F1 - Streaming ou TV ? La F1 mise sur les deux

L'arrivée du streaming va révolutionner la diffusion de la F1. La télévision n'est pas délaissée, avec un nouvel habillage et un modèle économique remanié.
La Formule 1 prépare un service de streaming, qui pourrait être lancé
cette année. Les contours de l'offre sont déjà connus : un
abonnement payant pour suivre les séances d'essais, les
qualifications et les courses sur une application, avec plus de
flux vidéos que ceux proposés par les diffuseurs en linéaire, à la
télévision.
« Nous allons lancer un service de streaming qui va offrir à
la fois du contenu en direct et du contenu en différé, » a
confirmé Sean Bratches, le responsable commercial de la F1, à Auto
Motor und Sport.
- Streaming : Que prépare la Formule 1 ?
Ce service pourrait révolutionner la façon de suivre la Formule
1. En plus des vidéos, les abonnés auront des informations en
temps réel sur chaque monoplace, et pas seulement les temps :
« Les supporters auront directement accès au données des
voitures, » précise Bratches. « Il y a 120 capteurs qui
enregistrent 1500 informations par seconde. Nous allons les filtrer
et retenir 30 à 50 informations. »
« Une partie servira aux téléspectateurs, l'autre sera pour les
fans les plus hardcore. Une partie sera disponible
gratuitement, l'autre sera pour les passionnés, à travers un
abonnement. »
« Les informations affichées seront sur mesure. Par exemple,
un fan de Verstappen veut savoir où Verstappen freine précisément.
Cette information est enregistrée au point de freinage. »
La télévision gardera sa place
Liberty n'abandonne pas la télévision. Le lancement du service
pourrait concurrencer la diffusion traditionnelle en linéaire. La
F1 est convaincue que les deux offres, la télévision et le
streaming, peuvent coexister : « Le marché montre que
l'on peut faire les deux simultanément, » précise Bratches.
« Certains championnats sont allés plus loin que le sport
automobile. Nous n'abandons pas les chaînes de télévision
partenaires. »
La diffusion télévisée va évoluer cette année. Le nouveau logo de la F1 sera accompagné de
nouvelles incrustations à l'image. Le
championnat va en profiter pour ajouter des
informations. « En 2018, nous allons proposer un nouvel
habillage qui présentera un contenu plus clair pour le
public, » révèle Bratches. « Nous aurons des animations
numériques, notamment pour indiquer où sont les voitures en
piste. »
La F1 veut exploiter les nombreuses données sur les monoplaces,
sous différentes formes : « Une partie servira aux téléspectateurs,
l'autre sera pour les fans les plus hardcore. Une partie sera
disponible gratuitement, l'autre sera pour les passionnés, à
travers un abonnement. »
Chaque pays devrait aussi avoir droit à des incrustations dans sa
langue et avec ses spécificités : « Nous voulons produire un
contenu spécial, orienté vers les marchés des diffuseurs, »
explique Bratches. « Quand on regarde un Grand Prix aux
Etats-Unis, les vitesses sont indiquées en km/h, pas en mph, et les
quantités de carburant en litres, pas en gallons. Cela n'a aucun
sens à mes yeux. A l'avenir, les Anglais et les Américains auront
leurs gallons et leurs miles. »
La F1 veut associer visibilité et revenus directs
Pour la diffusion en linéaire, Liberty Media se dirige de plus
en plus vers un modèle double, à l'image de ce qu'il y aura en
France cette année : l'intégralité de la saison sur Canal +, une
chaîne payante, et quatre courses sur TF1, une chaîne gratuite. Le but est
d'associer les revenus des chaînes payantes à l'exposition que
peuvent offrir les chaînes gratuite, un critère essentiel pour la
croissance du championnat et les sponsors, dont la présence n'est
justifiée que par la visibilité.
« Les chaînes gratuites apportent de l'exposition, »
souligne Bratches. « Les chaînes payantes apportent de
l'argent. Dans l'idéal, il devrait y avoir 25% à 30% des courses
sur des chaînes gratuites et le reste sur des chaînes
payantes. »
« Cela fonctionne en France et dans d'autres pays. Ailleurs,
il faut adopter ce modèle. Pour des chaînes payantes, c'est même
positif que courses soient accessibles gratuitement. Cela fait de
la publicité pour le championnat. »
Un modèle se généralise dans toute l'Europe
Le modèle appliqué à la France devrait se généraliser dans les
prochaines années, au fur et à mesure que les contrats arriveront à
échéance. L'Italie va aussi l'adopter cette année. Jusque là, Sky
Sport, une chaîne payante, diffusait toutes les courses et la
RAI, une chaîne nationale gratuite, la moitié de la saison. Le
contrat de la RAI n'a pas été renouvelé et il n'y aura plus que
quelques courses sur TV8, une chaîne gratuite détenue par Sky. Le
groupe promet d'en proposer au moins quatre.
En Grande-Bretagne, le modèle reste identique à celui de l'Italie
jusqu'à l'an dernier : l'intégralité de la saison est à suivre sur
Sky Sports F1, une chaîne payante, et la moitié des courses est sur
Channel 4, accessible gratuitement. Sky aura l'exclusivité des
droits de 2019 à 2024. La BBC précise même que ce contrat ne permet
pas à la F1 de lancer son service de streaming dans le pays pour le
moment, puisque Sky est le seul à avoir le droit d'exploiter les
images sur le territoire.
En Allemagne, RTL diffusait toutes les courses sur sa chaîne
gratuite l'an dernier, et il fallait Sky Sport, une chaîne payante,
pour suivre toutes les séances. Sky souhaitait acquérir
l'intégralité des droits mais RTL a finalement prolongé son
contrat. Le service de Sky va disparaître, visiblement pour être
repris par le service de streaming de la F1. Selon la BBC, Amazon,
de plus en plus offensif dans les droits sportifs, était également
intéressé.
Enfin, en Espagne, Movistar+, un bouquet payant, dispose de
l'intégralité des droits. Son contrat a été renouvelé il y a
quelques semaines.


