Les notes des pilotes et du GP de Russie

Sport Auto.fr note tous les pilotes à l'issue des GP. La meilleure, à Sochi, est de 18 pour Pérez et Hamilton, la pire de 5 pour Räikkönen, fautif sur Bottas.
Sergio Pérez – Force India - 18/20
Super stratégie de Force India qui a arrêté le Mexicain, en
premier, au moment du premier safety car au 12e tour, ce que les
leaders n’ont pas fait. Longtemps, on a cru que cela le mènerait
sur le podium, mais à la fin, ses pneus ont commencé à ses détruire
et ses chronos se sont dégradés. Même si le podium lui échappait,
il a été sportif, en ne tentant rien d’agressif pour conserver sa
place face à Bottas puis Räikkönen. Finalement, le destin lui a
donné un coup de pouce, quand Räikkönen a percuté Bottas, lui
rendant sa place initiale. C’est le 5e podium de sa carrière, le
premier depuis Bahreïn 2014. Il est vraiment excellent depuis
quelques mois, surtout quand il faut gérer les pneus. Malgré des
vieux pneus, il a réalisé son meilleur tour en course à 6 tours de
la fin.
Lewis Hamilton - Mercedes - 18/20
Battu par Rosberg en qualif, poussé à la faute dans son dernier
tour de Q3, l’Anglais misait sur le départ pour reprendre le
dessus. Il a failli le faire, arrivant à passer un peu devant à
l’entame du virage 2. Mais étant à l’extérieur, il ne pouvait pas
passer. Adroitement, il a évité le levé de pied un peu sec de
Rosberg au moment de l’intervention de la Safety Car. Au restart,
il n’a pas pu suivre Rosberg mais s’est finalement retrouvé devant,
quand Nico a tiré large dans un virage, en prise à un problème
d’accélérateur. Sur un circuit où il n’est pas le plus à l’aise,
Lewis s’en sort bien. En course, il avait plus de vitesse qu’en
qualif, mais n’a pas eu à s’employer pour l’emporter. Il a contrôlé
la concurrence sans faire de vague. Quand Bottas s’est rapproché,
l’Anglais a accéléré pour prendre plus de 5 secondes d’avance.
Ensuite, on ne l’a plus vu à l’antenne, comme au Japon. Normal,
personne n’est là pour lui contester la victoire. A peine un souci
DRS l'a toutefois inquiété à la fin. Au championnat, Hamilton s’envole ! 66 points
d’avance à 4 courses de la fin, c'est à dire qu'il peut être titré
dès Austin dans 15 jours.
Sebastian Vettel – Ferrari - 16/20
Une place de perdue au départ, alors qu’il était 3e sur la grille.
Son équipier s’est infiltré devant lui. Vettel, plus rapide, n'a
trouvé l’ouverture qu’au 17e tour, au terme d’un duel musclé mais
magnifique. A l’intérieur, l’Allemand a forcé le Finlandais à tirer
tout droit et l’a passé deux virages plus loin. La suite fut une
copie conforme de Suzuka : Vettel a assuré et Williams a plombé la
course de Bottas en cette fois l’arrêtant trop tôt. Vettel passe
devant Rosberg au championnat, pour 7 points, et devient potentiel
vice-champion du monde.
Jenson Button – McLaren - 16/20
Super week-end d’un Anglais ayant tourné le dos, quelques jours
auparavant, à la retraite qu’il pensait prendre. Cela lui a réussi
: il a collé une demi-seconde à Alonso en qualif et marqué 2 points
en course. Il a dominé l’Espagnol tout le week-end, ce dernier
terminant toutefois à moins de 7 secondes. Quand on voit que son
meilleur tour en course est à 3 secondes des meilleurs, on se dit
que mener cette McLaren-Honda dans les points n'a pas dû être
facile... Même si les incidents frappant les autres l'ont aidé.
Amplement mérité.
