L'humeur d'avant GP : Ferrari/Mercedes, l'intox

Publié le 8 avril 2015 à 09:19
Mis à jour le 20 novembre 2020 à 11:20
L'humeur d'avant GP : Ferrari/Mercedes, l'intox

Avant et après chaque GP, Sport Auto.fr se laisse aller à une humeur très personnelle. En Chine, on ne parle que du duel Ferrari/Mercedes. Sur fond d'intox.

Il n'est pas si lointain le temps où Mercedes allait assurément dominer la saison encore plus qu'en 2014, où le public et la presse avaient déjà fait une croix sur 2015, où la concurrence ne se faisait pas le moindre début d'une illusion, et où, même, un certain Sebastian Vettel chambrait, en pleine conférence de presse, les pilotes Mercedes avec un défaitisme assumé : "d’où vous croyez que l'on va revenir alors que vous nous avez collé trente secondes sur un GP..."
Mais tout çà, visiblement, c'était avant. Avant le miracle malais et la victoire totalement inattendue de Ferrari et de Vettel. En à peine 1h30 de grand prix, la vision du monde F1 a changé. Tout a basculé. Ferrari montre maintenant les muscles, certains (une petite minorité) chez les Rouges vont jusqu'à parler de titre mondial. De même, effet papillon, Mercedes se met d'un coup à trembler. L'écurie allemande multiplie les déclarations d'inquiétude, se somme de réagir, et rapatrie en urgence et en grande pompe ses pilotes au QG pour tirer les conséquences de la défaite de Sepang et repartir de l'avant. Personne ne peut nier la théâtralité de la semaine qui vient de s'écouler.

Encore 3 ou 4 dixièmes d'avance ?

Mais tout cela est évidemment la nature même de la F1. Un sport de très haute concurrence où la méfiance voire la paranoïa règne. L’instinct de survie mécanique. Une écurie qui n'a plus peur est une écurie déjà sur une pente descendante. Et même quand tout cela est un peu sur-joué, il faut mieux accentuer la menace que de la sous-estimer. Mercedes sait très bien qu'il y a encore 3 ans, personne ne les prenait au sérieux et qu'aujourd'hui, ils sont les maîtres du jeu.
Mercedes a toutefois encore de quoi voir venir. S'ils n'avaient pas commis d'impaires stratégiques à Sepang, Ferrari n'aurait pas gagné. L'analyse des chronos montre encore une supériorité de Mercedes, d'au moins 3 à 4 dixièmes sur la Ferrari. Mercedes a perdu 3 GP l'an passé mais a largement remporté le championnat. Red Bull a perdu à 6 reprises en 2013 mais Vettel n'a quand même fait qu'une bouchée de la concurrence. McLaren a été défaite 6 fois en 1989 et a malgré tout filé vers le triomphe.
Ce week-end, en Chine, la communication, le jeu de dupe et l'intox prendra fin. Le tracé de Shanghaï nous donnera un premier indice fort : Ferrari peut-elle vraiment battre Mercedes sur la durée ? Sur un circuit au design proche de celui de Sepang, mais avec des températures fraîches qui remettront Mercedes dans le jeu, on en saura plus. Avec, une semaine après, un autre test dans la chaleur de Bahreïn, où l'on peut être sûr que les troupes de Brackley ne feront pas deux fois la même erreur.
Si Ferrari fait jeu égal ou titille Mercedes lors de ces deux grands prix, on pourra dire que la Scuderia est en lutte pour la bataille mondiale. En revanche, si Ferrari prend une valise en Chine comme à Melbourne (1 seconde en qualif’ et 30 secondes en course), et si Mercedes se reprend dans les conditions de température extrême de Bahreïn, il sera évident que nos espoirs étaient de courte durée. Ferrari parait aujourd’hui au mieux parti pour jouer le rôle du Lotus/Räikkönen de 2013, le trouble-fête des conditions extrêmes. D'ici à ce que cela change durablement, rêvons encore.

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