Jurons en F1 : les pilotes contre-attaquent le président de la FIA
La polémique autour des jurons proférés en Formule 1 a pris un nouveau tournant suite à une lettre publiée par les pilotes à l'encontre du président de la FIA Mohammed Ben Sulayem.
Mohammed Ben Sulayem, le président de la FIA, n'aime guère entendre des jurons proférés en F1. Et il aime le faire savoir. Sauf que les pilotes ont décidé de ne plus se laisser faire.
Les pilotes F1 en front commun face au président de la FIA
La croisade de la FIA, et plus particulièrement
de son président en exercice, pour polir
le langage des pilotes en F1 n'est pas neuve. Dans une
interview auprès de
Motorsport.com, Mohammed Ben Sulayem
avait d'ailleurs réitéré sa conviction que les acteurs de la
discipline-reine ont la responsabilité d'un discours exempt
de jurons fin de ne pas influencer négativement
celles et ceux qui les scrutent, surtout les plus jeunes.
Si sa position est louable, et soutenue par les
acteurs eux-mêmes, ses déclarations et les
amendes récemment infligées à Max
Verstappen puis Charles Leclerc pour
avoir proféré un juron en conférence de presse irritent
dans le paddock. Au point que la
GPDA a décidé de prendre le taureau par
les cornes.
Dans un piste publié sur Instagram, la Grand
Prix Drivers' Association présidée par
George Russell interpelle non-seulement la FIA
mais aussi directement son président sur la
nécessité de "mettre des gants" sur la manière d'aborder le sujet
sur la place publique, tout en demandant davantage de
transparence sur l'utilisation qui est faite de
l'argent collecté des amendes. Une requête
apparemment restée lettre morte depuis trois
ans.
La lettre de la GPDA dans son entièreté
Retrouvez ci-dessous la lettre complète, et
traduite, de la GPDA : Comme dans
tous les sports, les compétiteurs doivent respecter les décisions
de l’arbitre, qu’ils les apprécient ou non, et même s’ils ne sont
pas d’accord. C’est ainsi que fonctionne le sport. Les pilotes (nos
membres) ne font pas exception et comprennent parfaitement ce
principe.
Nos membres sont des pilotes professionnels,
courant en Formule 1, le sommet du sport automobile international.
Ce sont des gladiateurs qui, chaque week-end de course, offrent un
grand spectacle aux fans.
En ce qui concerne les
jurons, il y a une différence entre un juron destiné à insulter
autrui et des jurons plus occasionnels, comme ceux que l’on peut
utiliser pour parler du mauvais temps, d’un objet inanimé tel
qu’une voiture de Formule 1, ou d’une situation de
conduite.
Nous exhortons le Président de la FIA à
prendre également en compte son propre ton et son langage lorsqu'il
s'adresse à nos pilotes membres, ou parle d’eux, que ce soit dans
un forum public ou ailleurs. Par ailleurs, nos membres sont des
adultes, ils n'ont pas besoin de recevoir des instructions par le
biais des médias sur des questions aussi triviales que le port de
bijoux ou de sous-vêtements.
La GPDA a, à de
nombreuses reprises, exprimé son opinion selon laquelle les amendes
infligées aux pilotes ne sont pas appropriées pour notre sport.
Depuis trois ans, nous demandons au Président de la FIA de partager
les détails et la stratégie concernant l’affectation des amendes
financières de la FIA et leur utilisation.
Nous avons
également exprimé nos préoccupations quant à l’image négative que
les amendes financières peuvent donner du sport. Nous demandons de
nouveau au Président de la FIA de faire preuve de transparence
financière et de maintenir un dialogue direct et ouvert avec nous.
Tous les acteurs (la FIA, la F1, les équipes et la GPDA) devraient
déterminer ensemble comment et où l’argent est dépensé pour le bien
de notre sport.
La GPDA souhaite collaborer de manière
constructive avec tous les acteurs, y compris le Président de la
FIA, pour promouvoir notre sport, au bénéfice de tous ceux qui y
travaillent, le financent, le regardent et, en effet, l’aiment.
Nous jouons notre rôle.
Cordialement,
Les Directeurs et le Président de la GPDA, au nom des pilotes de Grand Prix.
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