F1 - Lewis Hamilton voulait s'arrêter

Mercedes n'avait pas prévu de demander à Lewis Hamilton de s'arrêter à Monaco, mais l'Anglais s'inquiétait de ses pneus. L'équipe a ensuite fait son erreur.
Lewis Hamilton dominait le Grand Prix de Monaco avant de passer
aux stands en fin de course, derrière la voiture de sécurité. Il
est reparti troisième, derrière Nico Rosberg et Sebastian Vettel,
et il n'a pas pu remonter. Cette erreur stratégique continue de
surprendre.
Le processus de prise de décision a échoué puisque
Mercedes pensait qu'il resterait en tête. Les données de l'équipe
n'étaient visiblement pas bonnes.
« Nous pensions que nous pouvions faire un arrêt sans perte,
pour couvrir le risque de voitures derrière en
super-tendres, » a expliqué Toto Wolff, le patron de Mercedes
Motorsport, dans une série de questions/réponses avec des
supporters sur Twitter. « Malheureusement, nos données étaient
mauvaises. »
« Il faut le bon équilibre entre les données et l'instinct.
Nos données nous disaient que nous avions l'écart mais elles
étaient mauvaises. Sous voiture de sécurité, il faut 12 secondes
pour garder la place. Notre système montrait que nous avions cet
écart. »
Mercedes avait initialement prévu de ne pas faire passer Lewis
Hamilton aux stands. C'est l'inquiétude de l'Anglais sur l'état de
ses pneus qui a provoqué la décision de faire un arrêt.
« Nous lui avons dit de rester et Lewis a dit "pas bon", et
que les pneus avaient perdu de la température, » souligne
Wolff. « Nous avions une seconde pour réagir et, combiné avec
nos mauvaises données sur les chronos, nous avons fait l'erreur de
le faire rentrer. »
Les petits détails d'une grosse erreur
Même si Lewis Hamilton avait eu le temps de s'arrêter, le risque
d'un arrêt aux stands surprend, puisqu'il avait peu à gagner.
Mercedes craignait que les pilotes derrière Hamilton ne passent aux
stands et qu'ils aient l'avantage des pneus super-tendres. Ils
auraient eu du mal à doubler Hamilton, mais cela n'était pas
impossible.
« C'est vrai, il n'y a presque aucun dépassement à
Monaco, » reconnaît Wolff, avant de tempérer :
« Mais (Daniel) Ricciardo a pris les super-tendres et il a
doublé Kimi (Räikkönen). »
Lewis Hamilton était persuadé que Nico Rosberg et Sebastian Vettel
étaient passés aux stands. Il a vu les mécaniciens de Mercedes
sortis des stands sur un écran géant, pensant qu'ils étaient là
pour Rosberg. Ils ont tendance à attendre les pilotes tôt derrière
la voiture de sécurité: « Parfois, on fait sortir les
mecs pour couvrir une possible décision tardive, » précise
Wolff.
Mercedes n'a pas prévenu Hamilton que Rosberg et Vettel ne
s'étaient pas arrêtés. Pour Vettel, elle n'avait aucune
certitude: « Vettel avait encore la possibilité de
s'arrêter parce qu'il n'était pas revenu sur la voiture de
sécurité, » note Wolff.
Si Mercedes avait mieux analysé la situation, l'équipe aurait exclu
un arrêt de Sebastian Vettel puisqu'il n'avait pas l'avance suffisante sur Daniil Kvyat.
Rosberg aurait peut-être laissé la victoire à Hamilton
Si Lewis Hamilton avait pris l'avantage sur Sebastian Vettel,
Mercedes aurait été dans une situation délicate. Aurait-il fallu
demander à Nico Rosberg de s'effacer, pour réparer l'erreur ?
« Très bonne question, » estime Wolff. « Ca aurait
été une décision très dure à prendre. »
Le patron de l'équipe assure qu'aucun membre ne risque de perdre sa
place suite à cette erreur: « Absolument pas. Nous sommes
une équipe qui dispute un championnat du monde et nous ne faisons
pas un jeu basé sur une seule course. »


