Essai - Mercedes-AMG GLC 63 S E Performance : dans le droit chemin ?
Comme la berline et le break de la Classe C, le Mercedes-AMG GLC 63 troque son V8 tonitruant pour un 4 cylindres électrifié. Autrement dit, il gagne en puissance ce qu’il perd en caractère. Est-il rentré dans le droit chemin ?
Une chose qu’on ne pourra pas lui retirer, c’est sa capacité à
décrocher la mâchoire inférieure de ceux qui posent la question :
« Ça fait combien de chevaux ? »
La réponse (680 !) les plonge généralement dans un silence qui les
fait écarquiller les yeux, avant de se creuser la mémoire et de se
lancer dans le calcul mental en fronçant les sourcils.
« Quoi ?! 100 ch de plus qu’une Lamborghini Murciélago ? Et 20
de plus qu’une Ferrari Enzo ? »
Perspicace, avec ça : « En revanche, ça doit être tellement lourd
que ça n’accélère pas comme une supercar ? »
Oui, mais si ! Comptez 3’’5 pour passer de 0 à 100 km/h contre
3’’65 avec l’Enzo et 3’’6 avec la Murciélago. Si ça pèse lourd ? A
peine : 2 379 kg mesurés ! « Et l’hybridation, c’est pour
l’écologie, c’est ça ?»
Mercedes-AMG GLC 63 S E Performance 4Matic+ : inclassable
Ce gros bébé d’AMG, né en V8 avant de se
convertir au 4 cylindres électrique sans que cela l’empêche de
pulvériser la barre des 15 l/100 km, n’est plus à un paradoxe
près.
C’est un peu l’histoire du serpent qui se mord la queue : le SUV
transformé en avion de chasse, qui tente de se racheter une
conduite avec l’hybride mais reprend 300 kg au passage et accentue
le naturel soiffard du 4 cylindres AMG…
Mais plutôt que de se perdre en explications en cherchant le
pourquoi du comment, mieux vaut répondre à une simple question :
prend-on du plaisir à son volant ? La réponse est limpide : moins
qu’avant.
Pas de borborygmes qui émanent du démarrage, ni de vibrations qui
remontent dans la carlingue, ni d’envolées rauques à
l’accélération. Le 4 cylindres n’est pas aphone mais la bande-son
n’est pas en adéquation avec le niveau d’accélération. Même avec
l’option Performance Sound qui équipe notre modèle d’essai. Autant
ce 4 cylindres est grisant sous le capot de l’A 45 S, autant il est
filtré à bord de ce GLC.
Bref, on a connu des 2 litres plus communicatifs et plus addictifs.
Ce moteur et son compère électrique ont beau être très volontaires,
ils ne donnent pas envie de prolonger l’accélération dès la moindre
ligne droite.
Contrairement à ce qui se produisait au volant du GLC 63 à moteur
V8. Il convient de se rappeler que l’ancien modèle n’était pas non
plus exempt de défauts. A commencer par un comportement un poil
daté et une rigidité perfectible. Ces caractéristiques font
désormais place à quelque chose de plus efficace et mieux
maîtrisé.
Mercedes-AMG GLC 63 S E Performance 4Matic+ : il porte bien son nom
L’évolution du système Active Ride Control n’y est pas
étrangère. Ce dispositif, qui remplace les anciennes versions de
suspensions pneumatiques, est composé d’amortisseurs adaptatifs et
d’une barre antiroulis active. Cette dernière fonctionne de manière
électromécanique grâce à un actionneur sur les deux trains qui
s’ajuste en moins de temps qu’il ne faut pour l’écrire.
Le tout étant, bien entendu, réglé de concert avec l’essieu arrière
directionnel qui améliore l’agilité dans les virages serrés. Il en
résulte une certaine vivacité, on doit bien le reconnaître, et des
mouvements de caisse correctement contenus à rythme soutenu.
Même si cette cadence est difficile à tenir en raison de la masse
et de l’inertie qu’elle dégage. Quant à l’argument de la meilleure
répartition entre essieux par rapport à la précédente version dont
le V8 plombait l’avant, il tient la route, mais cela ne suffit pas
à changer ce SUV au poids d’âne mort en cheval de course. Le
freinage a également fort à faire pour évacuer la chaleur en cas de
sollicitations consécutives.
En clair, le GLC 63 S E Performance porte bien son nom, avec sa
réserve de puissance impressionnante et ses accélérations
fulgurantes. Il peut aussi rendre des services, grâce à sa
polyvalence préservée. A condition d’accepter de tirer un trait sur
le caractère décalé, débordant et attachant de son prédécesseur à
moteur V8.
L'avis de Laurent Chevalier : 3/5
Voyons le verre à moitié plein : ses accélérations et ses capacités de relance le mettent hors de portée d’un grand nombre de SUV. Et son niveau de rigidité tout comme son équilibre sont meilleurs que sur la version précédente. Mais cette surabondance technologique et ces additions de puissances mirobolantes sont loin de faire oublier le caractère du V8.
Mercedes-AMG GLC 63 S E Performance 4Matic+ : en chiffres
- Moteurs : 4 en ligne, turbo, 16 S + 1 électrique
- Cylindrée : 1 991 cm3
- Puissance maxi thermique : 476 ch à 6 750 tr/mn
- Couple maxi thermique : 55,6 mkg à 2 250 tr/mn
- Puissance maxi électrique : 204 ch
- Couple maxi électrique : 32,6 mkg
- Puissance cumulée : 680 ch
- Couple cumulé : 104 mkg
- Transmission : intégrale, 9 rapports auto
- Antipatinage : de série déconnectable
- Autobloquant : de série piloté
- Poids annoncé/contrôlé : 2 310/2 379 kg
- Rapport poids/puissance : 3,5 kg/ch
- L - l - h : 4 749 - 1 920 - 1 635 mm
- Empattement : 2 888 mmP
- neus AV & AR : 265/45 & 295/40 R 20
- Réservoir : 65 l
- Autonomie électrique : 12 km
- Prix de base : 139 390 €
- Prix du modèle essayé : 177 410 € (malus compris)
- V. max. : 275 km/h
- 0 à 100 km/h : 3’’5
Retrouvez notre essai de la Mercedes-AMG GLC 63 S E Performance 4Matic+ dans le Sport Auto n°757 du 31/01/2025.


