Notes et bilan des pilotes au GP du Brésil

Sport Auto.fr note tous les pilotes à l'issue de chaque GP. La meilleure, au Brésil, est de 19 pour le vainqueur Rosberg, et la pire de 8 pour Pérez.
Nico Rosberg – Mercedes – 19/20
Cinquième pole position de suite, et maintenant deuxième victoire
de rang : l’Allemand finit fort sa saison. Bonne qualif, bon départ
: tout ce qui lui a manqué en 2015 lui sourit d’un coup. Nico n'a
jamais vraiment été sous la menace d'une attaque d'Hamilton mais
n'a pas non plus réussi à creuser un écart le mettant vraiment à
l'abri. Il aurait pu tout perdre lors d'un mauvais arrêt au 14e
tour, mais a finalement conservé la tête. Il n'a commis aucune
erreur par la suite. Par ce succès au Brésil (il avait déjà
remporté la course l'an passé), Nico assure sa deuxième place au
championnat du monde, face à Vettel. Mais il reste dans la bouche
un petit goût d'inachevé. On aimerait bien que les deux pilotes
Mercedes aient un peu plus de liberté côté stratégie (voir le
moment clé en bas de cet article).
Lewis Hamilton - Mercedes - 18/20
Hamilton aurait presque, en ce moment, le rôle d’un numéro deux. Le
triple champion du monde, battu à la régulière encore en qualif
quoique de seulement 7 centièmes, n’a pas la liberté de pouvoir
choisir la stratégie. La faute à un départ ne lui ayant pas permis
de prendre l'avantage sur Rosberg. Il a tout de suite croisé la
trajectoire pour se porter vers la droite mais Nico était encore
devant. La suite du GP laisse planer un peu de confusion car Lewis
a commencé à harceler son rival, du 17e au 25e tour, détruisant
ainsi ses pneus. La stratégie à 3 arrêts s'imposait alors, et a été
utilisée pour les deux hommes. Rosberg a laissé entendre à
l'arrivée que si Lewis n'avait pas attaqué aussi fort, deux arrêts
étaient possibles : pour les deux ! Hamilton a-t-il trop forcé ? En
même temps, pour doubler, il faut attaquer ! Le seul reproche à
faire à l'Anglais est d'avoir à la fois attaqué et voulu faire un
arrêt de moins. Ou d'avoir cru possible qu'on lui laisse en faire
trois contre deux pour le leader.
Sebastian Vettel – Ferrari - 18/20
Capable de battre Bottas et Williams en quaif, Vettel a réussi une
course certes invisible à la télévision mais très véloce ou plutôt
constante dans l'effort. Longtemps, il est resté non loin des
Mercedes, revenant même à 3,9 secondes de Hamilton, grâce à ses
pneus tendres au troisième relais. Sur le dernier relais, il a
perdu du temps mais a brillé au final.
Kimi Räikkönen – Ferrari – 17/20
Räikkonen aime les stratégies décalées. Cela a souvent été l'une de
ses spécialités. Alors que les leaders étaient sur 3 arrêts, Kimi
n’en a lui fait que 2. Ce qui lui a permis un temps d’être devant
Vettel mais il l’a sportivement et logiquement laissé passer au 40e
tour. Kimi met fin à trois grand prix marqués par des erreurs ou
incidents. Son meilleur grand prix depuis Suzuka. Il revient à 1
point de Bottas dans l'optique de la 4e place mondiale.
Romain Grosjean – Lotus – 16/20
Déçu en qualif d'être éliminé en Q2 (il a commis des fautes), le
Français a sonné la charge en course. Il a mené la vie dure à son
équipier et à la Toro Rosso de Verstappen. Il a pas mal dépassé en
piste, dont Pérez à deux reprises. Avec 6 places de gagnées par
rapport à sa position sur la grille, Romain a été très actif. Cela
mérite d'être signalé et récompensé par un 16/20, dans un grand
prix pas fou fou. Sa stratégie à 3 arrêts a été plus utile que
celle à 2 de son équipier.
Nico Hülkenberg – Force India – 15/20
Grand prix propre et isolé pour un Allemand sixième à l’arrivée. Il
a perdu une place par rapport à la grille, Bottas retrouvant en
piste l’avantage perdu avec sa pénalité. C'est le deuxième grand
prix de suite où il est le leader de Force India. Il finit 6e,
comme au Japon. Cela lui permet de gagner 2 places au championnat,
et de passer 10e, devant Verstappen et Grosjean.
