Humeur du GP : Mercedes toujours plus fort...

Publié le 29 mars 2015 à 14:23
Mis à jour le 29 novembre 2020 à 04:12
Humeur du GP : Mercedes toujours plus fort...

Avant et après chaque GP, Sport Auto.fr se laisse aller à une humeur très personnelle. En Malaisie, on parle de Mercedes, très forte pour gagner et... perdre !

Mercedes est encore plus fort qu’on l'imaginait. Ils ont réussi, en l’espace de deux semaines, à écraser un grand prix en étant 1,3 seconde plus rapide au tour que la concurrence et d’ensuite perdre le deuxième malgré une pole position et un meilleur tour en course cette fois 1,5 seconde plus rapide que le... vainqueur du jour. Trêve de plaisanterie ! Cet écart-là est accentué par une stratégie plus agressive à trois arrêts, mais Mercedes a tout de même encore la meilleure voiture (4 ou 5 dixièmes d'avance sur la Ferrari). Ce n’est pas ce GP fou de Malaisie et le triomphe surprise de la Scuderia qui vont le remettre en cause. La nouveauté – c’était déjà arrivé l’an passé, pour d’autres raisons - est que l’écurie allemande peut, malgré son avantage technique, perdre. Du déjà-vu, puisqu'en 1998, Ferrari et un certain Schumacher avaient à la troisième manche battu une écurie McLaren qui avait remporté le premier grand prix avec un tour d’avance sur la concurrence. Rien de nouveau donc, tout aussi surprenant que cela puisse paraître.

A la Lotus de 2012 !

Une F1 peut évoluer très différemment selon les conditions : le tracé, les pneus ou la chaleur. Un rien peut gripper une machine, même la plus redoutable. Quelques degrés peuvent anéantir une avance. C’est exactement ce qui s’est passé en Malaisie. Les températures record (62°C sur le tarmac) ont fait souffrir les Mercedes. On l’avait senti dès les essais libres 3 du vendredi. Räikkönen (Ferrari) allait plus vite que les Flèches d’Argent et faisait durer les pneus plus longtemps. Le même scenario s’est répété en course. Mercedes est retombée dans une partie des travers des années 2012 et 2013 où le potentiel de la qualification ne tenait pas la distance en course. Ce n’est bien sûr pas aussi extrême, mais la W06 est visiblement plus rude avec les pneus que la W05. On l’a vu pendant la course sous-virer énormément dans les virages lents et survirer dans les rapides. Comme parfois cet hiver aux essais de Barcelone.
Au contraire, Ferrari s’est trouvée d’un coup propulsée sur le devant de la scène. Ce n’est pas sans rappeler certains scenarii de 2012 et 2013 où une Lotus parvenait en course à faire tenir les pneus au-delà du possible et à battre les Red Bull. Et qui était le designer de ces Lotus ? James Allison. Or il est aujourd’hui le designer de Ferrari... Sans oublier que Ferrari a viré cet hiver son stratège Neil Martin et que le nouveau, l’Espagnol, Inaki Rueda, a pris ses fonctions ce week-end en provenance de... Lotus. Il n’a pas manqué ses débuts !

Une brasse coulée stratégique

Car par-dessus tout, Mercedes, évoluant sur sa propre planète depuis un an, a perdu la bataille stratégique face aux Rouges. Elle a commis plusieurs grosses erreurs pendant cette course, après l’entrée d’une safety car qui n’était pas prévue : en fonçant dans les stand à ce moment-là – c’était trop tôt -, en le faisant pour les deux voitures en même temps, puis en mettant les pneus durs à la fin à Lewis au lieu des mediums. La Mercedes est la voiture la plus rapide mais elle a perdu ! Vettel, lui, a dès le début passé la barre fatidique des 15 tours avec son train de mediums usés... Il avait dès ce moment presque course gagnée. Mercedes ensuite a tenté de rattraper le coup. Maladroitement. Rosberg a été un peu sacrifié au premier arrêt alors qu’il aurait pu rester en piste. Ensuite, il a été comme favorisé dans le choix final des pneus, poussant Hamilton à râler à la radio sur le choix des durs à la fin et à demander un quatrième arrêt improbable. Typique d’une écurie dominatrice qui, surprise par un imprévu, veux assurer le coup, pour finalement perdre. Ce fut une brasse coulée stratégique. On a même entendu un ingénieur se tromper et annoncer à Hamilton, pensant parler à Rosberg, qu’il ne ferait que deux arrêts alors qu’il était évident pour les deux qu’ils en feraient trois. La plus grosse surprise a été de voir les Mercedes en difficultés dans le trafic. Elles ont eu du mal à passer des voitures largement plus lentes.
Ce GP de Malaisie représente l’essence même de la F1 : imprévisible, complexe, injuste parfois, salvatrice, on-ne-sait-quoi-encore. Ce n’est pas Fernando Alonso, avant dernier sur la grille de départ sur la McLaren et à pied au bout de 22 tours, qui, en assistant au triomphe de ses anciennes troupes Rouges, dira le contraire. Ni Daniel Ricciardo, tombeur de Vettel l'an passé, et maintenant seulement 10e à un tour. Pas moins Kvyat, promu de Toro Rosso à Red Bull, et qui finit derrière son ancienne équipe !

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