Lumineuse, fluide et mécanique : la H4 Metropolis

En horlogerie comme en voiture, il y a des marques qui suscitent plus d'intérêt que d'autres. La preuve avec HYT. Qui ? La manufacture la plus inventive...
Ils se désignent en tant qu'horlogers hydro-mécaniques. Eux, ce sont les collaborateurs de HYT, manufacture de Neuchâtel, qui est, au même titre qu'un Greubel-Forsey, de Bethune et autre Urwerk, un électron libre dans cet univers pourtant très conservateur de l'horlogerie suisse. Leur truc : le liquide. Un minuscule tuyau court autour du cadran. Dedans, deux liquides, dont un coloré. Le principe : plus le temps passe, plus le repère avance. Les minutes continuent (pour l'instant) d'être indiquées par une aiguille. Mais la complexité du mouvement de HYT est quasiment sans limite.
Succès au rendez-vous
Nous vous invitons à jeter un coup d'oeil aux vidéos réalisées par la maison helvète pour saisir toute la difficulté horlogère qui se cache derrière cette nouvelle façon d'indiquer l'heure. Parmi les problèmes auxquels HYT fut confronté, les écarts de pression atmosphérique (les fluides y réagissant), les variations de température, les résidus de colorant dans le capillaire, le mélange des liquides, etc. Une prise de tête qui a porté ses fruits puisque, bien que la marque soit toute jeune, HYT a déjà vendu 700 montres en deux ans et demi et sa production atteint, en 2015, les 400 montres/an.
Démente
Comme ses copines dans la gamme, la H4 Metropolis reprend le même principe de fonctionnement. Une came vient appuyer sur un piston. Plus la pression est forte, plus le fluide avance. Une fois arrivée au repère 6 heures, la came ayant terminé sa rotation, un mouvement rétrograde s'opère, le fluide coloré revenant à sa position initiale. Croyez-nous : en vrai, c'est tout simplement hypnotique. Mais Vincent Perriard, patron de HYT, trouvait que tout ceci était encore trop simple. Bilan : la Metropolis est la première montre dynamo au monde. Explications.
La lumière fut...
A 4h30, la seconde couronne remonte un générateur, comme une dynamo, qui convertit l'énergie mécanique en lumière. Cette dernière est assurée par deux LED, cachées par le gros 6 du cadran. Il n'y a ni accumulateur, ni pile. Tout est strictement mécanique. Une fois le générateur remonté à bloc, une pression sur le poussoir et c'est 5 secondes d'un éclairage qui fait réagir le colorant phosphorescent du fluide. Un vrai spectacle !
Pour le reste, la H4 Metropolis, c'est 51 mm de titane, deux glaces saphir dont une magnifiquement bombée, un calibre de manufacture avec des ponts anglés à la main, un indicateur de réserve de marche (donnée pour 65 heures), un bracelet en partie en Nomex et une épaisseur de 17,9 mm qui se mariera mal avec les manches de chemise serrées. Cette montre de science-fiction ne sera produite qu'à 100 unités, moyennant 90.000€. Oui, ça pique...