Elections FIA 2025 : la course à la présidentielle déjà enterrée ?
La course à l'élection présidentielle de la FIA, qui se tiendra le 12 décembre 2025, est-elle déjà enterrée ? Sport Auto fait la lumière sur un processus électoral qui pose question...
C'est le 12 décembre prochain, dans le cadre de
sa traditionnelle assemblée annuelle, prévue cette
année en Ouzbékistan, que la FIA
procèdera à l'élection de son prochain président
pour le mandat courant de 2026 à 2029 inclus.
A l'heure d'écrire ces lignes, la liste de candidats pour briguer
le siège de Mohammed Ben Sulayem est au nombre de
quatre : outre le président en exercice, on
retrouve l'Américain Tim Mayer, la
Suisse Laura Villars et la Belge Virginie
Phillipot.
Si un tel panel s'avère
historique avec la présence de deux
candidats féminins, les premiers en plus de 120
ans d'existence de la FIA, le processus
électoral mis en place au sein de la fédération ne
permettrait toutefois pas aux trois rivaux de Ben Sulayem de
remplir toutes les conditions requises pour être
éligibles lors de l'élection. Pourquoi donc ?
Elections FIA 2025 : un processus qui coince ?
Une des conditions obligatoires à remplir pour
tout candidat est de présenter sa "liste
présidentielle" avant la date limite du 24 octobre
2025. Comme le stipule la FIA, il s'agit d'un document
reprenant les noms de 10 personnes sélectionnées
pour occuper une série de postes-clés accompagnant le
ou la future président(e) en cas d'élection.
Ces postes sont : le président du sénat, le
vice-président chargé de la mobilité automobile et du
tourisme, le vice-président chargé du
sport, ainsi que sept vice-présidents chargés du
sport.
Deux critères importants s'appliquent ici.
D'une part, les personnes choisies doivent représenter
différentes régions de la planète, à savoir l'Amérique du
Nord, l'Amérique du Sud, l'Asie-Pacifique, l'Afrique,
MENA (Moyen-Orient et Afrique du Nord), et deux
d'Europe. D'autre part, elles doivent être
sélectionnées au sein d'une liste de candidats
approuvés par la fédération comme étant éligibles au
Conseil mondial du sport automobile.
Rendue publique,
cette liste de 29 candidats met en lumière un problème
de taille : elle ne contient qu'une seule personne
représentant l'Amérique du Sud. Il s'agit de Fabiana
Ecclestone, originaire du Brésil. Or, celle qui fut
l'épouse d'une certain Bernie a déjà prêté allégeance au
président en exercice et ne peut figurer sur plus d'une
liste présidentielle.
Comme l'a noté The-Race, les deux candidats africains
figurant sur cette liste, à savoir Amina C Mohamed
(Kenya) et Rodrigo Rocha
(Mozambique), sont aussi des partisans reconnus de
Ben Sulayem.
Elections FIA 2025 : Villars dénonce des "préoccupations légitimes"
Dès lors, on voit mal comment un candidat externe peut
s'extirper de ces complications
pour établir sa propre liste avant la date-butoir du
24 octobre. Une situation que Laura Villars a
d'ores et déjà dénoncé, estimant que "la
procédure électorale actuelle soulève des préoccupations légitimes
quant à sa conformité avec les statuts de la FIA".
Elle a ajouté que "des échanges formels sont actuellement en
cours entre mon équipe juridique et l'administration de la FIA. Les
avis juridiques indépendants obtenus par mon équipe confirment
également que plusieurs changements procéduraux récents sont
incompatibles avec les statuts et doivent être corrigés.
Conformément à l'article 1.3 des statuts de la FIA, la
Fédération doit respecter les normes les plus élevées en matière de
gouvernance, de transparence et de démocratie. Toutes les options,
y compris les options juridiques et judiciaires, restent donc à
l'étude afin de garantir le respect total de ces principes,
conformément au statut de la FIA en tant qu'association à but non
lucratif de droit français.
En tant que candidats, nous partageons la responsabilité
collective de veiller à ce que la FIA reste un modèle de
transparence et de démocratie, principes qui constituent le
fondement de sa légitimité et de sa crédibilité mondiale."



