Jules Bianchi s'est relancé à Valencia
Marcher sur les traces de ses glorieux aînés n’est jamais une
sinécure. En 2010, beaucoup d’observateurs aguerris espèrent de
Jules Bianchi qu’il perpétue la tradition d’ART Grand Prix en GP2
Main Series : Nico Rosberg, Lewis Hamilton et Nico Hülkenberg y ont
été sacrés dès leur première année.
Meilleur débutant dans la série et auteur de deux podiums et d’une
pole position, le pilote de l’Equipe de France FFSA Circuit
construit sa saison avec méthode et talent. Mais en 2010 il doit
affronter des adversaires à l’expérience redoutable, tel Pastor
Maldonado, qui a franchi le cap des 60 courses en GP2 Main Series
et qui caracole en tête de la discipline. A Valencia, le Français
qui découvrait le circuit urbain ciselé sur le site de la Coupe de
l’America, a fait vaciller le favori logique des GP2 Series en le
dépassant à la fin d’une neutralisation de course puis en menant la
première course.
Si ses pneus lui ont joué des tours, la 2ème place finale est une
juste récompense que Jules apprécie pleinement après sa déception
d’Istanbul. « C’est vrai, Istanbul avait été une énorme déception
car on s’attendait à y être compétitif et j’étais un peu passé au
travers de l’évènement. A Valencia, c’était le premier week-end de
la saison où nous avons pu respecter notre programme à la lettre
depuis les qualifications jusqu’à la première course, » explique
Jules, « C’est une grande satisfaction et un sentiment que l’on a
un juste retour des choses après tout le travail effectué par
l’équipe. Ça alimente le compteur de points et celui de la
confiance ! »
Troisième sur la grille de départ, Jules Bianchi a pris un départ
prudent derrière Sergio Perez et Pastor Maldonado avant que
l’épreuve ne soit neutralisée. Lorsque la voiture de sécurité
éteignait ses feux pour annoncer son retour aux stands, Jules
réagissait en un éclair et exploitait avec brio un point de la
réglementation sportive qui avait été clarifié dans la semaine par
la Fédération Internationale de l’Automobile.
« Je savais que j’avais le droit de le dépasser dès la ligne de la
voiture de sécurité qui est située au niveau de l’entrée des stands
et non pas en attendant d’avoir franchi la ligne de départ/arrivée.
J’ai donc préparé mon coup et j’ai plongé à l’intérieur » relate le
Français. Visiblement décontenancé par la manœuvre, Maldonado a mis
un tour à retrouver sa lucidité. Pendant ce temps, Jules avait
débordé le leader et caracolait en tête de l’épreuve. « Mais c’est
à ce moment que j’ai commencé à avoir un problème de répartition
des freins. Je bloquais constamment les roues arrière. »
De fait, Jules se laissait déporter par sa monoplace à la sortie de
plusieurs virages et notamment dans le dernier enchaînement qui
débouche sur l’entrée des stands. « Là, je mords sur la ligne
blanche à droite et sur le moment j’ai peur qu’en rentrant aux
stands pour effectuer mon pit stop j’écope d’une pénalité drive
through. Je fais donc un tour de plus et j’apprendrai plus tard que
je ne risquais rien. Ce sont des points de détail du règlement
qu’il faut essayer de connaître sur le bout des doigts pour pouvoir
réagir en une fraction de seconde… ça vient avec l’expérience !
»
A l’issue de son pit stop, Jules enchaîne plusieurs records du tour
mais l’asphalte surchauffé de la Marina Juan Carlos I mange sa
vengeance froide et ce n’est qu’après une dizaine de boucles qu’il
martyrise les pneus de la voiture rouge et blanche: « J’ai levé le
pied pour tenter de faire le meilleur tour en course et marquer le
point qui va avec. C’était très bien parti puisque j’étais en
avance après les deux premiers partiels, mais j’ai commis une
petite faute dans le dernier. »
Le lendemain, Jules prenait un bon départ et pouvait prétendre au
top 6 synonyme de points lorsque Christian Vietoris, son ancien
rival en F3 Euro Series, le percutait violemment au premier
freinage, toutes roues bloquées. « C’était du grand n’importe quoi
! Il m’avait déjà coûté cher à Barcelone et je ne comprends pas
comment un pilote peut agir ainsi lors du départ d’une course, »
regrette Jules.
« Mais le point le plus important à retenir de ce week-end est que
nous sommes sur la bonne pente. J’ai hâte de courir à Silverstone.
Je n’y ai jamais couru en compétition et les pilotes qui ont
l’expérience du circuit et des GP2 Main Series auront encore un
avantage, mais j’aime relever ce genre de défis ! »
Communiqué de presse Equipe de France FFSA.


