Les 10 enjeux de la fin de saison 2015 de F1

Même s'il ne reste que deux GP et que les deux titres ont déjà été attribués, les enjeux ne manqueront pas à Interlagos et Abu dhabi. Pour 2015 et... 2016 !
1. Lewis Hamilton fera-t-il encore mieux qu'en 2014 ?
Hamilton est d'ores et déjà sacré triple champion du monde, mais
l'Anglais aura à coeur de faire encore mieux qu'en 2014. L'an
passé, il avait remporté 11 GP. Il en est actuellement à 10. Ce qui
lui laisse la possibilité de signer 12 succès en une seule année.
Mais de toute façon, Lewis ne s'emparera pas du record de 13
victoires de Vettel (2013) et M.Schumacher (2004).
2. Rosberg s'est-il enfin réveillé ?
Avec 4 pole positions de suite, une victoire au Mexique et son
premier hat-trick de sa carrière (toujours à Mexico), Rosberg a
d'un coup retrouvé la forme. Même si c'est trop tard pour le titre
2015, 2016 a déjà commencé sur les derniers grands prix. A Mexico,
l'Allemand a été dominant, calme, au contraire de son équipier
retombé dans une nervosité digne de Monaco l'an passé. Les
commentaires d'Hamilton sur Mercedes et le changement de stratégie
ont été disproportionnés. Car les deux pilotes ont été affectés par
le même ordre. Alors, Nico a-t-il réussi à à nouveau percer la
solide armure d'Hamilton ? Peut-il prétendre jouer le titre en 2016
? On en saura un peu plus à Interlagos et Abu Dhabi, sur l'état
d'esprit des deux rivaux en vue de la saison prochaine.
3. Räikkönen justifiera-t-il son maintien en 2016 ?
Son avenir en 2016 est déjà assuré : Kimi a été confirmé par
Ferrari tôt dans la saison. Mais le Finlandais connait une fin
d'année catastrophique : trois incidents de suite en 3 GP :
accrochage avec Bottas en Russie (de sa faute), accident à Austin
et re-accrochage avec Bottas à Mexico (50/50). Cela fait beaucoup
pour un ancien champion du monde et un pilote de premier plan. En
qualif, le Finlandais n'a battu Vettel que 3 fois en 2015, dont la
dernière remonte à Monza. Les écarts sont parfois énormes : 7
dixièmes à Singapour.
Kimi inquiète de plus en plus, et des voix s'élèvent pour dire que
Ferrari devrait finalement changer d'avis pour 2016, la Scuderia
ayant besoin de deux voitures aux avant-postes pour affronter
Mercedes. On attend donc de Kimi, dès Interlagos, qu'il se
rapproche de Vettel en qualif voir le batte à nouveau, et qu'il ne
commette plus d'erreurs. Sinon, il sera critiqué et visé tout
l'hiver. Il ne faudrait pas que sa dernière saison devienne un
cauchemar ou s'arrête avant d'avoir commencé.
4. Qui va gagner le duel des Finlandais ?
Dernièrement, ils ne se quittent plus. Accrochage à Sochi et à Mexico, et rivalité au
classement pour la place de N°4 mondial. Au Mexique, Bottas s'en
est emparée après leur contact en piste. Räikkönen est certes très
loin de Vettel (128 points de moins), mais finir 4e adoucirait la
défaite. Au contraire, finir 5e derrière la Williams de Bottas
ferait désordre. Surtout face à celui qui était au centre des
rumeurs pour le remplacer en 2016 à Maranello. Rien en F1 n'est
jamais fortuit. Tout laisse une trace. Vivement leur prochain duel
en piste, et si possible sans accrochage.
5. Renault est-il sur la voie du retour ?
L'avenir de Renault ne dépend pas de la fin de saison, une annonce de rachat de Lotus devant être faite
courant décembre. Pourtant, Renault jouera gros à Interlagos.
On verra enfin en piste la nouvelle spécification D du moteur,
celle pour laquelle 11 jetons de développement ont été utilisés.
Les évolutions ont toutes porté sur le point faible du Power Unit :
le bloc thermique, pas assez puissant. On parle d'entre 15 et 20
chevaux de plus, ce qui n'est pas rien, même si le déficit total
sur Mercedes serait de 40. Les dernières bonnes prestations de Singapour,
Austin et même Mexico sont de bon augure. De deux choses l'une
: soit l'évolution moteur permet à Red Bull d'un coup de battre
Ferrari et de revenir sur Mercedes, et alors Renault pourra
envisager 2016 avec optimisme, soit l'évo moteur n'est pas
significative ou même recrée des soucis de fiabilité, et là,
Renault verrait la sortie du tunnel reculer encore. Car cette
évolution D présuppose grandement de ce que sera le moteur
2016...
