F1 - Newey était « déprimé » par Renault

Adrian Newey estime que Renault a manqué d'implication et il justifie l'attitude de Red Bull. Il pense que Honda sera vite au niveau des meilleurs motoristes.
Red Bull a multiplié les critiques contre Renault ces dernières années, avant de mettre fin au partenariat au terme de la saison 2018. De 2010 à 2013, Red Bull a décroché quatre titres avec Renault mais les difficultés du motoriste français au début d'ère hybride, début 2014, ont dégradé la relation. Adrian Newey, le grand responsable technique de Red Bull, a senti un manque d'implication de Renault en 2015,, l'époque où Red Bull a voulu rompre le contrat pour la première fois. Il a failli partir pour une autre équipe.
« En 2015, le moteur était pire que celui de l'année d'avant, alors que Ferrari commençait à revenir sur Mercedes, » rappelle l'ingénieur dans le podcast In The Pink, créé par la journaliste Natalie Pinkham. « Nous sommes allés voir Carlos Ghosn, qui était alors le Président de Renault, et il ne semblait pas avoir le moindre intérêt pour permettre aux ingénieurs d'améliorer le moteur, ce qui était assez déprimant. »
« Il semblait n'y avoir aucune implication. Il y avait une sorte d'attitude "Nous sommes heureux de participer", et pour moi, c'était extrêmement déprimant d'être lié à un motoriste qui n'avait aucun intérêt à améliorer son moteur à court terme. Ferrari et d'autres équipes ont vraiment frappé à ma porte, c'était assez tentant. Je ne l'ai pas fait pour plusieurs raisons, notamment parce que je sentais que j'allais quitter l'équipe que j'avais aidé à créer, et je sentais que ce n'était pas la bonne chose (à faire). »
Red Bull a alors commencé à critiquer Renault publiquement. Adrian Newey estime le but de son équipe était de remotiver Renault, une approche qui n'a pas porté ses fruits.
« Pour être très honnête, c'est comme un mariage dans lequel on met énormément de temps à divorcer, » explique-t-il. « Nous avons commencé à critiquer le moteur ouvertement dans la presse. On peut dire que ce n'est pas du tout professionnel. Il y avait une motivation derrière ça, essayer de forcer Renault à s'impliquer pour faire un bon travail. Cette stratégie n'a pas du tout fonctionné. Renault ne s'est pas vraiment plus impliqué. »
« Nous avions une très bonne relation à l'époque des V8. Ils avaient leur propre équipe mais ils nous ont toujours très bien traité. Cela a beaucoup changé. Il y a eu un changement de management au sommet de Renault Sport. L'attitude a commencé à changé et la relation s'est dégradée. »
« Le mariage était brisé depuis au moins un an, sinon deux ans. Nous ne pouvions pas partir avant de pouvoir (nous associer) à Honda. »
Newey fait confiance à Honda
La situation a totalement changé cette année. Red Bull est désormais associée avec Honda. Adrian Newey pense que le motoriste japonais va vite progresser et il pense aussi qu'il permet à Red Bull de retrouver une atmosphère plus motivante.
« Honda apporte vraiment un vent d'air frais, » explique Newey. « C'est excellent de travailler avec eux. Ils sont très directs, très bien organisés. Cette nouvelle relation a motivé toute l'équipe en fait. Ils apportent toujours ce qu'ils ont promis, donc il n'y a aucune critique à faire. »
« Ils ne sont pas encore au niveau de Mercedes et Ferrari pour le moment, mais je leur fait une confiance totale pour y arriver assez rapidement. »
Newey a conscience que Red Bull et Honda vivent une lune de miel, mais il fait confiance au motoriste : « Nous avons une bonne relation avec Honda. Nous nous faisons confiance. »
McLaren a souvent mis en avant l'approche japonaise, différente de celle des équipes européennes, pour expliquer les difficultés de son partenariat avec Honda de 2015 à 2017. Newey pense que c'est à l'équipe de s'y adapter : « Culturellement, oui, ils sont très différents. Mais à partir du moment où on respecte cela et où on le comprend, c'est très bien. »
Adrian Newey estime que Red Bull doit aussi progresser : « Du côté du châssis, à Bahreïn nous n'avons pas eu une aussi bonne voiture que ce nous voulions, » reconnaît-il. « Nous devons faire notre partie du travail. »