F1 - Comment Renault gère la logistique à Sotchi

Le Grand Prix de Russie nécessite une logistique très proche d'une course outre-mer. Renault a une gestion particulière pour cette épreuve.
Le circuit de Sotchi est situé en Europe mais il est très loin
des usines des équipes et des motoristes. Le siège parisien de
Renault Sport F1 est situé à 3500km. Pour Renault, ce déplacement
se rapproche donc d'une course outre-mer, même si une partie du
matériel est amené par camion.
« Si la Russie est techniquement un pays européen,
l’éloignement des bases des équipes nécessite une préparation
semblable à celle des courses lointaines telles que
l’Australie, » explique Jean-Pierre Raymond, le chef du
service logistique et sécurité de Renault Sport F1. « Nous
expédions deux lots d’équipement : un par les mers et un par
les airs. »
« Néanmoins, il ne s’agit pas exactement de fret maritime. Les
consommables sont habituellement embarqués sur un cargo mais cette
fois, ils ont été envoyés par plusieurs camions sur la route. Près
de 300 kg d’équipement ont été ainsi expédiés depuis Paris pour
rejoindre l’Italie, puis la Russie début septembre avant leur
livraison sur le circuit la semaine précédant le GP. »
Le matériel se déplace de course en course
Pour éviter de nombreux aller-retours, la plupart éléments font
le déplacement de course en course pour les épreuves hors d'Europe,
sans repasser par l'usine de Renault. Apporter des nouveautés reste
cependant possible et Renault a d'ailleurs prévu d'introduire une
nouvelle version de son groupe propulseur à Austin.
« Le fret aérien se compose de six tonnes, dont des éléments
du power unit et des accessoires, » précise Jean-Pierre
Raymond. « Par mesure d’économie, tout est expédié de Paris au
premier rendez-vous outremer, Singapour cette année, avant de
suivre chaque manche sans revenir en Europe. Nous devons donc
anticiper les besoins sur sept courses en une seule fois ! Ce
fret quitte le Japon le mardi après la course pour rejoindre Sotchi
le lundi avant le Grand Prix de Russie. »
« C’est une tâche difficile, car les besoins peuvent changer
selon les nouveaux développements. Nous avons donc la possibilité
d’envoyer un autre lot par voie aérienne de France vers la
Russie. »
De nombreux détails administratifs
La création de l'Espace Schengen a énormément simplifié les
déplacements en Europe. Pour les autres courses, il faut s'adapter
aux législations. La Russie est l'un des pays les plus exigeants à
ce niveau.
« En parallèle de ces défis classiques pour les courses
outremer, l’une des tâches les plus chronophages de ces livraisons
est la documentation, car tout doit être traduit en russe, »
indique Raymond. « Nous faisons donc appel à une agence
spécialisée pour nous aider à remplir les dossiers. »
« En Russie, la logistique personnelle est également
compliquée. Tout le monde doit avoir un visa pour entrer sur le
territoire russe. Cela prend du temps, mais la procédure a été
simplifiée cette année et nous avons pu tout récupérer rapidement.
De plus, il n’y a pas de vol direct entre Paris et Sotchi. Nous
mettons donc près de douze heures pour y arriver, presque autant
que pour se rendre au Japon ! Une fois sur place, nous
séjournons dans les hôtels proches du circuit, spécialement
construits pour les Jeux Olympiques de 2014. Pour être honnête,
c’est très pratique même si les contrôles de sécurité sont plus
nombreux qu’habituellement. Chaque voiture doit être inspectée
avant d’entrer sur le circuit et les forces de police sont bien
plus présentes qu’ailleurs. »
« Une fois que nous y sommes, le Grand Prix se déroule sans
encombre grâce à notre niveau de préparation en amont. Par rapport
à un week-end classique, la charge de travail est supérieure
d’environ 50 %. »