Daniil Kvyat – Red Bull - 15/20
Week-end solide alors qu’il l’abordait sans l’évolution du moteur
Renault. Cela ne l’a en rien gêné puisque que c’est lui qui a été
le meilleur des Red Bull : en qualif et en course. Dans son duel
2015 en course face à Ricciardo, le Russe est assuré d'être devant.
Il en est à 10 fois devant, contre 8. Et il ne reste qu'une course.
Niveau comptable, il a encore 4 points d'avance. Quand il ne fait
pas d'erreur, Daniil est un bon pilote de GP.
Max Verstappen – Toro Rosso – 15/20
Esseulé chez Toro Rosso après l’abandon très rapide de son
équipier, il a été très occupé à se battre face aux Lotus. On lui
doit les deux plus beaux dépassements de la course : les deux à
l'extérieur dans les S de Senna face à Pérez (33e tour) puis Nasr
(59e tour). Si la fiabilité semble être au rendez-vous en ce qui le
concerne, Max est encore et toujours l'un des rares attaquants des
courses. Ces deux points glanés à 3 tours de la fin sur Maldonado
permet à Toro Rosso de demeurer dans le sillage de Lotus au
championnat. Ce sera chaud à Abu Dhabi.
Valtteri Bottas – Williams – 15/20
Si sa Williams a fait illusion en qualif face à Ferrari, en course,
il n’y a pas eu photo. Et si Valtteri a devancé Räikkönen en
qualif, il n’a rien pu faire pendant le grand prix, une pénalité
sur la grille ne l’aidant pas. Bottas a pourtant réussi un
excellent départ. Il était également sur une stratégie à 2 arrêts
qui ne lui a rien permis de bon. Car il n'a pas pu battre Kimi et
en plus a pris une valise par Vettel. Allo Williams ?
Jenson Button – McLaren - 14/20
Toujours aussi difficile de noter les pilotes McLaren. Mais Button
termine non loin d’une Sauber et d'une Force India. Il est à 10
secondes des points. Et surtout, il devance Alonso depuis
maintenant 4 courses. Bref, pas mal du tout.
Pastor Maldonado - Lotus 13/20
Malgré un contact pénalisé avec Ericsson, malgré sa onzième place
finale à la porte des points, Maldonado s’est bien battu, sur une
stratégie compliquée à 2 arrêts. Il a autant dû se défendre
qu’attaquer mais il l’a plutôt bien fait. Sans la pénalité de 5
secondes à son dernier pit stop, il marquait un point. Il y a
finalement eu droit après l'exclusion, après course, de Massa.
Ricciardo sans grand espoir
Daniel Ricciardo – Red Bull - 13/20
Le pauvre Ricciardo a eu le droit à un nouveau moteur Renault qui
lui a coûté 10 places sur la grille sans pourtant de gains
enregistrés en performance. Il a donc souffert comme rarement. Il a
certes remonté 7 places mais n’a jamais été capable de viser les
points. Il n'est à aucun moment rentrer dans le top 10. Pas sûr que
cela soit de son fait...
Fernando Alonso – McLaren – 13/20
Quatre places de gagnées par rapport à la grille. Alonso termine à
9 secondes de Button, sur la même stratégie. Encore une fois, on
sent qu'Alonso ne fait pas tellement la différence face à Jenson.
Il l'a admis lui-même. Vu le manque de fiabilité qui s’est acharné
sur lui depuis vendredi et la perte de puissance sur la fin, c’est
un miracle qu’il termine le grand prix.
Felipe Massa – Williams - 12/20
Mystérieux Brésilien, transparent pendant tout le week-end de son
grand prix national. Il a été dominé largement par son équipier
Bottas et s'est battu avec une Williams rétive. Pas de réaction
d'orgueil. Et à l'arrivée, pire que tout pour lui, une exclusion
pour non-respect des températures et pressions de pneus avant
course.
Felipe Nasr - Sauber - 11/20
Petit regain de forme face à Ericsson, en qualif et en course, mais
pas de points à l'arrivée. Sa stratégie à 2 arrêts n'a pas permis
de jouer face aux Lotus et à la Toro Rosso. Mais sur 3 arrêts, sa
Sauber n'aurait pas eu la vitesse pure non plus pour rivaliser.
