F1 - Le V6 Ferrari est-il au niveau de Mercedes ?

Ferrari pense avoir fait de gros progrès sur son moteur depuis l'an dernier. La Scuderia ignore si Mercedes a encore un véritable avantage.
A Sotchi, Sergio Pérez estimait que Mercedes n'a plus un groupe propulseur dominateur, et
que Ferrari est au même niveau. La Scuderia fait jeu égal avec
l'équipe championne en titre depuis le début de la saison, avec
deux victoire chacune. Le nouveau règlement sur les châssis est en
grande partie à l'origine de ce retour au premier plan, mais le
moteur a aussi son rôle. Ferrari ne pense plus avoir un gros
retard.
« C’est dur de dire qui est meilleur ou plus lent, » a
reconnu Luigi Fraboni, le responsable des opérations en piste des
moteurs de Ferrari, en conférence de presse à Sotchi. « Je
pense que le niveau des voitures était assez similaire dans les
dernières courses, et évidemment, la mesure de la puissance dépend
de la piste et de la voiture. Mais d’après ce que nous comprenons,
nous sommes là. »
Même si Sebastian Vettel a signé la pole à Sotchi, Mercedes
conserve l'avantage en qualifications, grâce au « bouton
magique » qui permet d'avoir plus de puissance pendant
quelques instants : « Ils ont un avantage (en
qualifications), » estime Fragoni. « C’est dur de dire
d’où ça vient. L’aspect positif est notre rythme de
course. »
La fin des jetons aide Ferrari
Un des éléments qui peut aider Ferrari à réduire l'écart est la
suppression du système des jetons de développement. Les équipes ne
pouvaient modifier que 48% du groupe propulseur par an jusqu'à la
saison dernière. Le développement est libre cette année. Il est
donc possible de changer totalement le moteur, et même plusieurs
fois. Le développement reste limité par le quota de moteurs, quatre
pour la saisons, qui empêche de lancer des nouveautés
régulièrement, mais Ferrari se permet d'essayer plus de choses.
« Nous sommes satisfaits de la fin des jetons, nous avons la
possibilité de développer le moteur en permanence, » souligne
Luigi Fragoni. « Donc en ce moment, le problème est d’amener
le maximum de choses possible à chaque course. »
« Je pense que c’est beaucoup plus flexible à ce niveau, donc
nous essayons de saisir cette chance. Nous essayons beaucoup plus
de choses en sachant que nous sommes plus libres durant la saison,
donc c’était vraiment une bonne mesure pour nous. »
Les pilotes Ferrari ont déjà bien entamé leurs quota de turbos,
puisqu'ils en ont utilisé trois sur les quatre autorisés. Il s'agit
visiblement plus d'une volonté d'apporter rapidement des nouveautés
que des problèmes avec ceux qui ont déjà servi.
« Evidemment, si on en a trois, il n’en reste qu’un, et
ensuite nous faisons le développement pour le dernier, mais pour
nous c’est plus important de faire comme ça pour le moment, (...),
pour des raisons stratégiques, » précise Fragoni.
Sebastian Vettel et Kimi Räikkönen peuvent encore utiliser les
anciens turbos et MGU-H. S'il s'agit de spécifications moins
performantes, ils le feront probablement uniquement pendant les
essais libres. A noter que Romain Grosjean a aussi utilisé trois
turbos.
L'hiver a été important
Ferrari pense avoir fait de gros progrès pendant l'hiver, en ne
négligeant aucun aspect du moteur. Le développement va se
poursuivre toute l'année.
« Ca a été un travail très difficile pendant l’hiver parce que
nous savons que l’approche générale est d’essayer de faire le
maximum, mais nous savions aussi qu’il fallait réduire
l’écart, » explique Luigi Fraboni. « Nous avons travaillé
sur tout. Au final, il faut travailler sur l’énergie, il faut
travailler sur la puissance, il faut travailler sur la fiabilité et
il faut travailler sur le poids. »
« Nous en avons fait beaucoup. Pour le moment, je suis très
satisfait d’avoir atteint ce résultat, qui n’est évidemment pas le
résultat final que nous espérons vu qu’on développe encore le
moteur. »


