F1 - Les radios encore plus limitées

Publié le 17 mars 2016 à 09:59
Mis à jour le 29 novembre 2020 à 02:32
L'allée des stands du circuit de Melbourne

La FIA va encore plus limiter l'utilisation des radios que prévu. Les pilotes pensent que ces changements seront mauvais pour le spectacle.

La FIA limite l'utilisation des radios depuis 2014. L'an dernier, il y a été interdit de donner les détails de la procédure avant le départ à partir de Spa. Ces limites sont plus importantes cette année. Les équipes ne peuvent plus communiquer que sur certains éléments, détaillés dans une liste publiée par la FIA.
Selon Motorsport.com, la FIA a encore plus limité l'utilisation des radios, avec certains éléments qui pourraient poser problème durant les courses.
Les équipes ne pourront plus donner les écarts pour avoir un tour clair en qualifications, ce qui pourrait créer du trafic, surtout avec le nouveau règlement où il faut réaliser un bon tour très tôt.
Les informations sur les stratégies sont encore plus restreintes. Les équipes ne peuvent plus évoquer le choix de pneus que dans le tour avant l'arrêt. Elles ne peuvent plus donner le nombre de tours qu'un concurrent a fait avec un train de pneus, communiquer le type de pneus d'un concurrent ou la parler de la stratégie possible d'un concurrent.
Il n'est plus possible de parler de la fenêtre de voiture de sécurité, la période où un pilote est certain de rentrer aux stands si elle intervient. Des changements sur un aileron avant lors d'un arrêt ne peuvent plus être évoqués. Les équipes ne peuvent plus parler des limites de la piste. Elles ne peuvent plus non plus indiquer le nombre de tours restants.
D'une manière plus générale, les équipes ne peuvent parler que des chronos du pilote, pas de ses concurrents. Un pilote aura donc très peu d'informations sur les performances d'un rival.
Si la FIA suspecte l'utilisation d'un message codé, les commissaires de course en seront informés.

Pérez, Alonso et Magnussen jugent ces décisions mauvaises

Ces énormes limitations surprennent les pilotes. Ils doutent que ces mesures puissent avoir une influence positive sur le déroulement des courses.
« Ca pourrait donner un peu plus (de travail) pour le pilote, mais je pense que ça met le pilote dans une position qui n'était pas nécessaire, parce que je ne pense pas que ça changera quoi que ce soit pour les supporters où le championnat, » a expliqué Sergio Pérez à Sky Sports.
« Ca ne fait que mettre plus de pression sur le pilote. Je pense que pour tout le monde dans les équipes, ou en tous cas de notre côté, ce que nous devons faire et notre façon de réagir est assez normale. J'espère que les autres équipes et les autres pilotes trouveront ça plus dur, ça serait bien, mais ça ne change pas grand chose. »
Certaines mesures sont pour lui totalement inutiles, comme ne plus prévenir du trafic en qualifications: « Ca peut créer un peu de confusion dans quelques séances, » précise le pilote Force India. « Par le passé, quand les équipes pouvaient donner les écarts, c'était parfois confus, imaginez à Monaco, tomber sur cinq ou six voitures au dernier virage dans votre tour rapide ? Il faudra faire avec. »
Les pilotes devront retenir les stratégies et les cartographies à utiliser avant la course. Pour Fernando Alonso, cette mesure n'a rien d'un progrès.
« Je ne pense pas que ça va beaucoup changer les choses, » a déclaré Alonso à Autosport. « Le nombre de choses dont nous pouvons parler, ou dont l'équipe peut nous parler, par radio est assez limité maintenant. Nous pouvons parler autant que nous le voulons, mais sans réponse à mon avis. »
« Parfois nous allons dans une direction étrange, dans une ère de communication et de technologie, la Formule 1 tente de restreindre ça, ce qui n'est probablement pas une direction normale. »
« Je ne pense pas que ça donnera plus de pouvoir au pilote durant la saison, ou plus d'influence sur la course elle-même. A cause de ces limitations, la stratégie pour la course, ou la préparation de la course, sera plus stricte, et il faudra être beaucoup plus discipliné au volant, et au final le pilote aura une marge de décision plus faible. »
En privant le pilote d'informations, il ne pourra pas décider sa stratégie, mais il devra au contraire rester fidèle à celle prévue : « Avant nous avions cette possibilité, cet instinct de sentir quelque chose en course, quand quelque chose se passait, » précise le pilote McLaren. « Nous tentions d'influencer la stratégie, ou nous tentions de donner des informations à l'équipe, mais maintenant nous ne pouvons pas avoir cette conversation ou ce débat. Ca nous manquera. Au lieu de suivre l'instinct du pilote, nous suivrons ce qui aura été décidé deux heures avant la course. »
Kevin Magnussen est du même avis : « Il faut se rappeler d'énormément de choses, » a-t-il déclaré à Austosport. « C'est tout simplement frustrant. Le but était qu'on se concentre sur la course, mais maintenant nous nous concentrons moins sur la course parce que nous devons nous rappeler de tout. »

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