F1 - Pour Horner, Liberty fait plusieurs erreurs

Christian Horner pense que Liberty Media a « sous-estimé » les difficultés. Il pointe l'approche américaine et les différences avec Bernie Ecclestone.
Deux ans après sa prise de contrôle de la Formule 1, Liberty
Media doit apporter les premiers résultats. Le groupe de médias
américains gère tous les aspects commerciaux du championnat et il
est impliqué dans les discussions pour définir les règlements. Le
principal chantier est le règlement 2021, avec le lancement d'une
nouvelle génération de monoplaces et
l'introduction d'un budget plafonné. Liberty veut aussi
séduire un public plus large. La F1 a renforcé sa présence sur les
réseaux sociaux. Liberty espère organiser une course à Miami et il a signé un contrat avec le
Viêt Nam.
Certains acteurs de la F1 commencent cependant à exprimer des
doutes sur la politique de Liberty. La FOPA, qui réunit des
organisateurs de Grands Prix, a publié un communiqué pour exprimer ses
craintes. Chase Carey, le Président de la F1, a minimisé ces critiques, mais ce ne sont
peut-être pas les dernières. Christian Horner estime que Liberty a
minimisé certaines difficultés.
« Ils ont totalement sous estimé dans quoi ils
s'embarquaient, » a déclaré le patron de Red Bull au Guardian.
« Ils pensaient probablement que c'était très simple, et cela
s'avère plus difficile que prévu. Ils restent déterminés et
convaincus qu'il y a un potentiel pour faire passer le championnat
au niveau supérieur. »
Horner estime que les dirigeants actuels de la F1 ont tort de la
traiter comme un sport américain. « Je pense qu'une chose
frustrante pour Liberty est que beaucoup de choses se passent par
médias interposés dans ce milieu, » a expliqué l'Anglais à
Racer. « Ils n'y sont pas habitués dans le monde du sport
américain. Il y a toujours une comparaison avec le sport aux
Etats-Unis, des franchises comparées à la Formule 1, le sport
américain marche en Amérique, pas dans le monde entier. »
« En Formule 1, ils ont appris que son succès est différent selon
les marchés. C'est toujours l'un des plus gros championnats au
monde et on ne peut pas se contenter d'appliquer l'approche des
sports américains à une chose qui a déjà une expérience de 60 ou 70
ans comme championnat du monde. »
Ecclestone était plus dur
La différence de culture entre les Etat-Unis et l'Europe n'est
pas la seule difficulté à surmonter pour Liberty. L'équipe de Chase
Carey succède à Bernie Ecclestone, habitué à gérer toutes les
discussions importantes... et à imposer sa voix.
« On n'aurait jamais entendu un promoteur parler de Bernie,
parce qu'il n'aurait plus eu de Grand Prix l'année suivante
! » s'amuse Horner. « Il gérait les affaires
différemment. Le problème est que Liberty essaie de faire les
choses démocratiquement... Les promoteurs obtiennent bien plus de
choses de Liberty qu'auparavant, ils ont la liberté et la
possibilité de faire des choses qui étaient plus limitées. Plus on
en donne, plus on en veut, instinctivement. »
« Bernie était très sévère et dur, c'était une dictature et si
on ne l'aimait pas, on n'avait pas de course l'année suivante.
C'est juste une façon différente de gérer les choses. »
Horner estime que pour « certaines choses », Liberty a
été « très bon » : « Dans la façon de promouvoir le
sport, les plateformes numériques, la facilité d'accès, la
promotion du championnat à travers les Fan Festivals, etc, ce sont
des initiatives louables, » indique-t-il. Pour Horner, la
« question la plus préoccupante » est la vision de
Liberty à long terme, notamment pour le règlement 2021. Les
discussions doivent aboutir avant le mois de juin pour que le
règlement puisse être mis en place.


