F1 - La sixième place, dernier enjeu de 2017

Les deux titres sont déjà joués et au championnat des constructeurs, les premières places sont aussi fixées. Mercedes est sûre de finir la saison devant Ferrari, Red Bull et Force India. Williams n'est pas mathématiquement assurée de la cinquième place, mais elle a 29 points d'avance sur sa principale rivale, Toro Rosso, qui a très peu de chances de prendre l'avantage. L'équipe italienne détient une sixième place qui sera le dernier gros enjeu de la saison à Yas Marina ce week-end. Chaque place gagnée au championnat augmente les revenus versés par la FOM.
Toro Rosso n'a que six points d'avance sur Haas, huitième. Entre les deux, Renault pointe à quatre points. L'équipe française hésite entre prudence et agressivité, pour prendre l'avantage sur Toro Rosso... mais ne pas perdre celui qu'elle a sur Haas. Renault fait face à un dilemme : après les soucis de fiabilité des dernières courses, il faudra choisir entre tirer sur le moteur, pour avoir plus de performance, ou le préserver, pour s'assurer de voir l'arrivée.
« Cette course est presque un championnat en soi, » estime Cyril Abiteboul, le directeur général de Renault Sport Racing. « Nous sommes plongés dans une intense bataille où tout reste à faire face à Toro Rosso et Haas. N'importe laquelle de ces équipes pourrait terminer entre la sixième et la huitième place, d'où notre extrême implication durant notre préparation. »
« Nous devrons avoir une approche offensive, puisqu'il nous faut cinq points de plus que Toro Rosso pour obtenir la sixième position, tout en restant prudent, car nous n'en avons que deux d'avance sur Haas. »
Renault a fait un bond en avant cette année, que l'équipe veut poursuivre en 2018. L'équipe visait d'abord la cinquième place, un objectif réaliste en performance pure mais qui s'est éloigné avec plusieurs courses difficiles. Prendre la sixième place serait important alors que Renault investit dans l'usine d'Enstone, celle du châssis.
« Décrocher la sixième place chez les Constructeurs revêt d'autant plus d'importance, » estime Bob Bell, le directeur technique de Renault. « Cette équipe veut montrer qu'elle progresse pour réussir et remporter des titres. C'est important de ressentir cela et de construire là-dessus. »

Toro Rosso pourrait avoir du mal à garder sa place

Toro Rosso est aussi dans une situation délicate. L'équipe a actuellement l'avantage, mais ses deux pilotes, Pierre Gasly et Brendon Hartley, ont encore peu d'expérience en F1 et ils courent après leurs premiers points. Ils pourraient aussi payer un manque de puissance, avec des pièces vieillissantes sur leurs groupes propulseurs après les soucis des dernières courses. Cette rivalité avec Renault, qui est aussi son motoriste, a créé la polémique à Interlagos. Gasly espère en tous cas qu'il pourra aider Toro Rosso à garder l'avantage.
« Je vais faire de mon mieux, nous devons vraiment attaquer pour conserver la sixième place du championnat des constructeurs, c'est vraiment important pour l'équipe et pour les pilotes, parce que nous voulons être sûrs que l'équipe pourra développer la voiture autant que possible l'an prochain, » indique le Français.
« Je vais faire de mon mieux et j'espère bien finir la saison, pour avoir une bonne base pour 2018. »

Haas veut profiter des soucis de ses rivales

Haas n'est pas dans la situation la plus favorable, mais peut-être la plus simple : l'équipe a uniquement des places à gagner ce week-end, pas à perdre. Romain Grosjean espère capitaliser sur les soucis actuels de Renault et Toro Rosso.
« Tant que le drapeau à damier n'est pas agité, on peut toujours faire mieux, » rappelle le Franco-Suisse. « Nous sommes encore vraiment dans le match avec ceux qui nous devancent, et ils ont un peu souffert récemment. Nous allons tout donner à Abou Dhabi, et jouer ça comme si c'était le championnat. »
Kevin Magnussen est aussi déterminé à attaquer : « Nous n'avons rien à perdre à Abou Dhabi, » souligne-t-il. « «Nous devons juste tenter notre chance. Ce sera passionnant. »
Haas se prépare à une course d'attaque : « Il faudra tenter notre chance, » estime Günther Steiner, le patron de l'équipe. « Au Brésil, sans les accidents du premier tour, je pense que nous aurions eu une bonne chance de points. Ce qui est sûr, c'est que nous allons tout donner à Abou Dhabi. »