F1 - Comment faire revenir les sponsors

Publié le 4 mai 2015 à 07:47
Mis à jour le 29 novembre 2020 à 04:04
F1 - Comment faire revenir les sponsors

Zak Brown, spécialiste du marketing en F1, s'inquiète de l'importance des budgets. Il estime que le championnat pourrait mieux attirer les sponsors.

Depuis une dizaine d'années, le contrôle des coûts est un débat permanent, avec peu de mesures efficaces. Les budgets restent très élevés, ce que l'introduction des coûteux groupes propulseurs a empiré l'an dernier. Caterham a fermé ses portes et Marussia a été sauvée au dernier moment. Zak Brown tire la sonnette d'alarme.
« Les budgets sont hors de contrôle, » a déclaré le fondateur de Just Marketing International (JMI), une agence de communication spécialisée dans la gestion de l'images de sponsors en sport automobile, qui s'occupe notamment des engagements de Bose, Martini, Unilever/Rexona, UPS et UBS en F1.
« Ca force tout l’écosystème du sport à être tendu financièrement... Les dépenses du sport ne sont pas équilibrées avec la valeur commerciale du sport. Les budgets sont actuellement de 200, 300, 400 millions de dollars. C'est de la folie. »
La FOM, en charge des droits commerciaux, demande des sommes importantes aux circuits. Ces revenus, associés à ceux des diffuseurs, sont en partie reversés aux équipes. Les circuits n'ont que la billetterie comme source de revenus et en devant en reverser une si grande part à la FOM, ils doivent proposer des places à des prix très élevés. Réduire les budgets pourrait résoudre au final ce problème.
« Nous n'avons pas besoin de budgets de 400 millions de dollars, » estime Brown. « Et si nous n'avons pas besoin de budgets de 400 millions de dollars, nous n'avons pas besoin des mêmes frais qui font perdre de l'argent aux circuits, ce qui signifie que nous n'avons pas besoin de faire tant payer les consommateurs. »

Des choix mauvais pour les sponsors

Ces coûts élevés pour les circuits ont fait disparaître le Grand Prix d'Allemagne cette année, et celui l'Italie est également menacé. Le championnat se rend sur de nouveaux marchés, comme le Mexique et l'Azerbaïdjan. Cela n'a pas toujours de sens pour les sponsors. 
« Perdre l'Allemagne : je n'ai eu que de la déception de la part des sponsors à ce sujet, » souligne Brown. « Certains des nouveaux marchés, comme le Mexique, sont fantastiques. Pour d'autres nouveaux marchés, c'est moins le cas. »
Il s'interroge sur l'intérêt du projet de course au Qatar : « Il y a des rumeurs de troisième course au Moyen-Orient (après Bahreïn et Abou Dhabi). Comment peut-on avoir trois courses là bas et aucune en Allemagne ? »
« Je pense que les deux qu'ils ont sont superbes et elles apportent beaucoup au sport mais une troisième ? Je ne pense pas que le marché peut supporter ça. »

De moins en moins de sponsors

Dans un contexte économique difficile, les équipes peinent à trouver des sponsors. Les livrées des monoplaces sont de moins en moins remplies.
« De notre point de vue, l'intérêt est toujours aussi fort, » indique Zak Brown. « Mais si on sépare ce que nous faisons du sport dans son ensemble... les autres n'annoncent pas d'accords, la McLaren est presque vide (de sponsors). »
« L'économie générale des sponsors (...) est très faible en Formule 1. C'est tout simplement un fait, regardez les voitures. »
Il pense qu'il améliorant la communication autour de la F1, qui commence à peine à être active sur les réseaux sociaux, attirer des sponsors serait plus facile: « Le potentiel du sport est inexploité. Je pense qu'elle doit, en tant qu'industrie, avoir un bien meilleur marketing. Cet aspect n'est pas comme il le devrait. »
« Actuellement, la Formule 1 ne fait pas le buzz comme elle le faisait historiquement. Je pense que ça peut revenir mais ils doivent travailler sur le produit. »

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