F1 - Newey n'aime pas l'attitude des motoristes

Adrian Newey, le responsable technique de Red Bull, reproche aux motoristes de ne pas donner les meilleurs logiciels à leurs équipes clientes.
Bernie Ecclestone se plaint régulièrement du pouvoir pris par
les motoristes, qui peuvent imposer leurs décisions. Adrian Newey partage
l'opinion du gestionnaire commercial de la F1 et il va même plus
loin, en estimant que les motoristes ne donnent pas des groupes
propulseurs aussi efficaces à leurs équipes clientes.
« Pour moi, c'est très curieux d'avoir ce règlement où le
constructeur doit fournir le même matériel aux autres équipes, mais
sans avoir la moindre obligation de fournir le même logiciel, et
donc la même performance, » a expliqué le grand responsable
technique de Red Bull à Reuters. « Personne ne se plaint
de ça parce que les équipes clientes ne peuvent pas se plaindre,
leur contrat leur interdit. »
Et même s'il a été très critique contre Renault, il salut
l'approche du constructeur français à ce niveau : « Ils
ont toujours donné le même groupe propulseurs à tous les sens du
terme, y compris les logiciels, à leurs équipes clientes comme à
leurs équipes principales, » souligne Newey.
Dans les années 1960, Lotus a eu un accord exclusif pour
l'utilisation du moteur Cosworth DFV, le plus performant, mais
Colin Chapman a accepté que ses rivaux en disposent également pour
ne pas gagner face à des équipes affaiblies. Newey regrette que
l'approche du fondateur de Lotus appartienne à
l'histoire.: « Malheureusement, cette attitude ne semble
plus prévaloir, » déplore l'Anglais.
Le matériel peut également varier d'une équipe à l'autre en raison
de l'introduction de nouveautés en utilisant les jetons de
développement. Les nouveautés peuvent arriver plus tard pour un
client, ce que Sauber a connu en 2015, ou pas du tout, comme les clients Mercedes l'an dernier. Sauber
a également renoncé à certaines nouveautés de Ferrari.
Les avantages sont figés
Le système des jetons de développement, qui limite énormément
l'évolution des groupes propulseurs, fige l'avantage de Mercedes.
Il va disparaître en 2017, ce qui est nécessaire pour
réduire les écarts.
« Si on a un avantage, on peut le bloquer pour un certain
temps, » estime Newey. L'écart ne peut se combler que si des
ingénieurs avec les connaissances d'une technologie efficace
changent d'équipe: « Ca s'est produit avec Ferrari l'an
dernier avec quelques ingénieurs de Mercedes qui sont partis pour
Ferrari et qui ont pu apporter leurs connaissances pour apporter un
gain de performance très considérable au moteur Ferrari, »
assure Newey.
L'ingénieur s'inquiète cependant des coûts engendrés par la fin des jetons de
développement, ce qui pourrait augmenter les écarts.
Newey juge en tous cas l'importance des groupes propulseurs trop
grande par rapport à celles du pilote ou du châssis pour
gagner: « C'est une situation très déplaisante pour la
Formule 1, » estime-t-il.


