F1 - Les radios encore plus limitées

La FIA va encore plus limiter l'utilisation des radios que prévu. Les pilotes pensent que ces changements seront mauvais pour le spectacle.
La FIA limite l'utilisation des radios depuis 2014. L'an dernier, il y a été interdit
de donner les détails de la procédure avant le
départ à partir de Spa. Ces limites sont plus importantes cette
année. Les équipes ne peuvent plus communiquer que sur certains
éléments, détaillés dans une liste publiée par la FIA.
Selon Motorsport.com, la FIA a encore plus limité l'utilisation des
radios, avec certains éléments qui pourraient poser problème durant
les courses.
Les équipes ne pourront plus donner les écarts pour avoir un tour
clair en qualifications, ce qui pourrait créer du trafic, surtout
avec le nouveau règlement où il faut réaliser un bon
tour très tôt.
Les informations sur les stratégies sont encore plus restreintes.
Les équipes ne peuvent plus évoquer le choix de pneus que dans le
tour avant l'arrêt. Elles ne peuvent plus donner le nombre de tours
qu'un concurrent a fait avec un train de pneus, communiquer le type
de pneus d'un concurrent ou la parler de la stratégie possible d'un
concurrent.
Il n'est plus possible de parler de la fenêtre de voiture de
sécurité, la période où un pilote est certain de rentrer aux stands
si elle intervient. Des changements sur un aileron avant lors d'un
arrêt ne peuvent plus être évoqués. Les équipes ne peuvent plus
parler des limites de la piste. Elles ne peuvent plus non plus
indiquer le nombre de tours restants.
D'une manière plus générale, les équipes ne peuvent parler que des
chronos du pilote, pas de ses concurrents. Un pilote aura donc très
peu d'informations sur les performances d'un rival.
Si la FIA suspecte l'utilisation d'un message codé, les
commissaires de course en seront informés.
Pérez, Alonso et Magnussen jugent ces décisions mauvaises
Ces énormes limitations surprennent les pilotes. Ils doutent que
ces mesures puissent avoir une influence positive sur le
déroulement des courses.
« Ca pourrait donner un peu plus (de travail) pour le pilote,
mais je pense que ça met le pilote dans une position qui n'était
pas nécessaire, parce que je ne pense pas que ça changera quoi que
ce soit pour les supporters où le championnat, » a expliqué
Sergio Pérez à Sky Sports.
« Ca ne fait que mettre plus de pression sur le pilote. Je
pense que pour tout le monde dans les équipes, ou en tous cas de
notre côté, ce que nous devons faire et notre façon de réagir est
assez normale. J'espère que les autres équipes et les autres
pilotes trouveront ça plus dur, ça serait bien, mais ça ne change
pas grand chose. »
Certaines mesures sont pour lui totalement inutiles, comme ne plus
prévenir du trafic en qualifications: « Ca peut créer un
peu de confusion dans quelques séances, » précise le pilote
Force India. « Par le passé, quand les équipes pouvaient
donner les écarts, c'était parfois confus, imaginez à Monaco,
tomber sur cinq ou six voitures au dernier virage dans votre tour
rapide ? Il faudra faire avec. »
Les pilotes devront retenir les stratégies et les cartographies à
utiliser avant la course. Pour Fernando Alonso, cette mesure n'a
rien d'un progrès.
« Je ne pense pas que ça va beaucoup changer les
choses, » a déclaré Alonso à Autosport. « Le nombre de
choses dont nous pouvons parler, ou dont l'équipe peut nous parler,
par radio est assez limité maintenant. Nous pouvons parler autant
que nous le voulons, mais sans réponse à mon avis. »
« Parfois nous allons dans une direction étrange, dans une ère
de communication et de technologie, la Formule 1 tente de
restreindre ça, ce qui n'est probablement pas une direction
normale. »
« Je ne pense pas que ça donnera plus de pouvoir au pilote
durant la saison, ou plus d'influence sur la course elle-même. A
cause de ces limitations, la stratégie pour la course, ou la
préparation de la course, sera plus stricte, et il faudra être
beaucoup plus discipliné au volant, et au final le pilote aura une
marge de décision plus faible. »
En privant le pilote d'informations, il ne pourra pas décider sa
stratégie, mais il devra au contraire rester fidèle à celle prévue
: « Avant nous avions cette possibilité, cet instinct de
sentir quelque chose en course, quand quelque chose se
passait, » précise le pilote McLaren. « Nous tentions
d'influencer la stratégie, ou nous tentions de donner des
informations à l'équipe, mais maintenant nous ne pouvons pas avoir
cette conversation ou ce débat. Ca nous manquera. Au lieu de suivre
l'instinct du pilote, nous suivrons ce qui aura été décidé deux
heures avant la course. »
Kevin Magnussen est du même avis : « Il faut se rappeler
d'énormément de choses, » a-t-il déclaré à Austosport.
« C'est tout simplement frustrant. Le but était qu'on se
concentre sur la course, mais maintenant nous nous concentrons
moins sur la course parce que nous devons nous rappeler de
tout. »


