F1 - Un incendie a failli empêcher la diffusion

Un incendie dans un camion a failli compromettre la diffusion des qualifications à Hockenheim. Retour sur une matinée très mouvementée pour la F1.
Si vous avez suivi le Grand Prix d'Allemagne sur Canal +, vous
avez remarqué que Franck Montagny, l'un des consultants de la
chaîne, n'était pas dans l'allée des stands durant la dernière
séance d'essais. Quelques heures plus tôt, c'est la retransmission
de l'ensemble du week-end qui était en doute, en raison d'un
incendie dans un camion d'Eurovision Services. Ce camion gère
les liaisons montantes et par fibre sur le circuit, notamment pour
envoyer les images aux diffuseurs, dont Canal + en France. Sans
lui, la retransmission du week-end n'était plus possible.
« Ce n'est jamais bien quand votre téléphone sonne à 06h50 le
samedi d'un week-end de course, » déclare Trevor Turner, le
manager des systèmes télévisés de la F1. « L'appel était pour
me dire que le camion avait été totalement détruit moins de 90
minutes auparavant. Les pompiers quittaient le site après avoir
fait ce qu'ils pouvaient et les équipes d'Eurovision et de notre
diffuseur en Allemagne, RTL, étaient déjà sur place pour évaluer la
situation. »
Turner a découvert des infrastructures inutilisables : « Même
si de l'extérieur, le camion avait l'air d'être relativement
intact, à l'intérieur il était complètement détruit, »
précise-t-il. « Nous avons vite compris que nous avions de
gros soucis. Le camion d'Eurovision Services est surtout
utilisé pour la diffusion des images à nos partenaires européens,
mais il gère aussi les transmissions supplémentaires de Canal + en
France et de Movistar en Espagne. Ces services devenaient
inutilisables. »
Une solution de secours mise en place
La Formule 1 a dû trouver des solutions pour permettre la
diffusion de la troisième séance d'essais et des qualifications,
avec peu de temps devant elle.
« RTL avait déjà pris les devants pour envoyer deux camions
satellite à Hockenheim (un depuis Francfort et un depuis Munich)
mais aucun n'était attendu avant la troisième séance
d'essais, » explique Turner. « Nous avons compris que
pour avoir une chance de diffuser la troisième séance, les seuls
moyens de diffusion suffisants étaient ceux existants entre le
Centre Technique de la F1 sur la piste et son Centre Technologique
au Royaume-Uni, utilisés pour ses réseaux sociaux, son site, son
application et le contenu de F1 TV, ainsi que pour les
transmissions vers l'Asie et les Amériques. »
Les partenaires de F1 ont également apporté leur aide.
: « Tata (Communications, partenaire connectique de la
F1) a offert l'accès à son flux mondial de secours, par satellite,
pour soutenir la nouvelle transmission que nous mettions en place
pour l'Europe, » indique Turner. « En plus, RTL a offert
son accès à sa fibre jusqu'à Cologne, et la Sale de Contrôle (...)
de Sky UK (le diffuseur britannique) était prête à proposer des
signaux pour la F1 et Tata à Londres. »
Les données additionnelles, comme les classements en temps réel et
les images de caméras embarquées, ont été reconfigurées par
l'ingénieur Russell Tree, sur des équipements de secours, pour
passer par le centre d'Eurovision à Genève, avant d'être transmis
aux diffuseurs. Canal + utilise ces images supplémentaires pour son
mode expert.
Un dispositif particulier pour Canal + et Movistar
La diffusion de la séance était assurée mais la F1 devait encore
trouver une solution pour que Canal + et Movistar puissent
transmettre leur propres images, notamment celles de la
présentation avant la séance, jusqu'aux téléspectateurs.
« Nous leur avons donné accès aux connexions des réseaux
sociaux de la F1 et des montages en post-production, qui allaient
du circuit jusqu'au (centre de Sky) au Royaume-Uni, où ils ont
encore été transmis à Eurovision, » précise Turner.
« Cela a limité les activités de la F1, sur les réseaux
sociaux et dans l'édition, pendant la troisième séance et les
qualifications, mais nos collègues de l'équipe éditoriale de la F1
étaient ravis de pouvoir apporter leur aide, en raison de la
gravité de la situation. »
La troisième séance a pu être diffusée et les camion-satellite de
RTL n'ont pas été utilisés, pour ne pas prendre le risque de
modifier à nouveau le dispositif.
« C'était un véritable effort collectif et le soutien de tous
nos partenaires chez Eurovision, Tata Communications, RTL et Sky, a
été fantastique, » souligne Turner. « C'était un peu
comme si une équipe de Formule 1 arrivait le samedi matin et
découvrait un problème, puis devait changer un moteur à toute
vitesse. En fait, c'était pire. C'était comme ouvrir le garage et
découvrir que la voiture n'était plus là ! »
Retour à la normale à Budapest
Dès vendredi, la diffusion du week-end du Grand Prix de Hongrie
devrait se dérouler sans accroc, avec un retour au dispositif
habituel.
« Toutes les ressources additionnelles que nous avons eu en
Allemagne seront envoyées en Hongrie, » précise Turner.
« Nous maintenons les services additionnels avec Eurovision,
c'est le plus sûr, et ils nous l'ont demandé. Il y aura quelques
camions de plus mais oui, vendredi matin à Budapest, tout sera
comme d'habitude. »
La diffusion du Grand Prix d'Allemagne n'a finalement pas été
perturbée : « C'est comme une victoire, » s'amuse Turner.
« Et l'essentiel est que je pense que personne n'a remarqué
que nous avons eu des problèmes. Je dirais que nous avons décroché
un doublé, parce qu'il y a un souci le dimanche, qui a eu peu de
conséquences sur le signal, et que l'un des systèmes a commencé à
rencontrer des problèmes à Genève, mais ce n'était que le service
Ultra HD en Europe. Donc je dirais que notre résultat a été de
partir de la 20ème place et de gagner la course. Donc c'est une
place de mieux que Sebastian (Vettel) ! »
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