F1 - Antonelli au volant de la Mercedes W15 à Monza
Le Grand Prix d'Italie de Formule 1 2024, qui se tient ce week-end à Monza, comptera un pilote local en piste en la personne d'Andrea Kimi Antonelli.
Alors qu'il vient de célébrer son 18ème anniversaire, Andrea Kimi Antonelli a désormais l'âge requis pour prendre le volant d'une monoplace de Formule 1 dans le cadre d'un Grand Prix. Ce sera le cas ce week-end en Italie.
Antonelli dans la Mercedes à Monza
Le Grand Prix d'Italie 2024
marquera-t-il un nouveau tournant dans la carrière déjà
impressionnante d'Andrea Kimi Antonelli ? Le jeune
natif de Bologne, au CV bien rempli depuis le
Karting, figure actuellement au 7ème rang du
classement provisoire des pilotes de la présente saison de
Formule 2 avec deux victoires.
En parallèle à sa première campagne menée avec Prema
Racing dans l'anti-chambre des Grands Prix, Antonelli
suit également un copieux programme de préparation
sous l'égide de son employeur, Mercedes-AMG, dont
Sport Auto a rencontré le responsable du programme Junior,
Gwen Lagrue (à écouter en podcast).
Après avoir limé le bitume d'une série de pistes en Europe -
Red Bull Ring, Imola, Silverstone et Spa - au
volant d'une monoplace de 2021 puis de 2022,
l'ancien pilote Kart Republic va découvrir pour la
première fois le pilotage d'une machine actuelle en
conditions réelles. L'information a été confirmée
dans le paddock de Zandvoort par Toto Wolff en
personne.
Comme le prévoit le règlement sportif de la Formule 1, chacune des
dix écuries doit allouer un minimum de
deux séances d'essais libres durant la saison pour
donner du temps de piste à un ou plusieurs pilotes
débutants. Pour Antonelli, ce premier roulage se tiendra
donc à domicile, sur le circuit de Monza, quelques
jours à peine après ses 18 ans.
"Ce sera un moment très émouvant", a déclaré Wolff aux
Pays-Bas. "Nous le suivons depuis qu'il a 11 ans et qu'il est
un petit pilote de Karting. Le voir piloter le vendredi en FP1, à
Monza, devant les tifosi, avoir un jeune Italien dans une voiture
de compétition.... Je pense que tout le monde en Italie pourra en
être très fier."
Andrea Kimi Antonelli : un espoir de la course pas comme les autres
Pour votre humble serviteur, Andrea "Kimi" Antonelli n'a
rien d'un inconnu. Voici en effet bien longtemps que son
nom est inscrit en lettres majuscules dans mon
calepin des promesses à suivre vers le sommet de
la pyramide du sport auto.
Quand je ne prends pas la plume dans ces colonnes, je
couvre en effet le vaste monde du Karting où j'ai le
plaisir de commenter bon nombre d'épreuves internationales comme
les championnats d'Europe et du monde FIA
Karting.
C'est ainsi que ma route a croisé celle
d'Antonelli dès 2019. A l'époque, ce
jeune Italien au look de "Senninha" (du nom du
personnage de BD inspiré d'Ayrton Senna) est déjà
précédé d'une jolie réputation bâtie au niveau
local.
Fils de Marco Antonelli,
pilote en GT et fondateur d'une écurie portant son nom
(AKM Motorsport), "Kimi" a la course dans
le sang et un sacré coup de volant dans les catégories
Mini.
Ses premiers résultats
probants remontent à 2015, d'abord en
Easykart, le premier échelon du kart
transalpin, puis en Mini 60. Sous les
couleurs du team familial puis de la réputée
formation Energy Corse, le natif de
Bologne rafle courses et championnats, nationaux comme en
WSK (World Series of Karting), au point
de taper dans l'oeil de Gwen Lagrue, le
responsable du programme junior de
Mercedes-AMG qui le signe en 2018.