Valtteri Bottas – Williams - 16/20
Quand Williams ne se fait pas avoir par l’undercut d’un adversaire
qui s’arrête un tour avant pour ensuite avoir l’avantage, elle
arrête son pilote trop tôt et le met dans le trafic... Voilà
comment Bottas sacrifié à Suzuka face à Vettel l’a été autant en
Russie... Alors qu’il était devant les deux Ferrari à la fin du
premier relais, il s’est fait passer par l’une d’entre elles lors
du changement de pneus, devant batailler avec Räikkönen pour rester
devant l’autre... Pauvre Bottas impeccable par ailleurs, notamment
dans son duel roues dans roues avec son compatriote dans le tour
n°37. Kimi n’est jamais très heureux quand il affronte son jeune
ami. Au 45e tour, Bottas s’est débarrassé de la Red Bull de
Ricciardo, filant ensuite vers la Force India de Pérez, et donc le
podium. Beau dépassement, au moment où il le fallait. C'était sans
compte sur l'attaque suicide de Räikkönen qui l'a envoyé dans les
pneus. Abandon et donc un zéro pointé sévère.
Carlos Sainz Jr – Toro Rosso - 15/20
Indemne au terme d’un terrible accident en essais libres 3, Sainz
Jr, sorti de l'hôpital le samedi soir, a finalement été déclaré
apte à prendre le départ du GP. Il s’y est très bien défendu. Si
Verstappen a du tempérament et du courage, l’Espagnol aussi a du
cran. Pas de chance, ses freins avant ont lâché en fin de course,
dans le même virage (le 13) que son crash. Il s’en est sorti cette
fois avec un tête-à-queue à plus faible vitesse... Pas rassurant
quand même. Cela l’a privé de beaux points mérités après le choc
d’hier.
Felipe Nasr - Sauber - 15/20
Superbe course du Brésilien, auteur d’un excellent départ et d’une
stratégie totalement différente des autres voitures de second rang.
Il ne s'est pas du tout arrêté lors du premier Safety Car mais est
resté en piste le plus longtemps possible, ne s'arrêtant qu'au 34e
tour. Il a été le dernier à le faire. Deuxième juste avant son
arrêt, il est reparti 12e et a profité de ses pneus neufs pour
remonter à la 7e place (6e après la pénalité de Kimi). Superbement
fait. Son deuxième meilleur résultat de sa carrière, après sa 5e
place de Melbourne.
Daniel Ricciardo – Red Bull - 15/20
Sur un circuit pas adapté à son moteur Renault et alors que Toro
Rosso a devancé sur la grille, Ricciardo a été brave en course.
Arrêté au stand au 12e tour, il a grimpé dans le classement.
Quatrième ensuite quand tout le monde s’est arrêté, il n’a pas pu
retenir Bottas longtemps mais s’est en revanche bien défendu face à
Raïkkönen, avant d’abandonner sur une casse de suspension.
Fernando Alonso – McLaren – 14/20
Encore un grand prix difficile et encore de l’imagination à la
radio ! Il a fait remarquer à son ingénieur qu’il appréciait son
humour quand celui-ci lui a dit qu’il était en lutte avec la
Williams de Massa... On le comprend. Pour le reste, Alonso a manqué
sa qualif et a été pénalisé en plus sur la grille. En course, il
est revenu non loin de Button avant de lâcher un peu du lest.
McLaren lui a choisi une stratégie osée (trop) avec 40 tours... en
super soft. Voilà pourquoi, à la fin, il a souffert face à Button.
Un 250e Gp (même si c’était son 249e – hors GP des USA 2005 qu’il
n’a pas couru) qui lui avait offert son 12e point de la saison,
avant qu'une pénalité pour avoir coupé un virage ne le repousse 11e
!
Felipe Massa – Williams - 14/20
Terminer 4e est un miracle. Le Brésilien, à la faute en qualif, est
passé à travers les gouttes en course, remontant lentement mais
sûrement au fil des événements. Il a été propre à défaut d’être
vraiment rapide. Il s'est arrêté au stand le plus tard possible
pour passer des voitures sans avoir à les doubler en piste. Il a
ainsi fini le GP en super soft. Bottas l’a dominé largement mais
c’est le Brésilien qui marque des gros points. Un petit coup de
pouce qui le ramène à 2 points de son équipier au championnat du
monde.
