F1 - Les pneus sont un « mystère » pour Ferrari

Ferrari doit progresser en qualifications. La Scuderia a du mal à exploiter les pneus dans cet exercice, et elle semble perdue pour le moment.
Ferrari a souffert en qualifications dans les dernières courses.
A Barcelone, cela a empêché la Scuderia de profiter de l'accrochage entre Lewis Hamilton et Nico
Rosberg. Les pilotes Red Bull étaient mieux placés sur la
grille et la victoire est finalement revenue à Max Verstappen.
« Nous sommes en retrait en qualifications, » a reconnu
Jock Clear, le responsable des opérations en piste de Ferrari, à
Auto Motor und Sport. « Ca a été une mauvaise surprise pour
nous. La voiture vaut bien mieux que ces résultats. Mais nous ne la
comprenons pas dans le moment décisif, quand il faut exploiter les
pneus au mieux. »
« Ce sont nos difficultés qui ont fait briller Red Bull. Et ça
nous a mis dans une situation difficile le dimanche. Nous avions
une voiture plus rapide, mais nous n'avons pas pu doubler la Red
Bull. »
Ferrari ne parvient pas à corriger ses soucis de pneus en
qualifications : « Ne riez pas, mais les pneus sont
toujours un mystère, » reconnaît Clear. « Un trou noir.
Nous avons 1000 capteurs sur la voiture et nous connaissons tous
les détails de la voiture, du moteur et de la
transmission. »
« Il n'y a que sur les pneus que nous n'avons presque rien.
Seulement les températures et les pressions. On peut mieux
exploiter les pneus. C'est ce qui rend la gestion des pneus si
difficile et si intéressante. Ce n'est pas une science
exacte. »
Des progrès dans l'exploitation des pneus en qualifications sont
nécessaires pour Ferrari. La Scuderia se retrouve souvent en
retrait à cause de ça, avec une monoplace qui vaut
mieux: « Nous savons que le problème est lié à la façon
dont notre voiture fait fonctionner les pneus, » a déclaré
Maurizio Arrivabene, le patron de la Scuderia, à Motorsport.com.
« Nous devons résoudre ce problème, parce que si nous ne
partons pas devant, nous avons des problèmes que nous ne devrions
pas avoir. »
« (A Monaco), pour gagner des places nous avons dû prendre une
stratégie agressive et ça nous a placés derrière Felipe Massa, qui
n'aurait pas dû être notre rival. La stratégie était bonne, mais
c'est un choix que nous n'aurions pas eu à faire si nous nous
étions mieux qualifiés. »
Les pressions de pneus sont-elles la cause ?
L'an dernier, Pirelli a augmenté les pressions minimales, pour des
raisons de sécurité, ce qui a réduit l'adhérence. Ferrari a
peut-être été plus touchée par ce changement que les autres
équipes.
« Des pressions plus basses offrent plus d'adhérence, »
explique Clear. « En essais, c'est facile de maintenir les
pressions dans la fenêtre qu'on veut. »
« En course, on dépend plus de procédure de départ. Il y a des
lois physiques qu'on peut difficilement contourner. On est victime
des pressions initiales, de l'énergie qu'on met dans les pneus, de
la chaleur de la voiture. »
Selon certaines rumeurs, des équipes arriveraient à abaisser la
pression après la mesure officielle, grâce à un design de roue
particulier. Ferrari n'y croit pas.
« Nous ne croyons pas aux rumeurs qui disent que des équipes
peuvent abaisser significativement leurs pressions par rapport aux
autres, » assure Clear. « Peut-être d'un demi psi, mais
pas deux. Nous pensons que c'est impossible. »
« Chaque équipe a ses propres procédures, ses températures de
pneus et ses pressions. Il y a beaucoup de discussions sur la façon
d'évacuer la chaleur des roues, mais c'est illégal. La FIA confirmé
que toutes les voitures sont en conformité avec le règlement, et
nous n'avons aucune raison d'en douter. »
Ferrari est sûre de revenir sur Mercedes
Malgré son retard sur Mercedes, Ferrari est plus proche que la
saison dernière. Jock Clear est convaincu que cette tendance va se
poursuivre, et même que Ferrari finira par prendre l'avantage.
« L'écart avec Mercedes est plus gros que ce que nous avions
anticipé, mais plus faible que fin 2015 en moyenne, » précise
l'ingénieur.
« C'est l'aspect positif : nous revenons sur Mercedes, et
nous sommes certains que les courbes de performance vont se croiser
à l'avenir. La seule question, c'est quand. »
Jock Clear connaît bien Mercedes puisqu'il était l'ingénieur
performance de Lewis Hamilton jusqu'à fin 2014. Il a rejoint
Ferrari cette année. Une clause de non concurrence l'empêchait de
changer d'équipe immédiatement.


