F1 - L'aileron arrière mobile en six questions

L'aileron arrière mobile va être utilisé pour la première fois cette année. Sportauto.fr aborde tous les éléments pour comprendre le fonctionnement du système.
Afin de faciliter les dépassements, la FIA a introduit un
aileron arrière mobile, avec des règles très précises.
Il permettra d'augmenter la vitesse de pointe, avec un apport
similaire à celui du F-Duct, désormais interdit. Seul un pilote qui
veut doubler un concurrent pourra l'utiliser.
C'est quoi ?
Les dépassements sont devenus très difficiles en raison de l'aérodynamique très évoluée des monoplaces. Pour cette saison, la FIA a donc voulu introduire un élément aérodynamique dédié aux dépassements, l'aileron arrière mobile.
Comment ça marche ?
L'aileron arrière est composé de deux flaps séparés par 15mm. En
appuyant sur un bouton, le flap supérieur est relevé et l'écart
entre les deux flaps passe à 50mm, grâce à un système hydraulique.
Quand le pilote freine, l'aileron reprend sa position initiale.
En position levée, la vitesse est augmentée:. « Si vous permettez à
l’angle de l'aileron de se réduire, vous perdez de la traînée, un
peu à la façon du système F-duct de l’an dernier » précise James
Allison, le directeur technique de Lotus Renault. « Alors, si deux
voitures se suivent, celle qui aura pu régler son aileron arrière
dans ce sens pourra rouler plus vite en ligne droite que son
adversaire. »
Quel est le gain ?
L'apport de l'aileron mobile varie selon les pistes. Charlie
Whiting, le directeur de course des Grands Prix, estime que le gain
est « d'environ 10 à 12km/h au bout de la ligne droite ».
Cet écart est en théorie suffisant pour doubler un concurrent.
« En qualifications, cela fera gagner environ cinq dixièmes au
tour, » estime Sam Michael, le directeur technique de
Williams.
Chaque système apporte un gain différent. Il faut trouver le «
meilleur compromis permettant l’appui dans les virages avec le
minimum de trainée dans les portions droites, » explique James
Allison. « Plus votre aileron sera adapté à cela, plus vous
serez compétitif en qualifications et en course. »
Quand peut-on l'utiliser ?
Les pilotes pourront utiliser l'aileron mobile quand ils le
souhaitent en essais et en qualifications. Ils devraient s'en
servir dans toutes les lignes droites.
En course, l'utilisation sera très encadrée. Le pilote ne pourra
utiliser le système que s'il est à moins d'une seconde derrière un
concurrent en passant à un endroit précis sur le circuit, qui sera
matérialisé par une ligne. Il devra ensuite déployer le système
dans une zone définie, elle aussi visible sur la piste, en général
dans la ligne droite des stands. A Melbourne, la zone sera de 867m.
L'utilisation de l'aileron sera gérée par électronique.
Le système sera désactivé dans les deux premiers tours de la
course.
Quelle influence sur la course ?
L'objectif de l'aileron arrière mobile est d'augmenter le nombre
de dépassements, mais pas de les rendre automatiques. « Les
équipes et la FIA ont travaillé pour que ce système apporte juste
l’aide nécessaire pour rendre un dépassement possible, »
précise James Alisson. « Personne ne veut d’un système qui
assimile le dépassement à une formalité. »
Certains pilotes craignent une utilisation compliquée :
« Je ne pense pas que c'est dangereux mais il y a une
inquiétude, » confirme Rubens Barrichello. « Le problème
est qu'on quitte la piste des yeux. Il n'y a pas une seule ligne
droite où je n'appuie pas sur un bouton et où je change une
vitesse. »
Qui l'utilise ?
Contrairement au KERS, toutes les équipes disposent de l'aileron
arrière mobile.
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