Audi R8 (2007-2015) : que vaut-elle sur le marché de l’occasion ?
Avec l’Audi R8, la marque aux anneaux a changé de dimension en passant de généraliste premium à constructeur de voitures d’exception. Avec la production de la seconde mouture arrêtée, il est opportun de revenir sur la première génération, celle par qui tout a commencé…
En 1998, le groupe Volkswagen achète Lamborghini. Et c’est grâce au lancement de la Lamborghini Gallardo que l’Audi R8 a pu voir le jour fin 2006. Elle lui emprunte notamment sa structure en aluminium.
Audi R8 : l’histoire
Commercialisée d’abord en coupé en
avril 2007, la R8 dispose à ses débuts d’un
convaincant V8 4.2 FSI issu de la RS 4,
qui la propulse à 300 km/h. Celui-ci est
couplé à une excellente boîte mécanique à
6 rapports, très inspirée de ce que faisait
jadis Ferrari avec son guidage en H et son levier
en alu. Cette première version est un régal à
conduire, bien plus qu’avec la rugueuse boîte
robotisée R-tronic à simple embrayage.
En 2009, la R8 hérite cette fois du fantastique
V10 FSI de sa cousine, la Lamborghini
Gallardo ! Réalésé à 5,2 litres et assagi à
525 ch, il transfigure la R8. Si le
V8 reste au catalogue, Audi va
surtout multiplier les séries limitées en se focalisant sur la
V10, avec d’abord, en avril 2011,
une R8 GT coupé de 560 ch produite
à 333 exemplaires, allégée d’une centaine de kilos à grand
renfort de carbone.
Au restylage de décembre 2012, la puissance de la R8
V10 atteint 550 ch sur la version Plus, tandis qu’une
douce et réactive boîte S-tronic à 7 rapports
remplace avantageusement la R-tronic.
La carrosserie
L'Audi R8 reçoit une structure en aluminium, tout comme la carrosserie. La remise en état doit se faire dans l’un des 18 centres agréés Audi Sport. De nombreux éléments rapportés sont aussi fragiles, comme les écopes latérales qui peuvent être en carbone. L’auto étant basse, vérifiez le bon état des jupes latérales et du spoiler avant.
Le moteur
En reprenant le V8 4.2 FSI de la
RS 4, Audi limite les risques, et cela
se ressent puisque cette version brille par sa
fiabilité. Doté d’une distribution par chaîne, ce
bloc à carter sec développe 420 ch
initialement. Ce bloc à distribution par chaîne d’origine
Lamborghini brillant également pour sa
solidité. Il convient de temps à autre de vérifier
le niveau d’huile, le moteur en consommant un peu
naturellement.
Quant au carburant, mettez du SP98,
le SP95 étant trop pauvre, ce qui peut mettre
le moteur en mode dégradé. En V8 comme en
V10, une révision s’impose chez un agent
Audi Sport agréé, idéalement tous les ans
dans la limite de 15 000 km. Prévoyez
1 500 € pour une révision simple
pour la V8, et à peine plus pour la
V10. En revanche, pour les grosses
maintenances où il faut notamment changer les
bougies, le coût peut s’envoler à plus de
3 500 € sur la V10.
La transmission
En V8 comme en V10, cette
génération de R8 pouvait se déguster avec une
excellente boîte manuelle à 6 rapports.
Celle-ci, peu répandue, est de plus en plus
recherchée, mais il faudra remplacer
l’embrayage à 100 000 km
(2 500 €). Réputée fiable, elle souffre
d’une faiblesse au niveau de la fourchette, qui
peut casser. La R-tronic robotisée, très
largement répandue, est jugée fiable également. Cette boîte à
simple embrayage pâtit d’un synchro de 3e fragile,
et le sélecteur peut se mettre en défaut. Changer la
fourchette, elle aussi fragile, nécessite d’ouvrir
la boîte, ce qui revient à près de
6 000 € ! Une mise à jour du
logiciel fin 2007 avait pour but de
rendre la R-tronic moins rugueuse.
Mais même améliorée, elle n’offre pas
l’agrément de la S-tronic
à 7 rapports, qui s’est largement imposée à partir de
2012. Contrôler l’usure de l’embrayage coûte
211 € dans le réseau. C’est mieux que d’attendre de changer
l’embrayage, ce qui coûte
3 500 €. Bien sûr, en V8 comme en V10,
le Quattro est de rigueur.
Les trains roulants
Même si la R8 est majoritairement construite en
aluminium, elle reste assez lourde, rançon de la
qualité de fabrication et de la présence d’un gros
moteur. Comptez 1 635 kg au mieux pour
une V8 coupé ou une GT allégée à grand renfort de
carbone. Cela sollicite tant les pneus, qui
tiennent rarement plus de
20 000 km en usage routier, que
les freins.
Quant à l’amortissement, il peut être classique ou
de type Magnetic Ride. Ce dernier, semblable à une
suspension pilotée, peut présenter des fuites, ce
qui implique une remise en état pouvant
atteindre les 3 000 € par train. De
même, il arrive que le train arrière prenne du jeu au
niveau de la rotule du bras des triangles, ce
qui oblige à les remplacer avec les fusées,
l’opération coûtant 4 000 € environ.
Quel est le coût d’assurance ?
Quel est le coût d’entretien ?
Les prix
Il est possible de dénicher une « simple » R8 V10 de 525 ch à partir de 80 000 € en coupé. Quant à la « petite » V8, elle s’échange à partir de 50 000€. Il faudra compter encore plus cher pour les séries limitées GT ou LMX, qui dépassent les 130 000 €, certaines approchant les 180 000 €. Les R8 à boîte mécanique, rares et recherchées, sont plus chères.