Un Kimi rapide mais brouillon puis à la faute
Daniil Kvyat – Red Bull - 14/20
Le Russe n’avait pas réussi à marquer de points, à domicile, l’an
passé, alors qu’il s’était magnifiquement qualifié à la 5e place
sur la grille. Cette année, il a eu moins de réussite en qualif,
étant éliminé dès Q2, mais s’est rattrapé en course en finissant 6e
(5e après la pénalité de Kimi). Ricciardo avait le dessus alors que
Kvyat était devant en début de course. Il est resté beaucoup plus
longtemps en piste (33 tours), avant de changer de gommes. Son
équipier a abandonné, pas lui.
Pastor Maldonado - Lotus 13/20
Massacré en qualif par Grosjean, le Vénézuélien est remonté
doucement en course, avec un début de GP sage et appliqué. Il était
parti en pneus tendres, avant de chausser les super tendres à
partir du 30e. En dehors des points en fin de course, il n'a pas
été très rapide en Super Soft. Mais les abandons devant lui l'ont
propulsé à la 8e place (7e après la pénalité de Kimi). Il fallait
être patient.
Max Verstappen – Toro Rosso – 12/20
Touché par la Force India de Hülkenberg partie à la faute,
Verstappen a tapé le mur de pneus, et a dû rentrer au stand,
victime d’une crevaison. Reparti dernier, il a encore profité d’une
voiture de sécurité pour refaire son retard, et revenir déjà juste
derrière son équipier au 21e tour. Il était de toute façon condamné
à un autre arrêt, au 26e tour, avant de dégringoler à la 14e place.
Ce n'était pas la bonne stratégie pour être performant. Il finit à
la porte des points, derrière les McLaren. Seule une pénalité
infligée après la course à Alonso pour avoir coupé un virage lui
offre un point.
Roberto Merhi – Manor - 11/20
De retour après deux GP où Rossi l’a remplacé, Merhi a assuré
l’essentiel : devancer son équipier Stevens. Une habitude qu’il
avait prise avant de devoir céder son baquet.
Romain Grosjean – Lotus – 8/20
Enorme carton pour Grosjean, qui a perdu le contrôle de sa Lotus
dans l’aspiration d'une McLaren devant lui. Il en sort indemne mais
l’impact a été très violent. Sa course avait mal commencé, le
Français devant passer par les stands dans le 1er tour pour y
perdre 24 secondes. Revenu à la 13e place, il s’est battu pour
remonter avant de partir à la faute. Dommage car vu la suite du GP,
un super résultat était possible. C’est l’une des rares erreurs de
sa saison.
Nico Hülkenberg – Force India – 7/20
L’Allemand gâche sa belle qualification avec une erreur dans le
deuxième virage. Il a réaccéléré trop fort et est parti en tête à
queue dans le peloton. Il a envoyé Verstappen en tête à queue et
s’est fait percuter par Ericsson. Encore un incident de course où
Nico est impliqué, après celui de Singapour avec Massa...
Will Stevens – Manor – 7/20
Battu deux fois de suite par Rossi et battu encore par le revenant
Merhi, Stevens ne va pas fort. Il termine la saison vraiment moins
bien qu’il ne l’avait commencé. Il a commis une erreur dans son
tour de sortie des stands, endommageant un pneu. Il a donc dû y
retourner le tour suivant...
Kimi Räikkönen – Ferrari – 5/20
Rapide, il l’a été, et tout était parti pour qu’il réalise une
super perf, et donc qu’il ait une bonne note... Mais non, Kimi a
été trop brouillon dans les duels avant de commettre l’irréparable
sur Bottas dans le dernier tour. Avant, Il n’a fait aucun cadeau à
son équipier. Il faut dire que cela faisait un moment qu’il n’était
pas en position de se battre avec lui. Encore une fois battu
largement en qualif, Kimi a réussi dans le premier tour à
surprendre son leader, pour le devancer. Dans le 6e tour, les deux
hommes se sont livrés bataille et encore plus au 17e tour, car Kimi
a tellement résisté qu’il a tiré tout droit dans un virage,
refusant ensuite de lui relaisser la place. L’accrochage a été
évité de peu. Mais Vettel n’a pas abdiqué et l’a passé juste après.
