Ce futur SUV Porsche va-t-il faire criser les puristes de la marque ?

L’annonce de ce futur SUV Porsche inquiète quelques puristes. Va-t-il trahir l’ADN de la marque à cause de sa transmission inédite ?
Le Macan thermique vit ses derniers instants sur certains marchés. Et son remplaçant risque de faire bondir les puristes : Porsche prépare en effet un SUV basé sur une architecture… typée traction avant. Oui, pourtant, même la version électrique est restée en propulsion.
Adieu propulsion, bonjour compromis ?
Depuis 2014, le Macan incarne le SUV compact de Porsche. Restylé à plusieurs reprises, il devait initialement être remplacé uniquement par une version 100% électrique. Mais face à l’accueil mitigé du Macan EV et à une demande insuffisante sur les marchés clés, Stuttgart a changé de cap. Un nouveau Macan essence arrivera alors en 2028.
Le hic ? Pour la première fois en plus de 90 ans, une Porsche reposera sur une plateforme typée traction avant. Fini l’obsession historique pour la propulsion ou la répartition des masses façon typique de la marque. Le futur SUV utilisera l’architecture PPC (Premium Platform Combustion) du groupe Volkswagen, la même que celle du futur Audi Q5.
Concrètement, le système Quattro Ultra d’Audi sera repris avec peu de modifications. Les roues avant entraîneront le véhicule en permanence, et les roues arrière ne s’activeront qu’en cas de perte d’adhérence. Un choix rationnel, mais qui fait grincer des dents chez les passionnés de conduite. En quelques sortes, tous les passionnés de Porsche.
Quand la logique financière prend le dessus, même chez Porsche
Si Porsche en arrive là, c’est parce que la marque traverse une période délicate. Au premier semestre 2025, ses bénéfices ont chuté de 67% sur un an. La faute à une demande inférieure aux prévisions pour le Macan EV. On parle de moins de 26.000 exemplaires écoulés… Mais aussi à la faiblesse du marché chinois et aux droits de douane imposés par les États-Unis.
Pour redresser la barre, Porsche doit donc proposer rapidement un SUV thermique plus accessible et facile à développer. D’où l’utilisation d’une base Audi, moins coûteuse et plus rapide à industrialiser. Le PDG du groupe Volkswagen, Oliver Blume, promet toutefois que ce futur « Macan » sera « une Porsche typique pour son segment ». Mais difficile d’imaginer un SUV traction offrir les mêmes sensations qu’un Cayenne Turbo GT ou même qu’un Macan S actuel.
Depuis le lancement du Cayenne en 2002, Porsche a prouvé qu’un SUV pouvait se comporter comme une vraie Porsche. Mais là, le défi est d’une autre ampleur. Il va alors falloir convaincre que l’ADN sportif peut survivre à une architecture orientée traction.
Les ingénieurs de Weissach auront-ils les moyens de transformer cette contrainte en force ? Ou bien ce futur Macan marquera-t-il la dilution définitive de l’esprit Porsche dans la recherche du profit ?
Réponse en 2028… En espérant que la promesse de conduite « typiquement Porsche » ne se limite pas à un slogan marketing.