F1 - Les pneus sont un « mystère » pour Ferrari

Publié le 7 juin 2016 à 14:21
Mis à jour le 29 novembre 2020 à 02:03
Sebastian Vettel

Ferrari doit progresser en qualifications. La Scuderia a du mal à exploiter les pneus dans cet exercice, et elle semble perdue pour le moment.

Ferrari a souffert en qualifications dans les dernières courses. A Barcelone, cela a empêché la Scuderia de profiter de l'accrochage entre Lewis Hamilton et Nico Rosberg. Les pilotes Red Bull étaient mieux placés sur la grille et la victoire est finalement revenue à Max Verstappen.
« Nous sommes en retrait en qualifications, » a reconnu Jock Clear, le responsable des opérations en piste de Ferrari, à Auto Motor und Sport. « Ca a été une mauvaise surprise pour nous. La voiture vaut bien mieux que ces résultats. Mais nous ne la comprenons pas dans le moment décisif, quand il faut exploiter les pneus au mieux. »
« Ce sont nos difficultés qui ont fait briller Red Bull. Et ça nous a mis dans une situation difficile le dimanche. Nous avions une voiture plus rapide, mais nous n'avons pas pu doubler la Red Bull. »
Ferrari ne parvient pas à corriger ses soucis de pneus en qualifications : « Ne riez pas, mais les pneus sont toujours un mystère, » reconnaît Clear. « Un trou noir. Nous avons 1000 capteurs sur la voiture et nous connaissons tous les détails de la voiture, du moteur et de la transmission. »
« Il n'y a que sur les pneus que nous n'avons presque rien. Seulement les températures et les pressions. On peut mieux exploiter les pneus. C'est ce qui rend la gestion des pneus si difficile et si intéressante. Ce n'est pas une science exacte. »
Des progrès dans l'exploitation des pneus en qualifications sont nécessaires pour Ferrari. La Scuderia se retrouve souvent en retrait à cause de ça, avec une monoplace qui vaut mieux: « Nous savons que le problème est lié à la façon dont notre voiture fait fonctionner les pneus, » a déclaré Maurizio Arrivabene, le patron de la Scuderia, à Motorsport.com. « Nous devons résoudre ce problème, parce que si nous ne partons pas devant, nous avons des problèmes que nous ne devrions pas avoir. »
« (A Monaco), pour gagner des places nous avons dû prendre une stratégie agressive et ça nous a placés derrière Felipe Massa, qui n'aurait pas dû être notre rival. La stratégie était bonne, mais c'est un choix que nous n'aurions pas eu à faire si nous nous étions mieux qualifiés. »

Les pressions de pneus sont-elles la cause ?

L'an dernier, Pirelli a augmenté les pressions minimales, pour des raisons de sécurité, ce qui a réduit l'adhérence. Ferrari a peut-être été plus touchée par ce changement que les autres équipes.
« Des pressions plus basses offrent plus d'adhérence, » explique Clear. « En essais, c'est facile de maintenir les pressions dans la fenêtre qu'on veut. »
« En course, on dépend plus de procédure de départ. Il y a des lois physiques qu'on peut difficilement contourner. On est victime des pressions initiales, de l'énergie qu'on met dans les pneus, de la chaleur de la voiture. »
Selon certaines rumeurs, des équipes arriveraient à abaisser la pression après la mesure officielle, grâce à un design de roue particulier. Ferrari n'y croit pas.
« Nous ne croyons pas aux rumeurs qui disent que des équipes peuvent abaisser significativement leurs pressions par rapport aux autres, » assure Clear. « Peut-être d'un demi psi, mais pas deux. Nous pensons que c'est impossible. »
« Chaque équipe a ses propres procédures, ses températures de pneus et ses pressions. Il y a beaucoup de discussions sur la façon d'évacuer la chaleur des roues, mais c'est illégal. La FIA confirmé que toutes les voitures sont en conformité avec le règlement, et nous n'avons aucune raison d'en douter. »

Ferrari est sûre de revenir sur Mercedes

Malgré son retard sur Mercedes, Ferrari est plus proche que la saison dernière. Jock Clear est convaincu que cette tendance va se poursuivre, et même que Ferrari finira par prendre l'avantage.
« L'écart avec Mercedes est plus gros que ce que nous avions anticipé, mais plus faible que fin 2015 en moyenne, » précise l'ingénieur.
« C'est l'aspect positif : nous revenons sur Mercedes, et nous sommes certains que les courbes de performance vont se croiser à l'avenir. La seule question, c'est quand. »
Jock Clear connaît bien Mercedes puisqu'il était l'ingénieur performance de Lewis Hamilton jusqu'à fin 2014. Il a rejoint Ferrari cette année. Une clause de non concurrence l'empêchait de changer d'équipe immédiatement.

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