Tops, flops et bilan des qualifs

Voici notre sélection des tops et flops majeurs de la séance de qualification du GP de Russie, et le bilan de ce qu'il faut retenir des forces en présence.
On commence avec les trois flops de cette qualification du GP de Russie marquée par
la pole position de Nico Rosberg devant Lewis Hamilton, la
domination plus nette que prévue des Mercedes et l'absence de
Carlos Sainz Jr, accidenté en essais libres le
samedi matin.
Flop n°3 : Fernando Alonso
Fernando Alonso a perdu une occasion d'entrer en Q2, d'autant que
l'absence de Sainz libérait une place de plus. L'Espagnol échoue à
une demi-seconde de son équipier, Jenson Button, 14e de la Q1.
C'est la sixième fois de la saison que Alonso ne passe pas le cap
de la Q1. Il n'était sans doute pas très motivé, sachant que de
toute façon, il serait pénalisé de 35 places sur la grille de
départ (changements d'éléments moteur). Mais il a honnêtement avoué
ne pas avoir été capable de trouver le bon niveau de grip de la
piste. Un week-end d'ores et déjà compliqué pour lui, dans le cadre
de son 250e gp ''fêté'' dans une atmosphère assez
nostalgique...
Flop n°2 : Maldonado et Massa
Double élimination en Q2 alors que leurs équipiers respectifs ont
brillé. Maldonado ''prend'' plus d'1 seconde au tour par Grosjean
(sans erreur en piste), quand Massa, à la faute dans son
avant-dernier tour, est à 1,7 secondes de Bottas. Deux faux pas,
surtout celui du Brésilien pourtant en forme dans l'exercice des
qualifications cette année. Il n'avait d'ailleurs échoué qu'une
seule fois en Q2 cette saison, à Monaco.
Flop N°1 : Red Bull
Hors-piste, Red Bull se couvre de ridicule, et en piste, elle a
là-aussi enregistré un camouflet. Le circuit n'est évidemment pas
favorable, l'absence de développement poussé du moteur Renault est
un lourd handicap, mais encore une fois, Red Bull aura du mal à se
défendre d'avoir été devancée par la seule Toro Rosso engagée
(équipée du même moteur). Kvyat a multiplié les fautes en Q1 et Q2,
le tout pour en être éliminé. L'an passé, il avait été bien
meilleur ici-même. Ricciardo, lui, a sauvé la mise mais n'a rien pu
faire en Q3. Sa voiture, d'un coup, ne marchait plus.
Deuxième pole position de suite pour Nico Rosberg
Top n°3 : Nasr et Force India
Enfin une belle qualif pour le Brésilien. 12e en Q2 alors que
Ericsson est resté bloqué en Q1, Nasr revient à un niveau plus en
rapport avec ce qu'il avait été capable de faire en début d'année.
Ce n'est pas un exploit mais dans la situation déclinante de
Sauber, c'est bien.
Les Force India (6e et 7e) réussissent, elles, leur meilleur
résultat d'ensemble en qualifications cette saison. Certes le
moteur Mercedes aide, mais l'an passé, avec le même moteur, les
deux monoplaces anglaises n'avaient pas été dans le coup. La
voiture 2016 arrivée tard dans la saison est plus compétitive,
c'est net. Les deux pilotes se suivent à la culotte, Hülkenberg
émergeant 32 centièmes devant Pérez. L'Allemand consolide son
avance dans l'exercice mais Pérez est très en forme depuis quelques
mois et le menace.
Top n°2 : Bottas
On s'attendait à voir Williams en forme sur ce circuit. Déjà l'an
passé, Bottas était en position de signer une pole position
surprise, jusqu'au début du troisième secteur. Sochi est un circuit
de moteur et le Mercedes est ici un atout de poids. Si Massa est
passé au travers, Bottas est parvenu à glaner la place symbolique
de "meilleur non-Mercedes AMG F1." Loin, certes, mais devancer la
Ferrari de Vettel est toujours important pour Williams. Bottas
n'est pas spectaculaire mais est costaud dans l'effort. Il a
retrouvé en qualif ce petit quelque chose qui lui avait manqué
dernièrement.
Top n°1 : Nico Rosberg
Deuxième pole position de suite, celle-là sans contestation.
Rosberg a à chaque fois été capable d'en remettre une couche,
poussant Hamilton à commettre une faute à la fin. L'Anglais souffre
sur ce circuit, on le voit commettre des petites erreurs depuis
vendredi. Pour Rosberg, c'est bon pour le moral. Il n'avait plus
signé deux pole positions de rang depuis l'an passé. Il lui reste à
espérer que son départ ne soit pas manqué, ce qui avait réduit ses
chances à néant à Suzuka.
Le bilan :
Mercedes avait peur de revivre ici la défaite de Singapour. La
combinaison de virages à angle droit (10 sur 18) et des pneus super
soft laissaient à penser que des problèmes de motricité pourraient
se poser à nouveau. Il n'en a rien été. Les Mercedes ont repoussé
le troisième (Bottas) à 7 dixièmes, soit presque le double de
l'écart de 2014 (sur ce même Bottas). Ce n'est pas de bon augure
pour le suspense demain, la gamme de pneus Pirelli plus tendres
cette année, ayant aggravé l'écart.
Williams devance à nouveau Ferrari sur la grille, Bottas battant
Vettel, comme à Suzuka. Sur un circuit de moteur, le Mercedes a
encore fait des merveilles, même chez ceux qui n'ont pas eu le
droit aux dernières spécifications de Monza. Six moteurs Mercedes
dans les dix premiers, avec notamment les deux Force India en rangs
serrés (6e et 7e). Les sept meilleures vitesses de pointe ont été
signées par des moteurs allemands, avec 7 km/h de mieux que les
poursuivants. On peut en revanche vraiment regretter que Williams
n'ait pas accès à la dernière version de son moteur client
Mercedes. Cela fausse clairement le jeu. Williams ne battrait pas
Mercedes pour autant, mais pourrait s'en rapprocher un peu plus,
comme elle le fit l'an passé à la même époque.
Pour Ferrari, même si l'écart avec Bottas n'est que de 53 centièmes
de seconde, c'est la deuxième fois que les SF15-T marquent le pas
en vitesse pure. Dès les essais libres 3, il était clair que
Williams avait hissé son niveau et que ce serait dur pour Ferrari
de rivaliser. Vettel a donc bien résisté. Räikkönen est plus loin,
à plus de 4 dixièmes de Bottas et Vettel. Encore une preuve que si
le moteur Ferrari a progressé énormément depuis 2014, il reste
encore un écart de puissance avec le Mercedes. En revanche, dans le
secteur 3, le seul technique, Vettel émerge comme le plus rapide
derrière les Mercedes. En course, il devrait être plus en forme,
tout comme au GP du Japon.
Enfin, suite à l'inquiétant accident de Sainz (non blessé
heureusement) en essais libres 3, Toro Rosso n'avait qu'une voiture
en lice. On ne peut pas dire que Verstappen se soit posé des
questions. Il a attaqué au maximum, se classant finalement
neuvième. La participation de Sainz au GP n'est pas encore
actée.


