F1 - Comment faire revenir les sponsors

Zak Brown, spécialiste du marketing en F1, s'inquiète de l'importance des budgets. Il estime que le championnat pourrait mieux attirer les sponsors.
Depuis une dizaine d'années, le contrôle des coûts est un débat
permanent, avec peu de mesures efficaces. Les budgets restent très
élevés, ce que l'introduction des coûteux groupes propulseurs a
empiré l'an dernier. Caterham a fermé ses portes et Marussia a été
sauvée au dernier moment. Zak Brown tire la sonnette d'alarme.
« Les budgets sont hors de contrôle, » a déclaré le fondateur
de Just Marketing International (JMI), une agence de communication
spécialisée dans la gestion de l'images de sponsors en sport
automobile, qui s'occupe notamment des engagements de Bose,
Martini, Unilever/Rexona, UPS et UBS en F1.
« Ca force tout l’écosystème du sport à être tendu
financièrement... Les dépenses du sport ne sont pas équilibrées
avec la valeur commerciale du sport. Les budgets sont actuellement
de 200, 300, 400 millions de dollars. C'est de la folie. »
La FOM, en charge des droits commerciaux, demande des sommes
importantes aux circuits. Ces revenus, associés à ceux des
diffuseurs, sont en partie reversés aux équipes. Les circuits n'ont
que la billetterie comme source de revenus et en devant en reverser
une si grande part à la FOM, ils doivent proposer des places à des
prix très élevés. Réduire les budgets pourrait résoudre au final ce
problème.
« Nous n'avons pas besoin de budgets de 400 millions de dollars, »
estime Brown. « Et si nous n'avons pas besoin de budgets
de 400 millions de dollars, nous n'avons pas besoin des mêmes frais
qui font perdre de l'argent aux circuits, ce qui signifie que nous
n'avons pas besoin de faire tant payer les
consommateurs. »
Des choix mauvais pour les sponsors
Ces coûts élevés pour les circuits ont fait disparaître le Grand Prix d'Allemagne cette
année, et celui l'Italie est également menacé. Le championnat se
rend sur de nouveaux marchés, comme le Mexique et l'Azerbaïdjan. Cela n'a pas toujours de sens
pour les sponsors.
« Perdre l'Allemagne : je n'ai eu que de la déception de
la part des sponsors à ce sujet, » souligne Brown.
« Certains des nouveaux marchés, comme le Mexique, sont
fantastiques. Pour d'autres nouveaux marchés, c'est moins le
cas. »
Il s'interroge sur l'intérêt du projet de course au Qatar : « Il y a
des rumeurs de troisième course au Moyen-Orient (après Bahreïn et
Abou Dhabi). Comment peut-on avoir trois courses là bas et aucune
en Allemagne ? »
« Je pense que les deux qu'ils ont sont superbes et elles
apportent beaucoup au sport mais une troisième ? Je ne pense
pas que le marché peut supporter ça. »
De moins en moins de sponsors
Dans un contexte économique difficile, les équipes peinent à trouver des sponsors. Les livrées des
monoplaces sont de moins en moins remplies.
« De notre point de vue, l'intérêt est toujours aussi
fort, » indique Zak Brown. « Mais si on sépare ce que
nous faisons du sport dans son ensemble... les autres n'annoncent
pas d'accords, la McLaren est presque vide (de
sponsors). »
« L'économie générale des sponsors (...) est très faible en
Formule 1. C'est tout simplement un fait, regardez les
voitures. »
Il pense qu'il améliorant la communication autour de la F1, qui
commence à peine à être active sur les réseaux sociaux, attirer des
sponsors serait plus facile: « Le potentiel du sport est
inexploité. Je pense qu'elle doit, en tant qu'industrie, avoir
un bien meilleur marketing. Cet aspect n'est pas comme il le
devrait. »
« Actuellement, la Formule 1 ne fait pas le buzz comme elle le
faisait historiquement. Je pense que ça peut revenir mais ils
doivent travailler sur le produit. »