La saison suivante, il monte en OK-Junior sous l'égide de
Dino Chiesa, le fondateur de l'usine
Kart Republic, l'une des références mondiales, et
véritable "gourou" formateur de pilotes depuis des
décennies, dont Nico Rosberg et
Lewis Hamilton au début des années 2000 sous la
bannière MBM (Mercedes-Benz-McLaren).
A partir de 2019, Chiesa aligne Kimi sous les couleurs d'un de ses
nouveaux teams satellites, la Rosberg Racing
Academy, justement fondée pas son ancien protégé. Au
volant du châssis KR avec le logo à l'étoile sur
sa combinaison, Antonelli prend une autre dimension en tant
que "Junior Mercedes-AMG F1". En piste, il rafle
presque tout sur son passage dans les compétitions WSK et
termine vice-champion d'Europe FIA Karting.
En 2020, une saison tronquée par le Covid-19, il
fait main basse sur le sacre européen en
OK-Senior et se distingue partout où il roule avant d'être
victime, en fin d'année, d'un effrayant crash au
Mondial de Portimao qui lui brise la
jambe.
Après un hiver de
convalescence, Antonelli revient plus déterminé
que jamais en 2021. Pour ce qui est, déjà, sa dernière
campagne en Karting, il double la mise en Championnat
d'Europe OK et goûte à la classe ultime, le KZ à boite de
vitesses.
Son aventure en monoplace débute par
la F4 italienne dont il dispute les trois derniers
week-end de 2021 avec... quatre victoires "rookie" en neuf
tentatives ! Durant l'hiver, il parfait sa préparation
dans les Emirats Arabes Unis où il signe
cinq podiums et deux victoires en huit
courses.
De quoi augurer d'une saison 2022
folle pour Antonelli qui remporte non-pas un mais
deux titres F4 en Italie et en Allemagne. Sous les
couleurs de Prema, il affole les
statistiques à domicile avec 14 poles, 14 meilleurs tours,
15 podiums, dont 13 succès, en 20 courses. Outre-Rhin
? 7 poles, 8 meilleurs tours, 12 podiums pour 9
succès en 15 manches !
Et comme pour mieux marquer l'année de son empreinte, il conclut
par une victoire dans la deuxième édition des FIA
Motorsport Games au Paul Ricard,
certes face à plus faible opposition ... mais un poignet
dans le plâtre !
Pressenti en F3 pour 2023, Kimi et son entourage
chez Mercedes-AMG F1 optent plutôt pour la très
relevée Formule Régionale (FRECA), histoire de ne
pas brûler les étapes. Un pari qui débute sur les chapeaux de roue
dès l'hiver au Moyen-Orient où 7 podiums
et 3 victoires en 15 courses lui offrent un nouveau
sacre.
La saison européenne est du même tonneau et se
conclut avec 11 podiums et 5 succès pour une quatrième
couronne en monoplace en à peine deux saisons sur
deux échelons différents. Et a-t-on omis les deux piges au
volant d'une Mercedes-AMG SLS dans le
championnat GT3 Sprint italien ? Avec, là aussi,
une victoire à la clé.
Fin d'année dernière,
il est annoncé qu'Antonelli saute la F3 pour la
F2, toujours couvé par Prema. Au
volant d'une nouvelle génération de monoplaces, les débuts sont
plus laborieux que prévu, l'écurie italienne pêchant aussi
sur le plan de la compétitivité. Ce qui n'empêche pas
le "rookie" de se distinguer en devançant son équipier Oliver
Bearman en qualifications avec un premier point à la clé
dès l'entame à Bahreïn.
Durant la suite de la première partie de saison, Kimi monte en puissance, progresse contre le chrono et cumule les arrivées dans les points jusqu'à ouvrir son compteur de victoires en arrachant deux succès, dont un sur le mouillé, à Silverstone puis Budapest. Avant la reprise de la campagne, il occupe provisoirement le septième rang du classement général avec 87 points, soit plus du double de Bearman (34), d'ores et déjà promu titulaire en F1 chez Haas.



