Un propriétaire de Valkyrie porte plainte contre Aston Martin... à cause du bruit !

Publié le 18 juin 2025 à 17:30
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Un propriétaire d’Aston Martin Valkyrie porte plainte contre la marque… à cause de son bruit… et d’un accident évité de justesse !

3,5 millions de dollars, 1.160 chevaux, un moteur de F1 et… des écouteurs obligatoires. Une hypercar de rêve qui vire au cauchemar juridique, avec ambulance, pannes électriques et tribunal régional. Bienvenue dans le monde de l’Aston Martin Valkyrie.

Le rêve Aston Martin à 3,5 millions… pour 441 kilomètres

Certaines histoires paraissent trop absurdes pour être vraies. Celle de M. Kunze, propriétaire allemand d’une Aston Martin Valkyrie, en fait partie. Ce sont nos confrères d'Handelsblatt qui nous racontent ce qu'il s'est passé. Il voulait vivre une expérience de conduite unique. Approcher le frisson d’une Formule 1 sur route ouverte. Il s’est retrouvé avec un véhicule presque inutilisable. Des problèmes électroniques à la pelle, et un presque drame avec une ambulance. Aujourd’hui, il attaque Aston Martin en justice. Et le constructeur britannique campe sur ses positions.
Lorsque Kunze signe en février 2022 un bon de commande à 3 millions d’euros pour sa Valkyrie, il croit acheter un chef-d’œuvre technologique. Un V12 atmosphérique développé par Cosworth, culminant à 11.000 tr/min, flanqué d’un système hybride KERS de 160 chevaux. Le tout, pour une puissance combinée de 1.160 chevaux. Une F1 homologuée pour la route. Sur le papier, rien de mieux.
Mais sur le bitume, le rêve se lézarde vite. Dès les premiers kilomètres, voyants d’alerte, erreurs système, défaillance haute tension. La voiture passe plus de temps sur une dépanneuse que sur la route. Résultat ? En trois ans, 441 kilomètres parcourus. À ce prix-là, on peut comprendre que chaque mètre devient douloureux. Mais c’est presque normal pour une pièce mécanique aussi pointue.

Le casque… pour entendre la route

La Valkyrie est si extrême que son niveau sonore interdit une conduite sans casque spécial. Ce casque, fourni par Aston Martin, se connecte à des micros extérieurs pour permettre au conducteur d’entendre ce qui se passe autour de lui, tout en étant isolé du vacarme assourdissant du V12 Cosworth.
Mais le 24 août 2024, le système tombe en panne. Kunze n’entend pas l’arrivée d’une ambulance en urgence. L’accident est évité de justesse, uniquement grâce à la réactivité du chauffeur du véhicule médical. Depuis ce jour, Kunze refuse de conduire la voiture, qu’il considère comme dangereuse pour lui. Et pour les autres.
Ce n’était pas un incident isolé. Le dossier juridique est lourd : problèmes électriques récurrents, système haute tension défaillant, suppression du « Rocket Locker », un dispositif qui empêche l’effondrement de la suspension en cas de coupure. Et même endommagement de la voiture durant le transport vers l’atelier.
La réponse d’Aston Martin ? La voiture a été livrée « sans défauts », et tout le reste serait soit de l’usure, soit la faute du client.

Le prix de la performance Aston Martin… à vos risques et périls

Plus étonnant encore, Aston Martin ne semble pas voir d’inconvénient à cette situation. Un porte-parole aurait déclaré que les clients parcourent rarement plus de 1.000 kilomètres par an avec leur Valkyrie. Comprendre : cette hypercar n’est pas faite pour rouler, mais pour trôner dans un garage climatisé, à côté d’une montre Richard Mille et d’un scotch ou d’un vin millésimé.
Et si vous roulez quand même ? Comptez sur un remplacement de la transmission après 50.000 kilomètres. Ou pas. À vrai dire, avec ce genre d’histoires, il semble peu probable que quelqu’un y arrive.
Le conflit est désormais devant le tribunal régional d’Aix-la-Chapelle. Aston Martin exige que l’affaire soit jugée en Grande-Bretagne, conformément à la clause du contrat. Mais Kunze invoque le droit européen, qui lui permet de saisir la justice de son pays. L’enjeu dépasse la réparation. Il veut l’annulation pure et simple de la vente.
Le tribunal a proposé un accord amiable. Kunze a refusé. « Je ne veux pas discuter de voiture, je veux juste en profiter », a-t-il déclaré. Une phrase qui résonne étrangement dans le monde de l’automobile de luxe, où l’expérience client est censée être aussi exceptionnelle que le produit. Surtout chez Aston Martin.
Ainsi, la Valkyrie est une prouesse technique. Mais aussi un avertissement. Dans la quête du toujours plus, plus vite, plus fort, plus extrême, certains constructeurs semblent oublier que leurs clients veulent aussi rouler. Simplement. Cette affaire est bien plus qu’une querelle contractuelle.

C’est la collision entre le rêve et la réalité. Entre l’hypercar d’ingénieurs… Et la voiture d’un homme qui voulait juste s’amuser.

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À propos de l’auteur
Hugo Quintal
Hugo Quintal
Passionné d'automobile depuis le plus jeune âge, je me suis spécialisé dans le journalisme auto lors de mes études. Mon truc à moi ? Les nouveautés, les technologies, la performance... Des passions dans la passion que j'ai découvertes en essayant tout ce qui roule sur cette planète. Quand je n'écris pas et que je ne suis pas derrière un volant... Je suis sur l'eau, en Kite ou en Wakeboard.
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