Lotus vs Toro Rosso pour la 6e place
6. Y aura-t-il un quatrième homme ?
En 2014, les deux pilotes Mercedes n'avaient laissé que trois
miettes, à un seul pilote : Daniel Ricciardo (Red Bull). En 2015,
c'est parti pour être le même scenario, Vettel et Ferrari prenant
le rôle du troisième homme. La fin 2015 pourrait-elle voir
l'émergence d'un quatrième homme ? Bottas et Williams ? Sans doute
pas, l'écurie anglaise marquant le pas et marchant mal sous la
pluie. Ricciardo ou Kvyat ? C'est envisageable, avec la combinaison
possible de la pluie à Interlagos et de l'évolution moteur Renault.
A Austin, les Red Bull faisaient jeu égal avec les Mercedes sous la
pluie (réglages différents), alors pourquoi pas une surprise.
Sinon, ce serait la première saison sans victoire de Red Bull
depuis... 2008 ! On attend tous une explication
Mercedes/Ferrari/RedBull en 2016 : il faudrait qu'elle s'esquisse
dès maintenant.
7. Qui sera vice-champion du monde ?
En F1, le titre de vice-champion du monde est honorifique, mais il
a une symbolique. Surtout dans la situation actuelle. Nico Rosberg,
battu par Lewis Hamilton pour le sacre, vivrait 2015 comme un plus
grand échec encore si Vettel lui passait devant au final. Finir 3e
avec la meilleure voiture (et de loin) serait un camouflet comme
cela fut le cas pour Webber chez Red Bull chaque année, Barrichello
avec le champion Button chez Brawn en 2009, ou encore Coulthard
chez McLaren face à Häkkinen... Il est toujours difficile de se
remettre d'un tel échec évident. Devancé par Vettel après son
abandon en Russie, Nico a repris la main à Mexico suite à celui du
pilote Ferrari. Avec 21 points d'avance, il a un peu de marge, mais
on ne sait jamais. Rosberg a été trahi deux fois par sa mécanique
lors des 6 derniers GP.
8. La réputation de Ricciardo est-elle en danger ?
Avec 3 victoires au compteur en 2014, et surtout le scalp de Vettel
à sa ceinture, Daniel Ricciardo avait été la révélation de la
saison passée. On attendait confirmation en 2015. Problèmes : Red
Bull-Renault a encore rétrogradé dans la hiérarchie et surtout,
Ricciardo est en passe d'être devancé au classement
par son nouvel équipier : Daniil Kvyat. Certes Ricciardo a été
régulièrement plus rapide que le Russe (11 à 6 en qualif), certes
Ricciardo est plus constant, mais au final, Kvyat possède 4 points
de plus. Avec pourtant des soucis mécaniques en cascade en début de
saison pour Daniil. Si Ricciardo terminait derrière Kvyat, cela
serait un petit tremblement de terre sur le marché des transferts.
Car si l'Australien vise Ferrari en 2017, il ne peut pas se
permettre d'être battu de la sorte par un pilote certes talentueux
mais pas dans les radars des top team. D'autres pilotes, comme
Verstappen notamment, semblent de plus en plus convoités et le
pousseraient volontiers sur la touche.
9. Alonso se remontera-t-il le moral ?
Pas de victoire, pas de podium, et seulement 27 points : McLaren
connaît l'une des pires saisons de son histoire. Il n'y a rien à
espérer de la fin 2015, surtout que la nouvelle évolution moteur
d'Austin n'a rien bouleversé... Alonso ne s'est même pas qualifié
en Q2 à Mexico ! Mais on surveillera, à Interlagos et Abu Dhabi, la
suite et la fin du duel Alonso/Button. Si Alonso a devancé Button à
10 reprises contre 6 en qualifs, en course les deux hommes en sont
à 6 partout, et c'est Button qui a le plus de points au compteur :
16 contre 11. On attendait un peu plus d'Alonso cette année. Il est
vrai qu'accablé par le manque de fiabilité (8 abandons en 17
courses, le record de la saison), l'Espagnol n'a rien pu faire,
mais face à un Button en fin de carrière, certains imaginaient un
Fernando plus dominateur. A une période où le moral du double
champion du monde est au plus bas, finir 2015 sur une note plus
négative encore, et alors que 2016 ne s'annonce guère mieux,
pourrait avoir des conséquences sur la suite.
10. Toro Rosso réalisera-t-elle sa meilleure saison ?
Ce sera l'une des plus belles batailles à suivre au championnat du
monde des constructeurs. A deux manches de la fin, Lotus a encore 6
points d'avance au classement sur Toro Rosso, pour la 6e place
mondiale. Depuis la Chine, l'écurie d'Enstone a repris le dessus,
mais Toro Rosso finit mieux son championnat. Avec 20 points à
Austin et Mexico pour l'équipe italienne, l'écart s'est réduit.
Grosjean/Maldonado vs Verstappen/Sainz : les confrontations en
piste promettent, ce quatuor étant parmi les plus chauds du
plateau. Pour Toro Rosso, c'est tout sauf anodin : cette sixième
place serait la meilleure saison de son histoire, à égalité avec
2008 et l'association Vettel/Bourdais (avec pourtant une victoire
au compteur cette année-là, à Monza).


