F1 - Faut-il abandonner les choix de pneus en Q2 ?

La F1 a envisagé de renoncer à la règle du choix de pneus en Q2. Les effets néfastes vus en 2018 pourrait se dissiper la saison prochaine.
Lorsque les ravitaillements étaient encore autorisés, les
pilotes qui atteignaient la Q3 en qualifications devaient disputer
cette partie de la séance avec le carburant pour le premier relais
de la course. Avoir peu de carburant permettait d'être plus
performant, mais cela obligeait à un arrêt anticipé, en général
nuisible pour avoir une stratégie optimale. Désormais, avec
des ravitaillements interdits, les pneus sont le seul élément
stratégique.
Les pilotes qui entrent en Q3 doivent débuter la course avec les
pneus qu'ils avaient pour leur meilleur tour en Q2. Le but est
d'offrir un élément stratégique similaire à celui qui existait à
l'époque des ravitaillements : rouler avec les pneus les plus
tendres en Q2 offre les meilleures performances, et donc les
meilleures chances d'entrer en Q3, mais cela oblige à les avoir
pour le début de la course, et donc à s'arrêter tôt. Le
règlement est fait pour inciter des stratégies variées, entre des
pilotes qui joueraient la performance pure et d'autres qui
préfèreraient la prudence, quitte à être moins bien placés sur la
grille.
Cette règle a parfois des effets nuisibles. L'écart entre les trois
top teams et le reste du plateau est si important que les pilotes
Mercedes, Ferrari et Red Bull peuvent souvent facilement entrer en
Q3 avec des pneus plus durs, contrairement aux équipes du milieu de
plateau. Cela augmente donc les écarts puisqu'en plus de partir
mieux placés, les pilotes des trois équipes de pointe ont également
les meilleures stratégies.
Entrer en Q3 peut aussi devenir un désavantage, puisque les pilotes
hors du top 10 peuvent choisir leurs pneus pour le départ. En fin
de saison, ce désavantage s'est clairement manifesté. A Marina Bay,
Romain Grosjean et Nico Hülkenberg sont entrés en Q3 avec les pneus
les plus tendres, mais cela les a obligés à passer aux stands tôt,
et ils ont fini hors des points. A plusieurs reprises, des pilotes
ont donc renoncé à entrer en Q3, pour conserver l'avantage du choix
de pneus pour le départ. A Sotchi, les pilotes ont ainsi renoncé à rouler en Q2.
La règle aurait pu être abandonné
La Formule 1 a conscience que ce règlement ne donne pas les
résultats escomptés et la possibilité d'y mettre fin a été évoquée,
mais Mario Isola, le patron de Pirelli Motorsport, a révélé que
certaines équipes ont bloqué un changement.
« Il y a eu une proposition pour mettre fin au règlement qui
oblige le top 10 à partir avec les pneus utilisés en
qualifications, mais il n’y a pas eu d’accord, » a expliqué
l’Italien à RaceFans. « A ce stade de l’année, il faut un
accord unanime pour changer le règlement pour l’année
suivante. »
Pirelli espère quand même éviter les problèmes vus en 2018.
Le manufacturier italien devrait apporter des gommes un peu
plus dures en 2019, ce qui se reflète déjà dans les sélections pour les premiers Grands Prix.
« Si nous sommes un peu plus conservateurs dans la sélection,
je pense qu’il n’y a pas de raison d’utiliser les médiums, qui est
le composé intermédiaire, (en qualifications) plutôt que les
tendres, parce que l’avantage (en endurance) est probablement plus
faible, » explique Isola.