Il s’est ensuite frotté à Bottas puis Ricciardo, le tout avec
enthousiasme mais de façon assez brouillonne à chaque fois. Il a
plusieurs fois dû sortir large, mettant peu de bonne volonté à
rendre la place. Puis est arrivée l’attaque de trop, un freinage
totalement manqué, une attaque de loin mal maîtrisée. Il a touché
la roue arrière droite de Bottas (c'est dire s'il était loin de
pouvoir passer) et l'a envoyé en tête-à-queue. Il a pu repartir,
mais seulement 5e. Son erreur, pénalisée ensuite de 30 secondes par
décision des commissaires, offre le titre de championnat
constructeurs à Mercedes. Drôle de boulette !
Nico Rosberg – Mercedes – non noté
Sa deuxième pole position de suite ne lui a pas beaucoup plus porté
chance. Nico a certes cette fois conservé le bénéfice de
celle-ci au départ, même si ce fut chaud au deuxième virage, -
Hamilton parvenant un temps à avoir une longueur d’avance avant le
freinage. Au moment de l’intervention de la voiture de sécurité, il
a levé le pied de façon sèche, et derrière Hamilton a manqué de lui
rentrer de dedans. Très vite après le restart, Rosberg est sorti
large d’un virage et Hamilton a pris la tête. Puis Bottas l’a
doublé. L’Allemand était en fait au ralenti suite à un problème
d’accélérateur et est rentré au stand pour abandonner. C’est son
deuxième abandon mécanique de l’année après Monza. Au championnat,
cela lui coûte cher. Le titre est presque perdu et la deuxième
place lui échappe pour la première fois depuis la Chine, cette
année.
Marcus Ericsson – Sauber – non noté
Il n’y est pour rien dans son abandon, ne pouvant éviter la Force
India en tête-à-queue arrêtée en pleine piste.
Le GP : 15/20
Week-end étrange et nerveusement éprouvant avec, vendredi, la pluie
et un retard dû à une plaque de diesel dans un virage, puis le
lendemain l’accident impressionnant de Sainz et le carton de
Grosjean en course. On est heureux d’en finir sans blessés, sur
cette piste se montrant plus impitoyable que ce que son dessin peu
passionnant laisse penser.
La course promettait une belle empoignade entre Rosberg et
Hamilton, mais une nouvelle fois, elle a tourné court. Comme depuis
Monza où soit un abandon soit un fait de course (mauvais départ)
les empêche d’en découdre. Cette fois, c’est un abandon de Nico qui
a coupé court au spectacle. Décidément, on n’aura peu eu de roues
dans roues entre eux cette saison. Contrairement à 2014.
Superbe bataille en revanche derrière, surtout pour la troisième
marche du podium entre Pérez, Ricciardo, Bottas et Räikkönen, qui a
fini par une énorme bourde de Kimi percutant la Williams. Mais il y
a eu des belles batailles, même entre équipiers. Un grand prix largement plus passionnant que celui
de 2014. Même après l'arrivée, il s'est passé des choses, la
pénalité infligée à Räikkönen offrant le titre constructeur à
Mercedes... Il n'y avait pas de doute que Mercedes l'aurait
rapidement, mais tout de même, une attente d'un gp de plus n'aurait
pas fait de mal !
Le point clé de la course
Sans dégradation de pneus, les pilotes ont pu attaquer et se défendre jusqu'à la fin, comme l'ont prouvé Bottas et Räikkönen, et aussi Vettel auteur du meilleur tour en course à deux tours de la fin. Les deux safety car ont en plus permis de maintenir un peloton compact. La stratégie a pourtant joué un rôle, l'intervention de la voiture de sécurité au 12e tour ayant permis à certains de s'arrêter tôt pour ensuite aller au bout, sans s'arrêter. Les leaders, eux, ont assuré le coup et sont restés sur le plan n°1, c'est-à-dire également un seul arrêt mais plus tard dans la course. Finalement, les deux stratégies se sont rejointes à la fin, nous offrant des luttes pour de belles places. Comme Ricciardo mais surtout Pérez en lice pour une improbable lutte pour le podium, face à une Williams et une Ferrari.


