L'humeur du GP : la vraie normalité

Avant et après chaque GP, Sport Auto.fr se laisse aller à une humeur très personnelle. En Chine, tout est redevenu normal, en piste et... en dehors.
Une saison met toujours du temps à se décanter. Tout le monde
n'est pas prêt au même moment, il faut plusieurs grands prix pour
que le vrai potentiel d'une monoplace s'exprime, il faut se mettre
à l'abri des inévitables impondérables... C'était encore le cas
cette année. Car Mercedes avait trop dominé en Australie : 1,3
seconde en qualif et 34 secondes en course. Puis, juste derrière,
Mercedes avait trop régressé en Malaisie : battue bizarrement par
Vettel et Ferrari. La vérité ne pouvait être qu'au juste milieu.
C'est ce à quoi nous avons assisté en Chine.
Avant la Safety Car, Ferrari était partie pour finir à 20 secondes,
un écart plus crédible que les 34 de Melbourne. Et encore Vettel
n'attaquait plus à la fin. La dégradation des pneus était bonne sur
les monoplaces rouges et, sur les Mercedes, pas aussi mauvaise
qu'en Malaisie. Les vitesses de pointe du Mercedes ont à nouveau
fait parler la poudre. La victoire de Vettel était inespérée à
Sepang, tant mieux qu'il ait pu inscrire à la première occasion.
Mercedes a pris une leçon et en a tiré les conséquences. Ce fut
parfois un peu théâtral sur la forme mais sur le fond, tout a été
remis en place. Il y a, pour Ferrari, 7 dixièmes à trouver en
configuration qualifications et 4 en course. Maintenant que tout
est clair, la course au développement va démarrer. Mercedes a déjà
pris de l'avance avec son nouvel aileron avant et arrière en Chine.
On attend la réaction de Maranello. Si les premières évolutions sur
la SF15-T fonctionnent, il y aura match sur quelques courses. Si
elles ne donnent pas d'entrée entière satisfaction, Mercedes ne
sera pas rejoint. A moins de se tirer une balle dans un pneu.
Tant mieux que l'animosité Hamilton/Rosberg reprenne
L'autre normalité retrouvée en Chine est la tension entre
Hamilton et Rosberg. Après la haute intensité atteinte en 2014,
l'hiver avait calmé tout le monde. 2015 avait commencé sur fond de
politesse feinte, Rosberg apparaissant très effacé. En piste, il
est dominé comme en début de saison passée, sauf que Lewis n'a
cette fois pas abandonné. Il caracole donc en tête. Mais cette
fois, Nico s'est réveillé. En qualifications, il a frôlé la pole
position et a montré publiquement qu'il s'en voulait.
En course, l'Allemand a, à la radio, demandé à son écurie de
prévenir Hamilton d'arrêter de jouer au chat et à la souris avec
lui, et à l'arrivée, il a tiré à boulets rouges sur son équipier,
le prenant à témoin en conférence de presse. Le duel va pouvoir
recommencer. La réaction de Rosberg est exagérée mais elle compense
son effacement du début de saison. Il n'est pas là pour servir de
plantes vertes et il le montre à nouveau, mais Hamilton n'est pas
là non plus pour l'aider et il l'a prouvé en course. C'est un vrai
duel que l'on attend. L'intérêt de 2015 tient grandement à cela.
Tant mieux donc que l'animosité reprenne. C'est plus logique,
naturel et finalement normal. Comme tout le reste désormais.


