Series 1 : carrosserie en carbone et châssis de Lotus Esprit
Si l’œil croit voir une Lotus Esprit Series 1
d’époque, la structure n’a plus grand-chose à voir avec la
fibre de verre originale. La coque de
l’Esprit V8 donneuse est entièrement déposée, remplacée
par une carrosserie en carbone réalisée aux cotes exactes de la
S1.
Will Ives rappelle que "la nôtre fait environ la moitié du
poids de l'originale et bien sûr elle est incroyablement
rigide". Les proportions restent fidèles, mais les
voies plus larges de la V8 remplissent mieux les
ailes, et les feux de jour rétrofuturistes, avec huit segments à
l’arrière en clin d’œil aux huit cylindres, signent la touche
moderne.
Les phares escamotables conservent leur principe mais reçoivent
désormais des modules LED plus compacts, ce qui réduit l’angle
d’ouverture et améliore l’aérodynamique. Le designer Dan Durrant
parle d’une "responsabilité" à rester au plus proche du dessin de
Giugiaro, tout en rappelant que la réglementation
actuelle pousse à gommer certains détails aimés des passionnés,
comme la fameuse ligne noire qui courait le long
de la carrosserie d’origine ou les volumes très rentrés sous la
ceinture de caisse.
Sous cette coque, suspensions, barres antiroulis et électronique
sont entièrement nouvelles, amortisseurs Bilstein, ressorts Eibach
et de gros freins AP Racing, associés à un frein de stationnement
électronique qui libère de la place, renforce la cloison et permet
des disques arrière plus grands.
À bord, l’Encor Series 1 mélange références
seventies et technologie actuelle. L’instrumentation spécifique à
l’Esprit S1 est recréée en aluminium usiné, posée
sur des supports apparents, tandis que toute la planche de bord
adopte une structure en carbone.
Un combiné numérique de 10,25 pouces fait face au conducteur,
complété par un écran central de 10,1 pouces pour
l’info-divertissement, qui reprend un système déjà utilisé par
certaines hypercars comme celles de Gordon Murray Automotive ou
Pagani.
On retrouve aussi un volant à deux branches au dessin inspiré de
l’origine, un sélecteur de vitesses en bois, un rétroviseur au
style très années 1970 et les comodos d’époque, le
tout relevé, selon les configurations, par une sellerie à carreaux
façon tartan.
Caméra de stationnement 360°, climatisation moderne et système
audio haut de gamme complètent le tableau.
Côté sécurité, Encor intègre une cage en carbone dans la structure,
car comme le rappelle Simon Lane, "l'Esprit d'origine n'avait
en réalité aucune protection en cas de retournement, donc il ne
fallait vraiment pas la mettre sur le toit".
L’atelier prévoit de réaliser 50 conversions à partir de Lotus Esprit V8 existantes, avec un tarif annoncé de 430 000 £ hors donneuse, et un coût total estimé autour de 550 000 £ en incluant la voiture de base et les taxes, soit bien au-delà de 600 000 € selon le marché.


