Fin des moteurs Alpine F1 : l'usine de Viry annonce une grève et des protestations à Monza !
Alors que la menace d'un arrêt définitif du programme F1 du Groupe Renault à l'usine de Viry-Châtillon plane à l'horizon, les salariés d’Alpine Racing France font front en annonçant un mouvement de grève et de mobilisation jusqu'à Monza, où se tient le Grand Prix d'Italie.
Depuis plusieurs semaines, la Direction Générale du Groupe Renault a lancé un projet de transformation d’Alpine Racing qui aboutirait à l’arrêt définitif de la conception et du développement des groupes-propulseurs hybrides à destination de la Formule 1 en 2026.
Les employés d'Alpine Racing en grève et en mobilisation à Monza
Cette nouvelle n'a, logiquement, guère été accueillie avec le sourire
du côté de l'usine de Viry-Châtillon, le coeur battant
de l'activité de Renault/Alpine en sport automobile depuis un
demi-siècle.
Bien décidé à contester ce qu'il estime être "une atteinte au
rayonnement international de l’excellence industrielle
française" et à défendre la possibilité que le futur projet du
directoire du losange puisse se concrétiser "sans faire le
sacrifice de la motorisation française F1", le Comité
Social et Economique d'Alpine Racing annonce, via un
communiqué envoyé aux médias dont Sport
Auto, qu'une importante mobilisation des employés de
Viry-Châtillon sera organisée ce vendredi 30 août.
Ce mouvement prendra deux formes. D'abord du côté de... l'Italie et
du Grand Prix de Formule 1 à
l'Autodromo Nationale di Monza. Dans le
cadre du Grand Prix, le Comité Social et
Economique d'Alpine annonce avoir financé le
déplacement d'une délégation d'une centaine de
collaborateurs pour assister à la première journée d'essais
libres.
Ces employés, vêtus d’un tee-shirt blanc ornés
du message "ViryOnTrack" ["Viry sur circuit"] et d'un brassard
noir, déploieront en tribunes une banderole plaidant la cause du
maintien d’un moteur Français en F1. Cette action de
mobilisation, pacifique, devrait également s'étendre à des
membres de l'écurie au sein du garage, invités à porter un
brassard noir.
En parallèle, le même jour, la très grande
majorité des autres salariés de l'usine
de Viry-Châtillon n’ayant pu se déplacer à
Monza sera en grève, par solidarité. Des
signes de mécontentement seront affichés et des
élus locaux viendront afficher leur soutien, annonce le Comité.
Alpine F1 vers une motorisation Mercedes ?
Bien qu'encore non-confirmé officiellement par les parties
impliquées, il se murmure avec insistance que l'écurie Alpine s'en
remette à une motorisation fournie par Mercedes à partir de
2026.
Comme déjà évoqué dans ces
colonnes, l'un des arguments qui sous-tend cette possible
transition est de nature économique. Concevoir un
nouveau groupe-propulseur adapté à la prochaine
réglementation représente en effet des investissements conséquents.
Et c'est sur ce chapitre que des dents grinceraient du côté
des instances dirigeantes de Renault, au point de caresser
l'idée de mettre un terme au programme de conception de
moteurs F1 à Viry-Châtillon.
La nomination récente de Flavio
Briatore au sein d'Alpine par Luca de Meo aurait eu comme effet
d'accélérer les pourparlers avec d'autres écuries du
plateau autour d'une fourniture
moteur. Et après des pourparlers avec plusieurs des
acteurs de la discipline comme Red Bull
Powertrains, Honda et
Mercedes, la piste de
Brixworth, le département moteur de l'écurie à
l'étoile, semble la plus plausible.
Les discussions avec l'écurie allemande ne porteraient d'ailleurs
pas uniquement sur le bloc-moteur mais aussi sur l'ensemble
boite de vitesses-suspension arrière. Si avéré, un tel
accord ferait d'Alpine une écurie cliente de
Mercedes et non-plus une formation d'usine à part entière,
c'est-à-dire impliquée dans la quasi-intégralité des composants de
ses monoplaces. Un changement qui affecterait aussi le
poids de ses factures, un partenariat avec un
fournisseur s'avérant moins onéreux qu'un programme dans
deux usines.



