Cette Aston Martin DB5 restaurée s’évalue aujourd’hui à un prix mirobolant

Publié le 3 décembre 2025 à 12:30
Mis à jour le 3 décembre 2025 à 12:38
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Ache­tée 900£ par un ado gallois et laissée des décennies devant sa maison, cette Aston Martin DB5 raconte un incroyable grand écart automobile. Comment les ateliers Aston Martin Works l’ont fait renaître ?

Garée devant une maison du nord du Pays de Galles, sous la pluie et le vent, une Aston Martin DB5 de 1965 a passé des décennies à se dégrader, au point de devenir presque un décor oublié du quartier. Sa silhouette de voiture de James Bond ne la sauvait plus des bosses, de la rouille ni des jeux des enfants... Derrière cette DB5 se cache pourtant l’histoire d’un adolescent obstiné, le Gallois John Williams, qui l’a achetée en 1973 pour seulement 900 £ après avoir économisé pendant plus d’un an. Utilisée au quotidien puis abandonnée sur l’allée à partir de 1977, la voiture a fini par être confiée à Aston Martin Works. Comment cette DB5 laissée à l’abandon est-elle devenue un trésor pareil ?

Aston Martin DB5 restaurée : le rêve d’ado de John Williams acheté 900 £

Adolescent au début des années 1970, John Williams n’avait qu’une voiture en tête : une Aston Martin DB5 restaurée, comme celle popularisée par James Bond dans Goldfinger. Soudeur au Pays de Galles, il accepte toutes les heures supplémentaires possibles, se prive de sorties et met de côté chaque pound. En septembre 1973, à 19 ans, il réunit 900 £, l’équivalent d’environ 15 000 £ actuels, et prend le train pour Londres afin d’acheter un exemplaire de 1965 repéré dans une annonce.
La voiture a tout pour faire rêver : berline Silver Birch, conduite à droite, moteur Vantage avec carburateurs Weber, vitres électriques Sundym et jantes à rayons. Un combo rarissime, puisque sur les 1 022 DB5 produites, seulement 887 sont des berlines et à peine 39 réunissent cette configuration Silver Birch, moteur Vantage et volant à droite. John Williams en fait sa voiture de tous les jours pendant environ quatre ans, jusqu’à ce qu’un travail au Moyen-Orient l’oblige à partir en 1977, en laissant la DB5 à la maison.

Aston Martin DB5 laissée sur une allée pendant des décennies avant la restauration

La voiture reste alors garée devant la maison familiale, exposée à tous les temps, sans abri. Les années passent, la peinture blanchit, la rouille gagne du terrain et l’habitacle se dégrade. L’Aston devient même un terrain de jeu : "Les enfants des voisins venaient jouer, et ils jouaient sur elle. Ils sautaient sur le capot. L'un s'est tenu en équilibre sur le pot d'échappement et l'a cassé !", a raconté Sue Williams, son épouse.
Malgré des propositions d’achat répétées, Sue Williams le pousse à garder l’auto en lui lançant : "tu n'en auras jamais une autre". John Williams, lui, vit de plus en plus mal de voir son rêve de jeunesse se transformer en épave devant son garage. "Au fil du temps, mon objectif est devenu de la faire restaurer, pour pouvoir la conduire de nouveau. Comme je tiens un garage, j'étais un peu honteux de l'avoir laissée se retrouver dans cet état. J'ai travaillé dur pour l'acheter, et nous avons travaillé dur pour la faire réparer", explique-t-il. Mais entre la vie de famille et le travail, le projet reste repoussé pendant des décennies.
La bascule arrive tout récemment : la DB5 est envoyée à Aston Martin Works, à Newport Pagnell, le site historique où ont été assemblés plus de 13 000 modèles classiques de la marque.
Arrivée fin 2022, la voiture subit une restauration "bare metal" qui s’étale sur près de trois ans et plus de 2 500 heures de travail. Châssis, cadre Superleggera, panneaux de carrosserie en aluminium formés à la main, peinture, sellerie, groupe motopropulseur : chaque élément est repris pour retrouver les spécifications d’origine de 1965, voire un niveau de finition supérieur à celui de l’époque.

© Aston Martin

Les sources évoquent un coût de restauration d’environ 400 000£, mais le résultat change totalement le destin de la voiture. Cet exemplaire, déjà rarissime sur le papier, est désormais estimé jusqu’à 1 million de livres sterling, soit plus d’un million d’euros. Pour John Williams, qui avait déboursé 900 £ en 1973, l’émotion dépasse largement la question financière : "Eh bien, cela a mis longtemps à arriver, longtemps à être économisé, mais cela a valu chaque penny. C'est juste extraordinaire. Cela fait probablement presque 50 ans que je n'ai pas conduit cette voiture, mais l'expérience est phénoménale. C'est juste... incroyable. Ma fille est de retour et elle roule à nouveau ! De retour à sa gloire d'antan", confie-t-il, heureux de reprendre enfin le volant de sa DB5.

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À propos de l’auteur
Lucas Brenot
Lucas Brenot
J’aime l’automobile pour ce qu’elle apporte concrètement : la sensation de conduite, le plaisir d’un moteur bien réglé, le soin apporté à un intérieur. J’ai grandi avec des voitures autour de moi, et c’est resté une vraie curiosité au quotidien.
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