Lotus: un avenir incertain

L'Etat malaysien a vendu sa part dans le capital de Proton, propriétaire de Lotus, à une société privée. Pour Lotus, l'avenir radieux promis peut s'obscurcir.
Lotus appartient au groupe automobile Proton depuis 1996. Marque aux aboies à l'époque, Lotus est racheté, mis en "standby", puis complètement repensé et transformé avec de l'argent en provenance directe de Malaysie. Société à budget colossal, voire illimité, Lotus enchaine vers 2005-2006 une profonde restructuration. En recrutant des "têtes" pour refaçonner une image de marque (hors patrimoine sportif et parcours F1), Lotus fait du bruit, et c'est même sa méthode de travail. Entre les "ex" techniciens renommés et un rappeur à la tête de la communication, le PDG Danny Bahar (transfuge de Ferrari) place ses pions et promet un Lotus capable de donner la leçon à toutes les marques automobiles premium, et ce, sur plusieurs segments. Depuis, à part une palanqué d'éditions spéciales d'Elise et d'Exige… on attend.
La position de Lotus
Directement dépendant du capital de Proton, Lotus craint un revirement de situation. En effet, le gouvernement (via la société Khazanah Nasional Bhd) a vendu ses parts à DHR-Hicom à hauteur de 325 millions d'euros. Jusque là, aucune panique, c'est un changement de titulaire du porte-feuille. Sauf que, DHR-Hicom est une sorte de concurrent indirect de Proton, distribuant via des partenariats, des produits Mercedes et Volkswagen. La couteuse division sportive Lotus ne devrait pas embarrasser longtemps un distributeur de grande envergure uniquement dévoué à la rentabilité.