Le Nürburgring en faillite

Le célèbre circuit allemand dans le massif de l’Eiffel pourrait être vendu pour impayés. La disparition du site est même évoquée.

Que va-t-il advenir du Nürburgring? Selon plusieurs médias allemands, le circuit va être placé en faillite. Le "Nürbur" accumulerait environ 13 millions d’euros de dettes aujourd’hui, ce qui a forcé le placement de la société exploitante "Nürburgring GmbH" en faillite. L’avenir du tracé pourrait s’assombrir assez rapidement et condamner la bonne tenue des compétitions mécaniques qui s’y tiennent, comme les 24H en juin de chaque année. Circuit à la propriété de l’Allemagne et de la région (un Land), il fonctionne comme une entreprise, avec des prestataires et des gestionnaires coupables de plusieurs mauvaises décisions. Des impayés condamnent l’avenir de la Nordschleife.

Nürodisney

Depuis 2009, un important complexe de divertissement a été construit dans la zone du circuit de F1 par les gérants. Bâti grâce à l'argent public (350 millions d’euros), ce complexe surnommé sarcastiquement "Nürodisney" par l’association "Save The Ring" (Sauvez l’anneau) tente d’exploiter la réputation du Nürburgring pour attirer les foules autres que les passionnées de voitures, en accueillant des festivals de danse et de musique. L'idée était, entre autre, de faire un "Motor Park", dans l’esprit du Ferrari World aux abords de la piste d'Abu Dhabi.

Trop optimiste

Selon l’association "Save the Ring", l’obtention de l’emprunt d’État par le circuit aurait été conditionnée par des chiffres de fréquentation gonflés et un plan d’avenir bien trop optimiste.
Largement déficitaire, la société Nürburgring GmbH fait payer un loyer aux organisateurs d’évènements sportifs et mécaniques pour rembourser l’emprunt et les dettes consécutifs à la construction du parc d’attraction (330 millions d’euros).

Un mythe en disparition

Cette situation délicate a obligé l’État allemand à placer la société exploitante en faillite pour loyer impayés, un administrateur sera nommé dans les prochains jours. Le land Allemand, toujours propriétaire de la piste, pourrait perdre la propriété du circuit lors d’une probable mise en vente pour rembourser les dettes accumulées par l'exploitant du "Nür".
Si aucune solution n'est trouvée (y compris la vente à un organisme privé) pour renflouer les caisses, le tracé pourrait fermer. Son entretien, très couteux vu la dimension de la piste (plus de 20 km en pleine forêt), forcera l'État allemand à abandonner l'une des pistes les plus réputées du monde.

Et la compétition ?

L’ADAC (Allgemeiner Deutscher Automobil-Club), l’équivalent de l’ACO (Automobile Club de l'Ouest) pour le circuit des 24H du Mans, qui exploite et programme une partie des compétitions sur le tracé a tiré la sonnette d’alarme.
Dans un courrieradressé au ministre de Rhénanie-Palatinat Kurt Beck, le président de l'ADAC réclame de la "sécurité juridique" et demande de faire du dossier une "priorité" afin que les "contrats juridiquement contraignants" puissent être "fermés à court terme, avec des engagements clairs pour accueillir des évènements."
Sans précision sur l’avenir du circuit, l'ADAC est dans l’impossibilité de confirmer un calendrier auprès de la FIA pour la saison prochaine.

Historique

Le Nürburgring en Rhénanie-Palatinat est l’un des plus anciens tracés naturels du monde. Surnommé "l’Enfer Vert" pour son parcours impliquant une conduite toujours très risquée, la "Boucle Nord" (la grande partie du circuit, avec 20.81 km et 154 virages) accueille un circuit de F1 plus petit (5.14 km/16 virages) entouré d’une structure spéciale. Piste d’essai loué par plusieurs marques pour développer et enregistrer des "chronos", le Nüburgring est aussi le plus grand sens unique homologué du monde. En effet, contre un ticket d’entrée de 26€, vous pouvez aller faire un tour, avec votre propre véhicule, pratiquement toute l’année.