F1 - Albon compte sur son expérience en Formule E

Alexander Albon pense que son expérience en Formule E va l'aider avant ses débuts en Formule 1. Il est fier de représenter la Thaïlande en F1.
Alexander Albon va faire ses débuts en Formule 1. Le troisième
de la F2 en 2018 sait qu'il aura beaucoup à apprendre lors des
essais privés de Barcelone, qui débutent la semaine prochaine. Albon veut prendre ses
marques le plus vite possible dans la Toro Rosso STR14, présentée lundi.
« Je pense que je vais devoir apprendre très vite, »
reconnaît le Thaïlandais. « Je vais avoir quatre journées
d'essais à Barcelone avant Melbourne, donc il n'y aura pas beaucoup
de roulage. Il faut surtout être à l'aise dans la voiture pour
prendre le rythme le plus vite possible. Nous
verrons. Concernant ma préparation, je vais essayer de ne pas
me mettre trop de pression sur les épaules, et de tout donner dès
le premier jour. J'ai la chance de montrer à tout le monde ce que
je vaux cette année. »
Albon passe beaucoup de temps dans le simulateur. Il doit notamment
apprendre à gérer un moteur hybride, mais son expérience de la
Formule E l'aide. Il devait rejoindre Nissan e.dams pour la saison
2018-2019, avant de finalement signer chez Toro Rosso, et il estime
qu'il y a des similarités entre la Formule 1 et la Formule E.
« J'ai eu la chance de faire quelques séances d'essais en
Formule E, donc j'ai beaucoup appris sur le train propulseur, et
les similarités entre les deux sont assez surprenantes, »
explique Albon. « Je ne dirais pas que c'est la même
technologie, mais la façon d'économiser de l'énergie, ce genre de
choses, sont similaires. C'était utile de faire des essais, je ne
pense pas que ce sera très dur de s'adapter à ça. »
En F1, Albon va cependant atteindre des vitesses qu'il n'a jamais
connues dans sa carrière, et devoir apprendre à travailler avec une
importante équipe d'ingénieurs : « L'élément principal est
vraiment la performance pure de la voiture, » confirme-t-il.
« Evidemment, ces voitures n'ont jamais été aussi rapides,
même si la vitesse pourrait un peu chuter cette année (avec le
nouveau règlement). Mais passer de la Formule 2 à la Formule 1, est
vraiment, vraiment important. C'est surtout en raison des appuis
aérodynamiques. Je pense que la vitesse ne sera pas trop dure à
gérer. »
« Ensuite, il y a une chose que je pense que les gens ne
réalisent pas, le nombre de personnes et les méthodes de travail en
F1. C'est différent dans le sens où on a énormément de personnes
qui travaillent pour nous et qu'ils le font tous aussi vite que
possible, donc le pilote a beaucoup d'interactions avec
l'équipe. Il y a toujours quelqu'un à qui parler pour
exploiter la voiture du mieux possible. En Formule 2, j'avais deux
ingénieurs, il y avait un ingénieur en chef et j'avais un total de
deux mécaniciens. Donc cela fait six ou sept personnes et
maintenant je vais dans une équipe de près de 400 personnes. C'est
un autre monde mais je m'y habitue, c'est bien d'avoir ce genre de
problèmes ! »
Albon ne veut pas se fixer d'objectif précis : « En
général, dans ma carrière et dans la course, je n'ai jamais visé le
moindre objectif, » assure Albon. « Chaque année, à
chaque course, j'ai pris les choses étape par étape, en me
concentrant sur la séance en cours, quelle qu'elle soit, des
essais, les qualifications, la course. Je prends les choses telles
qu'elles sont. Si on commence à se fixer des objectifs à long
terme, on se met une pression inutile. Je me concentre juste sur
moi et je verrai comment les choses se passeront. »
Le deuxième Thaïlandais de l'histoire
Alexander Albon possède une double nationalité, britannique et
thaïlandaise. Il est né à Londres et il a couru sous licence
britannique au début de sa carrière. Il a opté pour la licence
thaïlandaise en 2013. Albon sera le deuxième Thaïlandais à rouler
en F1, après le Prince Bira, engagé de 1950 à 1954.
« Cela représente beaucoup pour moi d'être un pilote
thaïlandais, » explique-t-il. « Il n'y a pas eu de
Thaïlandais depuis longtemps en Formule 1 et j'espère faire la
fierté de tout le monde. »
La boisson Red Bull, qui possède de Toro Rosso, est initialement
originaire de Thaïlande et Albon estime que le pays s'intéresse de
plus en plus à la F1 : « Il y a quelques années, on parlait
d'y organiser une course de Formule 1. Ils ont un circuit capable
d'accueillir la F1. Je pense que ce serait fantastique d'avoir une
course là-bas, ce serait incroyable. Le Viêt Nam arrive l'an
prochain et on s'en rapproche. Je me dis que j'aurai au moins
quelque chose proche d'une course à domicile. Le sport auto
prend de plus en plus de place en Thaïlande et j'espère qu'ils
auront quelqu'un à suivre en F1 cette année. »
Des références à la Thaïlande sont visibles sur le casque d'Albon
: « En Thaïlande, la famille royale est extrêmement
respectée et le Roi Rama IX était l'une des personnes les plus
respectées en Thaïlande, » explique Albon. « Le Roi Rama
IX faisait un important travail caritatif, il a beaucoup fait pour
la classe travailleuse et il est décédé en 2016. Donc j'ai placé le
numéro 9, écrit en Thaï sur mon casque, parce qu'il était lié à
lui. Une autre référence à la Thaïlande est le drapeau Thaï dans
mon nom. » Pour son numéro, Albon a choisi le 23, la moitié du
numéro de Valentino Rossi en MotoGP.
Cette année, Alexander Albon va vivre en Angleterre, à Milton
Keynes, à proximité de l'usine de Red Bull, où il se rend souvent
pour travailler dans le simulateur. Il connaît aussi l'Italie, le
pays de Toro Rosso et l'une des grandes nations du karting. Albon a
vécu deux ans dans le pays et il veut encore le découvrir :
« Je suis un peu jaloux des gens comme Daniil (Kvyat, son
équipier), qui parlent Italien... » reconnaît-il. « Je n'y arrive
vraiment pas ! J'ai passé deux ans là-bas mais je n'ai pas vraiment
parlé à l'équipe en Italien. Je le comprend un peu mais pas assez.
Je vais l'apprendre cette année et je vais essayer de
m'améliorer. »


