Bianchi a fait son meilleur week-end

Rien de tel que le doyen des circuits du championnat du monde de Formule 1 pour faire définitivement éclore un jeune talent. La nouvelle mouture du circuit de Silverstone, tout aussi intimidante et sélective que la précédente mais développant désormais près de six kilomètres, est un examen de passage intraitable pour les aspirants au plus haut niveau du sport automobile.
Les deux représentants de l’Equipe de France FFSA Circuit dans l’antichambre de la Formule 1, Jules Bianchi et Charles Pic, avaient rendez-vous avec le temple de la vitesse britannique le week-end dernier. Comme toujours en GP2, les qualifications sont essentielles au bon déroulement du week-end et les deux jeunes Français n’ont pas failli à la tâche.
Qualifiés respectivement en pole position et à la 6ème place, Jules et Charles ont eu des destins diamétralement opposés en course. Le pilote Arden a été percuté par l’arrière dans les premiers instants de la première course et même s’il lui restait une cinquantaine de tours à couvrir sur l’ensemble des deux courses, sa quête de point s’est virtuellement arrêtée au bout de ce deuxième tour. Avec le système de la grille inversée, le scénario de la seconde manche dépend en effet grandement de celui de la première course.
En s’élançant depuis la pole position, Jules était en revanche à l’abri d’un excès de zèle du peloton bouillant du GP2. Sa deuxième pole position de la saison fait de Jules le meilleur chasseur de pole position de l’antichambre de la F1, devant tous les pilotes expérimentés du plateau. « Elle n’a pourtant pas été simple à aller chercher, » avoue Jules, « J’ai peu roulé avec mon premier train de pneus et nous avons légèrement modifié les réglages avant de passer le second. Il fallait tirer la quintessence de l’auto dès la sortie des stands et jongler avec le trafic et les drapeaux jaunes. Personne n’a fait le tour parfait, mais j’ai fait moins d’erreurs que d’autres. »
A l’extinction des feux rouges, les voyants de Jules ne sont plus tous au vert. Pastor Maldonado parvient à débusquer le Français et vire en tête dans Copse: « Il était très rapide et ne commettait pas de faute. Il me restait une chance de le dépasser : les pit stops. Mais nous sommes rentrés aux stands dans le même tour ! » Jules est resté à l’affut l’espace d’une demi-douzaine de tours puis a volontairement levé le pied… « Je voulais redonner un peu d’énergie à mes pneus pour essayer de signer le record du tour qui rapporte un point. Mais Pastor a répliqué et j’ai échoué pour trois dixièmes. »
Septième sur la grille le lendemain, Jules a respecté sa feuille de route à la lettre dans l’épreuve dominicale où il voulait éviter que la messe soit dite avant l’heure. L’expérience de Valencia où il avait été mis hors course au départ par la précipitation d’un adversaire était à proscrire. « Je suis resté prudent dans les premiers tours, puis j’ai attaqué lorsque je savais que j’étais en mesure de le faire en toute confiance. »
La patience de Jules a été récompensée par les points de la 5ème place. Avec un total de 12 points, le pilote de l’Equipe de France FFSA Circuit totalise son meilleur score sur un week-end de course. Impossible à quantifier mais palpable, sa progression a fait encore plus forte impression auprès de son écurie et des observateurs qui ont assisté nombreux aux courses de Silverstone.
« C’est vrai, après l’échec d’Istanbul nous avons fait le point sur ce qui ne tournait pas rond. J’ai changé mon approche et je ne pense plus à la victoire à tout prix, » explique Jules. Remonté de la 6ème à la 3ème place au classement général, à six points du deuxième (Dani Clos) mais à 27 du leader (Pastor Maldonado), Jules ne se met pas martel en tête. « Aller chercher le titre sera compliqué car Pastor ne fait aucune faute et est très rapide. Il en est à sa quatrième saison… en ce qui me concerne, il serait déjà bien de grimper à la deuxième place au soir des courses d’Hockenheim. Pour le reste, ce serait une erreur d’aborder les courses différemment qu’une à une. »
Communiqué de presse FFSA.