Sport Auto va-t-il faire amende honorable dans l'affaire d'espionnage
Cher lecteur,
Vous n’êtes pas le seul à avoir, selon nous, bien mal compris la
position de Sport Auto dans l’affaire d’espionnage. Ne lisez pas
entre les lignes, ne tombez pas dans la caricature pro Untel ou
anti Untel, mais juste repensez calmement à ce que nous avons
écrit, en toute honnêteté. Vous avez compris que nous dédouanions
totalement McLaren, or nous voulions juste clamer que nous n’étions
pas du tout de l’avis général qui était à l’époque : McLaren a
organisé un système d’espionnage et de tricherie, dans un milieu où
espionner ses adversaires n’a jamais existé.
Nous avons voulu vous expliquer ce qui se passe réellement sur le
terrain de la F1 (les photographes espions, les ingénieurs espions
– nous les voyons oeuvrer sur les GP-, les transferts d’ingénieurs
et d’idées immédiatement appliquées à la concurrence – notre
rubrique technique vous l’explique tous les mois-, l' écoute des
liaisons radio – cela a eu lieu chez McLaren comme chez Ferrari -
les cessions d’éléments mécaniques de top team à des équipes
privées via finances– Toyota qui échange son moteur contre la boîte
de vitesse seamless shift Williams !-…).
Nous avons voulu montrer que comme le dopage dans le vélo,
l’espionnage existait en F1 depuis très longtemps – et peut-être
même plus férocement dans le passé. Nous avons voulu dire que tout
est parti de deux ingénieurs déçus de leur sort et qui ont, dans un
premier temps, détourné des informations de leurs équipes pour se
vendre à une autre (Honda). Nous avons voulu dire que McLaren
allait « payer » pour un système qui était mal contrôlé. Cela reste
la vérité, sauf qu’effectivement, McLaren a admis que les fuites
étaient allées plus loin que prévu (via De La Rosa et Alonso
d’ailleurs), et cela, seule une enquête interne a pu le prouver.
Pas vous, ni nous.
Oui, McLaren est coupable, (c’est écrit noir sur blanc dans la très
bonne enquête – et oui- du N°549), et effectivement elle l’est
encore plus aujourd’hui au vue des nouvelles données fournies par
McLaren depuis. Oui, McLaren méritait une sanction (c’est écrit
aussi). Oui, les dirigeants de l’écurie anglaise ont bien mal
contrôlé leurs troupes.
Mais NON, la McLaren MP4/22 de 2007 n’a pas intégré d’éléments de
la Ferrari F2007. Il faut avoir l’honnêteté de le dire pour ne pas
discréditer la performance d’Alonso ou d’Hamilton. Ou alors,
prouvez-nous le contraire. Prouvez que sur des fuites débutées en
mars 2007, la MP4/22 – dont les travaux ont commencé plus d’un an
auparavant - a été dessinée avec des données venant de Ferrari !
Vous avez tort, McLaren ne le reconnaît pas, et la FIA qui a eu en
mains toutes les données des MP4/22 ne l’a pas prouvé non plus.
Il est important, en tant que journaliste, d'éviter les jugements à
l’emporte-pièce pour seulement relater les faits. Seulement les
faits. Notamment que oui, des éléments allaient être utilisés pour
2008. McLaren l’a admis, d’ailleurs, et a proposé à la FIA tous les
moyens possibles pour revenir sur ses avancées et y renoncer. Sport
Auto vous rappelle seulement qu'en 2008, Renault, Toyota et
Williams vont copier les flasques de roue de Ferrari. Comme Red
Bull a repris à son compte le "bridge wind" de McLaren. Ca ne
dédouane pas McLaren, ca remet juste certaines choses en
perspective. Nous nous en prenons à l'hypocrisie qui a entouré
cette affaire bien triste au demeurant.
La rubrique sport


