F1 - Les pilotes en désaccord sur les Pirelli

Les pilotes ont des avis divergents sur le comportement des pneus Pirelli. Le manufacturier italien rappelle qu'il a agi à la demande de la FIA et des équipes.
Pirelli a conçu des pneus moins endurants que les Bridgestone
pour que le règlement puisse fonctionner, avec un pneu tendre
performant mais peu endurant, ce qui pour but de donner des
stratégies variées et des courses spectaculaires.
Les pilotes ont des opinionss contradictoires sur ces pneus. Jenson
Button apprécie leur comportement et il pense que
cette dégradation avantagera son style économe. Lewis Hamilton
déplore de son côté de ne pas pouvoir attaquer.
Pour Jarno Trulli, le problème n'est pas la dégradation :
« Je pense qu'il manque quelque chose dans le développement,
parce que les pneus ne sont pas équilibrés pour le moment, »
explique l'Italien dans Autosprint.
Le comportement serait inconstant
Trulli estime que le comportement des pneus est plus
problématique que leur dégradation : « Je pense que c'est
le plus gros souci pour le moment. Pirelli dit que la FIA leur a
demandé d'avoir des pneus qui se dégradent rapidement mais je ne
pense pas que c'est le problème. »
« A mon avis, la dégradation est secondaire par rapport aux
soucis d'équilibre du pneu, parce que pour le moment, on prend la
piste avec un pneu qui sous-vire au début, et après trois tours
c'est l'inverse, un survirage énorme. »
Massa prédit des stratégies très différentes
Felipe Massa, en difficulté avec les pneus Bridgestone l'an
dernier, se montre plus mesuré. Il apprécie l'adhérence des Pirelli
les plus tendres et il semble s’accommoder de la dégradation.
« Il est facile de prédire qu'il y aura plus de changements de
pneus que les dernières années, » explique le Brésilien.
« La dégradation est plus forte et ce n'est pas facile
d'économiser les pneus. »
« Ils offrent une bonne adhérence, surtout les tendres, mais
les médiums et les durs ne sont pas aussi bons à ce niveau, même si
leur dégradation est similaire. D'après ce que nous avons vu, les
stratégies devraient beaucoup changer. »
Le pneu intermédiaire également en cause
D'autres pilotes critiquent les pneus intermédiaires, que les
équipes ont pu tester sur une piste humide à Barcelone:
« Pirelli n'est pas bon sous la pluie, » a lâché Adrian
Sutil à AUTOSPORT. « Les pneus ne durent pas longtemps et ils
sont très lents par rapport aux Bridgestone. »
« Nous avons un peu roulé, c'était très mauvais au début, nous
avons fait quelques changements et à la fin c'était acceptable.
Mais au niveau des performances, c'est loin de ce à quoi je suis
habitué. »
« Mais c'est comme ça. Les pneus sont très différents d l'an
dernier. C'est un nouveau défi, ce n'est pas une mauvaise
chose. »
Des commentaires plus positifs
Paul Hembery, patron de Pirelli Motorsport, est surpris par la
réaction de Sutil : « Sous la pluie, les équipes ont pu
faire plus de 40 tours en intermédiaires et les pneus pluie n'ont
pas vraiment été utilisés, donc j'ai du mal à comprendre ces
commentaires, » a-t-il précisé à AUTOSPORT.
Le comportement des pneus semble être différent selon les
monoplaces puisque Jaime Alguersuari se dit impressionné pas les
intermédiaires.
« La piste n'était pas totalement détrempée, elle était assez
humide, et elle séchait, » a expliqué le pilote Toro Rosso.
« Ils étaient assez rapides, j'ai pu faire un relais dans les
1min40 avec pas mal de constance. Les pneus ne se dégradaient
absolument pas. »
Pirelli agit à la demande de la FIA
Pirelli a produit des pneus qui se dégradent à la demande de la
FIA, pour relancer le spectacle. La marque semble frustrée d'être
critiquée pour cela.
« Au final, si le public a l'impression que nous faisons un
mauvais produit, nous pouvons faire quelque chose d'extrême et
produire un pneu qui tient toute la course, qui ne se dégrade pas,
qui ne fait rien, » a précisé Hembery à AUTOSPORT.
« On nous a demandé de faire quelque chose de différent, c'est
bien plus difficile. »
Pirelli contente de ses pneus
Pirelli fait souvent référence au GP du Canada, le seul où les
pneus Bridgestone ont joué le rôle attendu en 2010. Les plus
tendres se dégradaient après quelques tours et les équipes ont opté
pour des stratégies variées.
Pour Pirelli, la mission est accomplie : « Une chose sur laquelle
tout le monde semble s'accorder est que les pneus seront au centre
de l'action cette année, en offrant de nouvelles opportunités de
dépassement, ce que tout le monde souhaite voir, » souligne Paul
Hembery.
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