F1 - Andrea Kimi Antonelli toujours plus proche d'un volant... dès 2024 ?
Andrea Kimi Antonelli cumule les kilomètres au volant d'anciennes F1 pour préparer ce qui s'apparente de plus en plus à une promotion chez Mercedes-AMG en 2025. Pourrait-il même faire ses débuts dès 2024 suite à un changement de règlement acté par la FIA ?
Andrea Kimi Antonelli en Formule 1 dès 2025, voire avant dans une autre formation de la grille ? Le jeune prodige italien, occupé à se faire les dents en F2 cette saison, poursuit en parallèle un programme de préparation couvé par Mercedes.
Antonelli : la F1 se profile à l'horizon
C'est au Red Bull Ring, hôte du Grand Prix
d'Autriche, que Antonelli a découvert le pilotage d'une
monoplace de Formule 1. Dans le cadre du programme mis en place
par Mercedes-AMG F1, le natif de Bologne y avait
tourné durant une journée (au lieu de deux à cause... de chutes de
neige !) au volant d'une W12 de 2021.
Le programme s'est poursuivi sur d'autres circuits, à
Imola, puis à Silverstone et
récemment à Barcelone, qui accueillera le prochain
Grand Prix d'Espagne. A chaque occasion, le rookie était étalonné
par un pilote Mercedes, soit les titulaires Lewis Hamilton (Imola)
et George Russell (Silverstone) ou le réserviste Mick Schumacher
(Barcelone).
"Etant donné qu’il s’agit de tests privés, il y a eu beaucoup
de spéculations sur leur objectif et leur contenu", a
récemment indiqué un porte-parole de Mercedes. "Notre dernier
test TPC à Silverstone avec Mick, Kimi et George a été
incorrectement qualifié de comparatif, mais ce n’était ni
l’intention ni les conclusions du test."
"Il est
important de comprendre que chaque pilote a effectué des programmes
différents, à des jours différents, dans des conditions de piste et
de météo différentes", précise-t-il. "Malheureusement, des
spéculations non vérifiées ont conduit à la publication de
conclusions et de comparaisons qui ne reflètent pas ce qui s’est
passé."
Dans l'intervalle, le flou subsiste autour du
futur équipier de Russell chez Mercedes en 2025. A
l'heure d'écrire ces lignes, les rumeurs autour d'un
possible transfert de Carlos Sainz voire même de
Max Verstappen à Brackley semblent s'être calmées.
Si le Néerlandais semble bien parti pour rester chez Red Bull,
l'Espagnol mène des discussions avec plusieurs formations dont
Williams ou Audi comme destinations les
plus plausibles.
La FIA change les règles !
En attendant, il n'est pas impossible qu'Antonelli fasse
ses débuts officiels en F1 dès 2024, soit en prenant part
à une séance d'essais libres 1 avec Mercedes lors
d'un vendredi de Grand Prix, soit en étant carrément
bombarbé titulaire du côté de Williams à la place
de Logan Sargeant dans la seconde moitié de la saison, quand il
aura atteint l'âge requis (18 ans).
Mais de tels événements pourraient se dessiner plus
rapidement que prévu. Suite à son dernier Conseil
mondial tenu en prélude des 24 Heures du Mans, la FIA a en
effet apporté deux modifications de taille dans le
Code Sportif International régissant les conditions
d'obtention de la superlicence, le sésame indispensable
pour espérer courir en F1.
Le premier changement concerne la nécessité
d'obtenir son permis de conduire. Cette règle, qui
avait été instaurée après la promotion d'un certain Max
Verstappen en 2015, à l'âge de 17 ans et demi, vient
d'être levée. La seconde modification stipule
"qu'à la seule discrétion de la FIA, un pilote jugé comme ayant
récemment et constamment fait preuve d'une capacité et d'une
maturité exceptionnelles en formule monoplace peut se voir accorder
une super-licence à l'âge de 17 ans". Il n'est donc
plus obligatoire qu'un jeune pilote atteigne l'âge de 18
ans pour prétendre à une
superlicence.
Fort de quatre titres en
monoplace en l'espace de trois saisons - deux en F4 et deux
en Formule Régionale - Antonelli possède à l'heure
actuelle un nombre suffisant de points sur sa
super-licence pour faire ses débuts en Grand Prix. Avec
les deux derniers obstacles à un baquet en F1 levés,
verra-t-on l'Italien tâter de la F1 dès 2024
?
