Ron Dennis, l'interview sur le grill

Publié le 23 octobre 2007 à 16:20
Mis à jour le 21 novembre 2020 à 00:33

Pouvez-vous expliquer le problème qu'a connu la monoplace de Lewis Hamilton pendant le grand prix.
La boîte de vitesses s'est, de façon éronnée, retrouvée subitement au point mort. Nous ne savons pas encore ce qui a pu se passer, pourquoi une mauvaise information a été envoyée à la boîte de vitesses.
Ne pourrait-ce pas être une erreur de Lewis Hamilton dans la sélection des vitesses ?
Il n'a rien fait qui ait pu entraîner ce problème de boîte. Il a même été très prompt à réagir au bon moment pour relancer le système et reprendre son rythme. Nous avons mis un peu de temps pour vraiment adopter la solution idéale.
La stratégie à 3 arrêts de Lewis a surpris beaucoup de monde. Admettez-vous avoir commis une erreur ?
Je sais qu'en F1, il y a beaucoup d'experts (!!) et qu'ils ont la critique facile mais la réalité est que passer de 2 à 3 arrêts pour Lewis était la meilleure chose à faire. Après son problème, il s’est retrouvé 18e, à 33 secondes de Fernando et en fin de peloton. A l’arrivée, il termine à 20 secondes d’Alonso, alors que ce dernier a réalisé une course parfaite. Lewis lui a donc repris 13 secondes avec sa stratégie à un arrêt de plus. Il devait dépasser ses concurrents le plus vite possible, pour ne pas détruire ses pneus. Nous lui avons permis de le faire avec moins d’essence embarquée.
Pourquoi McLaren a-t-elle été à ce point dominée par les Ferrari à Interlagos ?
Il y a une explication pneumatique. Lorsque vous menez la course, vous pouvez bien mieux gérer l'équilibre de votre voiture que lorsque vous êtes en position de chasse et dans le trafic. Votre flux d'air est alors sans cesse perturbé, vous changez de trajectoire et la voiture ne se comporte plus comme elle est censée le faire. Du sous virage, puis du survirage et la dégradation pneumatique est plus importante que prévue.
McLaren n'a-t-elle pas perdu toute seule ce championnat ?
Là encore, regardez les faits. McLaren a été exemplaire en fiabilité cette saison. Fernando n'a pas eu un seul souci mécanique. C'est un fait que personne ne peut remettre en cause. Lewis, lui, en a connu un, c'est vrai au mauvais moment. La compétition a été très serrée cette année. Personne n’a entraîné cette défaite. Nous avons gagné des courses dans des conditions difficiles, et perdu certaines. Nous y étions presque.
La cohabitation Hamilton/Alonso a paru plus difficile à gérer que celle de Prost/Senna...
On ne peut pas comparer les hommes, ni les deux époques. Aujourd'hui, le problème vient d’internet. Je ne critique pas les médias en général, mais il y a, sur internet, trop de fausses informations incontrôlées. On passe notre temps à démentir et à commenter des fantaisies. Cela crée sans cesse un surplus de pression. Mais je suis très fier de comment McLaren a géré cette pression. Elle n'a eu aucun effet sur les performances en piste.
Croyez-vous que la situation peut rester ainsi chez McLaren l'an prochain ?
Oui, je ne vois aucun problème.

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