Aston Martin Vanquish : comment fonctionne la suralimentation de son V12 ?
Le moteur V12 de la nouvelle Aston Martin Vanquish utilise un système inspiré de la course pour maintenir sous pression ses turbocompresseurs. Sport Auto vous en dit plus.
L'Aston Martin Vanquish fait son retour en 2024 dans une version révolutionnaire animée d'un V12 de 5,2 litres crachant 835 ch pour un couple de 1000 Nm. Mais comment fonctionne cette architecture inspirée du monde de la compétition ?
Le V12 suralimenté de l'Aston Martin Vanquish : à quoi ça sert ?
La suralimentation par turbocompresseur présente beaucoup d’avantages, parmi lesquels la possibilité d’atteindre des couples et des puissances spécifiques qui sont hors de portée pour une mécanique atmosphérique. Ainsi, le V12 5,2 litres biturbo de la Vanquish développe 835 ch et 102 mkg, soit 160 ch et 19,6 mkg au litre.
Mais la turbo‑suralimentation a aussi un inconvénient majeur : le temps de réponse entre la consigne à l’accélérateur et l’arrivée effective du couple aux roues motrices, qui peut varier de quelques dixièmes à plus d’une seconde.
Outre la frustration qu’il peut légitimement provoquer chez le conducteur, ce laps de temps peut également lui compliquer la tâche de manière singulière à l’approche des limites d’adhérence en général et plus particulièrement sur chaussée glissante. Conscients de ce problème, les motoristes s’échinent à réduire ce temps de réponse depuis des décennies.
La mesure la plus souvent utilisée consiste à limiter la taille des roues de turbine et de compresseur pour en diminuer l’inertie, ce que les ingénieurs Aston Martin ont logiquement fait pour la Vanquish, en s’assurant au passage que ces nouveaux turbocompresseurs plus petits étaient aussi capables de tourner plus vite que ceux qu’ils remplacent pour ne pas restreindre la puissance maximale du moteur.
Mais ils sont également allés plus loin en s’inspirant des systèmes « antilag » employés en course, l’idée résidant ici dans le fait de mettre le circuit d’air d’admission sous pression avant même que le conducteur appuie sur la pédale d’accélérateur.
Le V12 suralimenté de l'Aston Martin Vanquish : comment ça marche ?
Pour y parvenir, la gestion moteur fonctionne de la manière suivante lorsqu’une conduite sportive est détectée ou que le mode correspondant est sélectionné.
Dans ces cas, même lorsque la demande de couple est encore faible et permettrait d’ouvrir les soupapes de décharge des turbocompresseurs pour en réduire la contre‑pression, celles‑ci, commandées électriquement, sont maintenues fermées au prix d’une légère surconsommation afin d’utiliser au maximum la cinétique des gaz d’échappement pour mettre le circuit d’air d’admission sous pression.
Il se forme ainsi une colonne d’air comprimée en amont d’un papillon de gaz encore largement fermé, colonne d’air qui ne demande qu’à être libérée à la moindre pression sur l’accélérateur, et ce, donc, quasi sans temps de réponse.
Le V12 suralimenté de l'Aston Martin Vanquish : vont-ils trop loin ?
Utilisé depuis longtemps en course, ce principe a été poussé à son paroxysme ces dernières années pour éviter l’effet des brides imposées par la réglementation sportive. L’usage de conduit d’admission de section toujours plus grande pour accroître le volume d’air mis sous pression permet de disposer plus longtemps de la pression de suralimentation maximale autorisée, et ce, alors même que le turbocompresseur a atteint son débit d’air maximal, puisque l’air passant au travers de la bride citée plus haut ne peut physiquement dépasser la vitesse du son. Une astuce qui sert donc à contourner le règlement en augmentant de manière transitoire la puissance du moteur.
Le V12 suralimenté de l'Aston Martin Vanquish : notre avis
L’ingéniosité des motoristes n’a pas de limite, et la compétition est un laboratoire irremplaçable pour tester de nouvelles idées, qui peuvent être ensuite utilisées sur la mécanique d’un modèle de route, comme le V12 de l’Aston Martin Vanquish.
Retrouvez notre focus technique sur le moteur V12 suralimenté de l'Aston Martin Vanquish dans le Sport Auto n°753 du 01/09/2024.