D'où vient "Kimi" Antonelli ?
Fils de Marco Antonelli, pilote en GT et
fondateur d'une écurie portant son nom (AKM
Motorsport), "Kimi" a la course dans le sang et un
sacré coup de volant dans les catégories Mini.
Ses premiers résultats probants remontent à 2015,
d'abord en Easykart, le premier échelon
du kart transalpin, puis en Mini 60. Sous
les couleurs du team familial puis de la réputée
formation Energy Corse, le natif de
Bologne rafle courses et championnats, nationaux comme en
WSK, au point de taper dans l'oeil d'un
certain Gwen Lagrue.
Spécialiste des formules
de promotion, ce Français n'est autre que le "découvreur"
d'Esteban Ocon, George Russell et Alex Albon, entre
autres, dont il a accompagné les carrières jusqu'en
F1.
A la tête du programme junior de
Mercedes-AMG, Lagrue décide de signer Antonelli en 2018 en
vue de sa montée en OK-Junior la saison suivante et le place sous
l'égide de Dino Chiesa. Fondateur et patron de
l'usine Kart Republic, l'une des références
mondiales, ce véritable "gourou du kart" forme des pilotes
depuis des décennies.
On lui doit notamment d'avoir
mis sur orbite Nico Rosberg et Lewis
Hamilton au début des années 2000 sous la bannière
MBM (Mercedes-Benz-McLaren). A partir de 2019,
Chiesa aligne Kimi sous les couleurs d'un de ses nouveaux
teams satellites, la Rosberg Racing
Academy, justement fondée pas son ancien protégé.
Au volant du châssis KR avec le logo à l'étoile
sur sa combinaison, Antonelli prend une autre dimension en
tant que "Junior Mercedes-AMG F1" en 2019.
En piste, il rafle presque tout sur son passage dans les
compétitions WSK et termine vice-champion d'Europe FIA Karting.
En 2020, une saison tronquée par le Covid-19, il
fait main basse sur le sacre européen en
OK-Senior et se distingue partout où il roule avant d'être
victime, en fin d'année, d'un effrayant crash au
Mondial de Portimao qui lui brise la
jambe.
Après un hiver de
convalescence, Antonelli revient plus déterminé
que jamais en 2021. Pour ce qui est, déjà, sa dernière
campagne en Karting, il double la mise en Championnat
d'Europe OK et goûte à la classe ultime, le KZ à boite de
vitesses.
Son aventure en monoplace débute par
la F4 italienne dont il dispute les trois derniers
week-end de 2021 avec... quatre victoires "rookie" en neuf
tentatives ! Durant l'hiver, il parfait sa préparation
dans les Emirats Arabes Unis où il signe
cinq podiums et deux victoires en huit
courses.
De quoi augurer d'une saison 2022
folle pour Antonelli qui remporte non-pas un mais
deux titres F4 en Italie et en Allemagne. Sous les
couleurs de Prema, il affole les
statistiques à domicile avec 14 poles, 14 meilleurs tours,
15 podiums, dont 13 succès, en 20 courses. Outre-Rhin
? 7 poles, 8 meilleurs tours, 12 podiums pour 9
succès en 15 manches !
Et comme pour mieux marquer l'année de son empreinte, il conclut
par une victoire dans la deuxième édition des FIA
Motorsport Games au Paul Ricard,
certes face à plus faible opposition ... mais un poignet
dans le plâtre !
Pressenti en F3 pour 2023, Kimi et son entourage
chez Mercedes-AMG F1 optent plutôt pour la très
relevée Formule Régionale (FRECA), histoire de ne
pas brûler les étapes. Un pari qui débute sur les chapeaux de roue
dès l'hiver au Moyen-Orient où 7 podiums
et 3 victoires en 15 courses lui offrent un nouveau
sacre.
La saison européenne est du même tonneau et se
conclut avec 11 podiums et 5 succès pour une quatrième
couronne en monoplace en à peine deux saisons sur
deux échelons différents. Et a-t-on omis les deux piges au
volant d'une Mercedes-AMG SLS dans le
championnat GT3 Sprint italien ? Avec, là aussi,
une victoire à la clé.
Fin d'année dernière,
petit coup de tonnerre : Antonelli saute par-dessus la F3
pour la Formule 2 dès 2024 ! Toujours couvé par
Prema, "Kimi" aura fort à faire au volant d'une
nouvelle génération de monoplace.