Will Stevens – Manor – 11/20
Défense hasardeuse sur Ricciardo mais un grand prix enfin terminé
devant son équipier, Rossi en l'occurrence. Il n'avait plus réussi
à être le meilleur Manor en course depuis Monza, et le Canada avant
encore.
Alexander Rossi – Manor - 10/20
Déception en course où il termine 10 secondes derrière Stevens. En
qualif, il était un peu plus d'un dixième devant. Les Manor se
trainaient en fond de classement, avec en plus 2 arrêts au stand.
Une stratégie qui ne les a pas faites briller d'avantage.
Marcus Ericsson – Sauber – 9/20
Rien de bien convaincant. Battu en qualif et en course, il a été en
dedans. Sans doute son plus mauvais GP de l'année. En tout cas, son
plus mauvais classement : 17e.
Sergio Pérez – Force India - 8/20
Qualif décevante, course guère plus convaincante. Pérez, en forme
depuis plusieurs mois, marque le pas. Hülkenberg était largement
devant lui. Lui qui d'habitude a toujours droit à la stratégie
consistant à faire un arrêt de moins a cette fois eu celle de faire
un arrêt de plus. Il n'a jamais trouvé les bons réglages.
Carlos Sainz Jr – Toro Rosso – non noté
Septième abandon de la saison pour l’Espagnol, dès le départ en
plus. Tout avait déjà mal commencé avec une panne en sortie des
stands lors du tour de mise en grille. Qualifié dixième juste
derrière son équipier (grâce à la pénalité infligée à Nasr), il a
donc dû s’élancer des stands. Avant d’abandonner quelques secondes
après. Les courses ne lui réussissent plus. Verstappen est
maintenant clairement le leader.
Le GP : 12/20
GP bien calme, à l’image du départ. Pas de pluie, pas d’accrochage,
pas de safety car et donc peu d’action. Mais on a quand même suivi
de près la rivalité Rosberg/Hamilton, avec, comme au Mexique, deux
pilotes séparés par entre quelques dixièmes et 2 secondes. Un
Mastermind sur fond, comme toujours, de tentative de stratégies
différentes, mais encore une fois Hamilton n’a pas pu sortir des
clous et est resté calqué sur le plan du leader. Ce fut serré
jusqu'à quelques tours de l'arrivée même si l'on sentait que rien
ne se passerait vraiment entre eux.
Derrière, toutefois, l’enjeu était une belle lutte entre les Lotus
et la seule Toro Rosso en piste. Grosjean et Verstappen ont
attaqué, Maldonado a défendu. Le tout sur fond de bataille pour la
6e place chez les constructeurs.
Le point clé : la stratégie chez Mercedes
Comme toujours entre deux voitures de pointe si proches, la
stratégie est l'une des seules clés. D’autant plus quand l'un des
pilotes réclame de tenter quelque chose de différent. C’est ce
qu’il s’est passé pour Hamilton, proposant très tôt à la radio de
changer de plan. « Je ne peux pas le suivre. Que peut-on faire ? »
S’en sont suivies des discussions visiblement vaines avec un
ingénieur lui indiquant que la seule solution pour conserver la
deuxième position face à Vettel (pas du tout l’objectif de Lewis)
ou pour espérer gagner (le vrai objectif) était de faire un
deuxième relais plus long. Or rien de tout cela ne s’est passé,
Lewis, en plus, sortant la grosse attaque et donc dégradant les
pneus. Logiquement, le leader Rosberg a été calé sur la nouvelle
stratégie à 3 arrêts, et Lewis a toujours suivi le même plan, un
tour après l’homme en tête.
Sur le podium, Hamilton, questionné par Martin Brundle, tentait de
faire changer ses patrons d'avis : « on a gagné les 2 titres, alors
c’est vrai que ce serait bien de pouvoir tenter quelque chose de
différent en termes de stratégie. Sinon, il n'y a pas de show. »
Mercedes tente de gérer au mieux ce duo explosif, mais en fait un
peu trop. Il est vrai que tout pari stratégique improvisé peut
désavantager d'un coup un leader qui n'y est pour rien, mais c'est
aussi cela la course. Mercedes argumente que Vettel - finalement
lui aussi sur 3 arrêts - pouvait devenir une menace pour la 2e
place, en cas de prise de risque pour Lewis.
Alors, maintenant que Rosberg, en forme depuis Austin, a assuré la
place de vice-champion, qu’on les laisse faire ce qu’ils veulent en
piste, à Abu Dhabi.


