La déclaration de Piquet traduite
"Moi, Nelson Angelo Piquet, né le 25 Juillet 1985, à Heidelberg
certifie que :
[…]
6. Lors du GP de Singapour 2008, qui s’est disputé le 28 Septembre
2008 et qui comptait pour le championnat du monde de Formule 1, il
m’a été demandé par Messieurs Flavio Briatore (mon manager et
directeur de Renault) et Pat Symonds (directeut technique de
Renault) d’avoir un accident volontaire afin d’influencer de
manière positive la performance de l’écurie Renault lors de la
course en question. J’ai accepté cette proposition et provoqué la
sortie de piste de ma voiture contre un mur durant le 13è/14è tour
du GP.
7. La proposition de provoquer un accident volontaire m’a été
présentée peu de temps avant le début de la course, lorsque j’ai
été convoqué par messieurs Briatore et Symonds dans le bureau de
Monsieur Briatore. Monsieur Symonds, en présence de Monsieur
Briatore, m’a demandé si j’accepterai de sacrifier ma course en
provoquant l’entrée en piste de la voiture de sécurité, pour le
bien de l’écurie.
8. Au moment de cette conversation, j’étais dans un état
psychologique fragile et j’étais très émotif. Cet était d’esprit
était la conséquence d’un stress intense dû au fait que Monsieur
Briatore avait refuser de m’informer si oui ou non mon contrat de
pilote serait renouvelé pour la saison suivante (2009). Au lieu de
ça, Monsieur Briatore m’a constamment demandé de signer une option
qui impliquait que je n’étais pas autorisé à négocier avec une
autre écurie. Il a exercée une pression sur moi de manière répétée
pour que je prolonge cette option que j’avais signée et m’a
plusieurs fois convoqué dans son bureau pour discuter de ces
renouvellements, y compris les jours de course alors que ces
instants devraient être réservés à la concentration et à la
relaxation avant la course. Ce stress était accru par le fait que
je m’étais qualifié en 16è position à Singapour et que j’étais très
inquiet pour mon avenir chez Renault. Lorsqu’il m’a été demandé de
provoquer un accident et l’entrée en scène de la voiture de
sécurité afin d’aider l’équipe, j’ai accepté car j’espérais que ça
améliorerait ma position au sein de l’équipe à cette période
critique de la saison. A aucun moment il ne m’a été dit qu’en
acceptant de provoquer un accident j’aurais la garantie de
renouveler mon contrat. Mais dans le contexte il m’a paru important
de procéder ainsi. J’ai donc accepté de provoqué l’incident.
9. Après la réunion avec Messieurs Symonds et Briatore, Monsieur
Symonds m’a pris à part, au calme, en utilisant une carte pour me
montrer le virage précis du circuit où je devais provoquer
l’accident. Ce virage a été retenu car il n’y avait aucune grue à
cet endroit et donc aucun moyen de dégager l’épave rapidement. Il
n’y avait aucune entrée sur le côté qui aurait pu permettre aux
commissaires de rapidement intervenir sur l’auto et l’enlever de la
piste. Il paraissait donc évident qu’un accident à cet endroit
nécessiterait le déploiement de la voiture de sécurité.
10. Monsieur Symonds m’a également précisé à quel tour je devais
provoquer l’accident, afin que la stratégie de ravitaillement de
mon équipier, Monsieur Fernando Alonso, puisse être mise en place
peu de temps avant mon accident. La clef de cette stratégie
reposait sur le fait que la quasi certitude de l’entrée en scène de
la voiture de sécurité au tour 13/14 permettrait à l’équipe
d’adopter une stratégie agressive pour la voiture de Monsieur
Alonso en termes de quantité d’essence embarquée – Il en aurait
pour arriver jusqu’au 12è tour, mais pas beaucoup plus. Ceci
permettrait à Monsieur Alonso de dépasser autant de voitures plus
lourdes que la sienne que possible en sachant que ces voitures
auraient du mal à le rattraper plus tard dans la course à cause du
déploiement de la voiture de sécurité. Cette stratégie a été
frustueuse et Monsieur Alonso a gagné le GP de Singapour 2008.
11. Durant ces discussions, il n’a pas été fait mention des
problèmes de sécurité que cette stratégie impliquait, que ce soit
pour moi, pour le public ou pour les autres pilotes. Le seul
commentaire fait dans ce contexte fut celui de Monsieur Pat
Symonds, qui m’a prévenu « Sois prudent. »
12. J’ai intentionnellement provoqué l’accident en perdant le
contrôle de l’auto juste avant le virage en question. Afin de
m’assurer que je provoquerai l’accident dans le bon tour, j’ai
demandé plusieurs fois par radio à mon équipe de me confirmer à
quel tour de la course on en était, ce que je ne fais normalement
pas. Je n’ai pas été blessé, et personne n’a été blessé.
13. Après les discussions avec Messieurs Briatore et Symonds
mentionnées ci-dessus, la stratégie de l’accident n’a plus jamais
été évoquée par aucun d’eux. Monsieur Briatore a discrètement dit «
Merci » après la course, sans évoquer la suite des évènements. Je
ne savais pas si quelqu’un d’autre était au courant de cette
stratégie au départ de la course.
14. Après la course, j’ai informé Monsieur Felipe Vargas, un ami de
la famille et un conseiller, du fait que l’accident avait été
délibéré. Monsieur Vargas a informé mon Père, Monsieur Nelson
Piquet, quelques temps plus tard.
15. Après la course, plusieurs journalistes m’ont posé des
questions sur l’accident et m’ont demandé si je l’avais provoqué
volontairement car ils avaient le sentiment que c’était
douteux.
16. Au sein de ma propre écurie, l’ingénieur de ma voiture m’a
questionné sur la nature de l’accident car il le trouvait
inhabituel et j’ai répondu que j’avais perdu le contrôle de l’auto.
Je pense qu’un ingénieur intelligent aurait noté grâce à la
télémétrie que l’accident que j’avais provoqué était volontaire car
je n’ai pas cessé d’accélérer alors que la réaction normale aurait
été de freiner le plus tôt possible."
Je jure que cette déclaration sur l'honneur est véridique.
Nelson Piquet Jr
Paris, 30 juillet 2009


